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Intéressé par l'Austin Healey
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Après être sorti victorieux de plusieurs compétitions dans lesquelles il n'hésitait pas à bricoler ses véhicules de course, le jeune pilote Donald Healey rencontre un ingénieur italien ayant travaillé pour Maserati et Alfa Romeo, ainsi qu'un designer de chez Pininfarina, société à laquelle on doit les lignes d'une multitude de véhicules, de la 404 à la Focus. Un ami, James Watt, se joint ensuite à la petite équipe pour dessiner le premier prototype de la future marque. En 1946, la Healey Elliott est née. L'année suivante, elle se place en troisième position lors de la très célèbre et mythique Targa Florio. Il ne restait plus qu'une rencontre avec le responsable d'Austin Motors, branche de British Motor Corporation, pour que la maison Austin-Healey soit fondée.
Une gloire acquise durement sur les pistes
Le constructeur britannique est à l'origine d'une succession de modèles qui sont, aujourd'hui, tous connus et très recherchés par les collectionneurs sur le marché de l'occasion. C'est en 1950 que le premier modèle d'automobile signé des mains conjointes de Donald Healey et Austin Motors voit le jour : la fameuse A.H. 100. L'ambition était de créer un roadster sportif et raffiné, qui devait cependant demeurer abordable pour le commun des mortels. Et le pari fut totalement réussi : d'une part, le véhicule connut un grand succès notamment outre-Atlantique, où la moitié de la production a été exportée. D'autre part, il s'illustra en compétition en pulvérisant le record de vitesse sur la piste du Lac Salé de Bonneville aux États-Unis. D'autres performances vinrent compléter son blason en course d'endurance, avec notamment un record sur les 24 heures du Mans. La légende Austin Healey était née.
Healey Austin : une décade d'élégance et d'originalité
Dans les années suivantes, la voiture va recevoir un bon nombre d'améliorations, pour être par exemple équipée de six cylindres. C'est en 1959 qu'un nouveau modèle apparaît, beaucoup plus confortable et luxueux tout en gardant l'esprit sport auquel la marque était initialement destinée : l'Austin Healey 3000. Son moteur proéminent de 3 litres de cylindrée lui vaut le surnom de Big Healey, et bien qu'elle soit destinée à une clientèle plus bourgeoise qu'auparavant, elle enchaîne les succès aux mains de plusieurs pilotes célèbres : Caroll Shelby, Timo Mäkinen ou encore Pat Moss lui assurent plusieurs victoires dans des rallyes alpins. La 3000 connaîtra trois générations jusqu'à la MK III, qui iront toujours dans le sens d'une augmentation du confort au profit d'un habitacle adapté à une demande toujours plus urbaine et aisée, et sa popularité sera croissante aux États-Unis notamment, pour lesquels plus de 80 % des exportations sont destinées.
Sprite : une évolution étonnante et séduisante
Entretemps, face à l'évolution de la marque vers le marché du luxe, Donald Healey met au point un véhicule à l'esthétique étonnante et conçu pour un plus large public, la Sprite. La plus caractéristique est sa première version, la Mk1, rebaptisée Frogeye (ou Bugeye aux États-Unis) du fait de ses phares en forme d'œil de grenouille. Elle séduit instantanément par son apparence amicale et simplifiée, qui s'éloigne certes du prestige de ses consœurs A.H. 100 et 3000 mais qui sait conserver l'élégance sportive des automobiles anglaises. Les modèles de Sprite qui suivront n'iront pas dans la même originalité, et tenteront de nouer avec une clientèle beaucoup plus globale avec un design sobre et classique, quasiment identique à celui d'une MG Midget, ce qui leur vaudra d'ailleurs le titre de Spridget. Ce modèle, rare, présente une cote élevée sur le marché des voitures d'occasion et de collection.
La fin d'une ère, le début d'un rêve
En 1968, la production des Austin Healey 3000 doit être arrêtée du fait de l'incapacité du constructeur à répondre aux nouvelles normes antipollution. La marque aux roadsters, qui a su donner un formidable coup d'accélération à la production et à la renommée britannique, à l'instar des Aston Martin et autres légendes, va vers l'extinction et s'installe donc durablement sur le marché de l'occasion. Quelques prototypes sont tentés, mais le processus ne suit plus. En 1972, toute la production est éteinte. Cela étant, cette année n'est pas celle de la mort du constructeur anglais, bien au contraire. C'est le début d'une nouvelle époque, celle où les passionnés s'emparent des quelques 72 000 modèles produits et se ruent sur le marché de l'occasion pour perpétuer la tradition des courses d'Austin, ou tout simplement pour vivre, eux aussi, le rêve en circulant aux commandes des prestigieuses voitures. La marque acquiert ainsi une nouvelle renommée, posthume cette fois-ci, grâce au travail acharné des collectionneurs qui organisent des compétitions classic en rallyes ou sur des circuits célèbres comme Montlhéry.
Austin Healey aujourd'hui : le géant dort-il ?
D'aucuns croient à tort que la maison Austin Healey n'est plus. Cette assertion est rigoureusement fausse : la marque appartient désormais au groupe chinois Nanjing Automobile Corporation. L'Empire du Milieu s'est fait le spécialiste du rachat de marques en péril (Saab, Volvo, et bien d'autres), et on doit notamment à la N.A.C. le rachat de MG Rover, qui avait été mis en faillite en 2005. L'entreprise récupére par conséquent les droits sur de nombreuses marques, dont Austin. En 2005, peu de temps avant sa fermeture, MG Rover présentait au monde une nouvelle Austin Healey sous la forme d'un concept car, la Tempest. Métallique, et agressive quoique toute en courbes, on a pu y reconnaître le style si caractéristique du constructeur mythique, avec sa calandre et ses lignes qui ne sont pas sans rappeler la 3000. Malgré l'avortement du projet, le maintien de la marque en vie, fût-ce en respiration artificielle, donne encore le droit de rêver.