Jaguar XJS

La XJ-S est la déclinaison sportive de la berline XJ dont elle utilise la plateforme, ce qui lui procure une tenue de route incomparable. Initialement prévue pour une sortie en 1971, la XJ-S n'a été commercialisée qu'à partir de 1975, car le responsable de la production, Geoffrey Robinson, tenait à ce que la voiture soit fiable, et à ce qu'elle respecte les impératifs de qualité et de raffinement de la marque.

Les premières Jaguars XJ-S sont ainsi commercialisées en septembre 1975, avec un moteur V12 de 5.3 litres, d'une puissance de 265 chevaux. À l'époque, les V12 étaient rares, et les seuls autres constructeurs à en proposer étaient les constructeurs italiens Ferrari et Lamborghini, pour leurs voitures de sport de luxe, dont les caractéristiques et les performances étaient très proches de celles de la XJ-S. Malheureusement, sa sortie avait été précédée de deux chocs pétroliers, et l'époque n'était donc plus propice aux voitures sportives de grand tourisme. De plus, à sa sortie son design aux lignes modernes et anguleuses est critiqué, tout comme l'abandon des boiseries, la marque de fabrique des constructeurs anglais, pour des plastiques noirs qui étaient la tendance de l'époque. Les malheurs de la XJ-S ne s'arrêtent pas là : en effet, après sa fusion avec BMC (British Motors Corporation), le constructeur Jaguar est contraint à une cure d'austérité, ce qui aura des conséquences déplorables sur la fiabilité et la qualité des premiers modèles, malgré la volonté de qualité affichée à l'origine du projet.

Des efforts progressivement consentis sur la finition de la XJ-S

Le constructeur s'appliquera donc à corriger et à améliorer la XJ-S, en introduisant notamment une transmission automatique GM Turbo-Hydromatic 400 à trois rapports, en remplacement de la Borg-Warner. Le V12 sera lui optimisé par un ancien ingénieur de chez Porsche, ce qui permettra de réduire sa consommation, et de lui faire atteindre la vitesse de pointe de 240 km/h (XJS-HE). En 1983, Jaguar sort une version cabriolet, la XJ-SC qui est associée à un nouveau moteur 6 cylindres en ligne. Au fil des ans, de nombreuses améliorations sont apportées, mais il faudra attendre le milieu des années 1980 pour que Jaguar et la XJ-S commencent réellement à relever la tête en termes d'innovation, de qualité et de performances.

Jaguar XJS : une évolution laborieuse, qui finit en beauté

Nommé à la tête de Jaguar en 1980, Sir John Egan profite en 1984 de la privatisation de Jaguar par le gouvernement Thatcher pour exploiter son indépendance et lancer une politique d'optimisation de la productivité et de respect des délais de livraison, associée à une amélioration des contrôles de qualité. Jaguar est acheté par le Groupe Ford en février 1990, et en 1991 la XJ-S reçoit un profond lifting : c'est d'ailleurs à cette époque que son nom a été changé en XJS, sans trait d'union. La puissance du V12 passe à 304 chevaux avec une cylindrée de 6 litres, tandis que la cylindrée du 6 cylindres passe à 4 litres. Les voitures d'occasion équipées de ce moteur sont d'ailleurs les plus recherchées, en raison de l'excellent équilibre entre performances et consommation qu'il procure. La lunette arrière est également agrandie, et les pare-chocs avant et arrière sont remplacés par des versions plus aérodynamiques. Lorsque sa production s'arrête le 4 avril 1996, la Jaguar XJS est une voiture fiable, construite avec toute la rigueur et le souci de qualité que l'on est en droit d'attendre d'une GT de luxe signée Jaguar.

Les séries limitées et les variantes de la XJS de Jaguar

Lors de ses débuts difficiles, la Jaguar XJ-S a beaucoup profité de la promotion offerte par certaines séries télévisées comme « Chapeau melon et bottes de cuir » ou « Le retour du saint », avec Simon Templar conduisant une célèbre XJ-S immatriculée « ST 1 ». L'été 1981 est marqué par la sortie de la XJ-S V12 HE qui, en plus d'une optimisation de sa motorisation, est dotée de jantes alu à cinq branches, d'un tableau de bord en bois, d'un intérieur tout cuir, d'un filet latéral et de lames chromées sur les pare-chocs. En 21 années de production, la XJS a été écoulée à 113 413 exemplaires, comprenant des variantes telles que les convertibles 2 places commercialisées en 1986 par Hess & Eisenhardt, ou encore la XJ-S V12 entièrement découvrable de 1988. On retiendra également la XJR-S, réalisée conjointement par Jaguar Sport et TWR (Tom Walkinshaw Racing), dotée de jantes Speedline, d'une suspension renforcée, et d'un kit de carrosserie complet. La Jaguar XJ-S Eventer du constructeur artisanal anglais Lynx était une conversion en break de chasse très appréciée, qui a été produite à 67 exemplaires.

Jaguar XJS d'occasion, quels modèles choisir ?

Les Jaguar XJS d'occasion postérieures à 1991 sont sans conteste les modèles à privilégier, pour les personnes à la recherche d'une voiture d'occasion qui pourrait bientôt devenir une voiture de collection. Il faut absolument éviter les modèles des « mauvaises années », qui souffrent notamment de finitions déplorables, d'une corrosion perforante et d'une électricité un peu aléatoire. Les modèles équipés du 6 cylindres 4 litres seront préférables aux V12 en raison de leur meilleur rapport performances/consommation. Le choix entre une XJS d'occasion coupé ou cabriolet est essentiellement une question de goût : il convient seulement de retenir que sur le marché de l'occasion, les coupés en très bon état coûtent beaucoup moins cher que les cabriolets, dont les prix bénéficient d'une cote soutenue.