Juste après la Deuxième Guerre Mondiale, des vélos avec moteur supplétif étaient à la mode. Le nom embrouillé et peu attirant a été remplacé dans l’usage linguistique par la contraction vélomoteur et le terme s’est progressivement imposé. La tendance vers les scooters à la structure plus moderne ont pourtant évincé le vélomoteur presque complètement de la circulation urbaine.
Les règlements d’admission à la circulation plus récents influent de manière délibérée sur le marché des motos légères. Tous les constructeurs de cyclomoteurs, scooters et quads doivent désormais se conformer aux prescriptions suivantes : une vitesse maximale de 45 km/h, ainsi qu’une puissance maximale pour moteur électrique de 4 kW où 50 cm3 pour moteur à combustion interne.
Chez les enthousiastes du sport à deux roues et collectionneurs de véhicules anciens, le vélomoteur a accédé au rang d’objet de culte convoité. Un grand nombre de modèles à pédales font jusqu’aujourd’hui preuve d’une fiabilité technique remarquable. Les vraies légendes sont présentées depuis des années dans les musées de motos. La liste est internationale et comporte des marques fameuses comme Victoria, DKW, Hercules, Maico, Puch, Kreidler, Garelli, Laurin&Klement;, Zündapp, Simson (RDA) ou encore NSU. Les constructeurs de moteurs ILO et Sachs ont également fait histoire avec leurs moteurs à nombre de CV réduit. Le premier cyclomoteur de la RDA a par exemple été un vélomoteur de Simpson, à savoir le SR1 équipé d’une électrique à 6V et d’un moteur à 50 cm3. Produit à partir de 1955, il déployait 1,5 CV à un maximum de 5000 rotations par minute.
C’est avec grande fierté que les propriétaires montrent leur Puch Maxi avec son guidon custom et son réservoir intégré au cadre. Les usines de Puch en Autriche ont construit le vélomoteur à succès Maxi pendant une trentaine d’années (de 1965 à 1995 notamment). Le nombre étonnant de modèles de 29 signifie des modifications presque annuelles. Le Maxi est proposé avec moteur automatique, comme vélomoteur tout-terrain, ou encore en tant que turbo sportif avec boîte à quatre vitesses.
Le NSU-Quickly de 1953 a été un des premiers deux-roues à pouvoir porter le nom vélomoteur. Ses cadres tout à fait authentiques étaient peintes de manière typique pour NSU : du vert pâle, du bleu clair délicat, olive ou gris. Seul le Cavallino avec son stylisme italien, sa fourche télescopique et son siège étalé était peinte en rouge voyant. L’histoire à succès de la Quickly se reflète également dans le total d’unités écoulées : 1,5 million de vélomoteurs ont été produits.
Le nom Kreidler se met tout de suite en connexion avec le type de véhicule vélomoteur et cela tout en sachant que c’étaient les cyclomoteurs de l’entreprise qui ont eu le plus de succès. Les mobylettes ont également pu réaliser des ventes plus importantes. Le premier véhicule de Kreidler, le K50, aurait même remplit même les critères pour être classée comme vélomoteur s’il avait été réglé, mais son moteur de 50 cm3 à 2,2 CV permet des vitesses plus élevées. Et le modèle « Florett » également était trop sportif pour être rangé dans la classe des vélomoteurs. Avec sa motorisation de 80 cm3, il se distance de presque tous les concurrents. Les seuls vrais vélomoteurs de la marque Kreidler sont le MP1 et le MP2, des années 1981 et 1982 respectivement.
Voici un fait divers qui passionne les collectionneurs : l’ Hollandais John Bos manufacture des vélomoteurs Kreidler authentiques sur demande et en travail manuel. C’est le « De Kreidler Automatic ».
L’entreprise italienne DI Blasi a, à son tour, eu une idée originale : un vélomoteur pliable dont le cadre et les éléments robustes sont faits d’acier inoxydable. En quelques gestes, il se range en économisant l’espace et si besoin est, il est très vite ouvert et prêt à la conduite.