Si Polaris est peu connu des motards et donc par ricochet également du secteur de la moto d’occasion, c’est tout simplement que la marque ne produit pas de deux-roues sous son nom propre. Les modèles Polaris présents sur le marché sont des motoneiges, des quads ou des véhicules tout-terrains légers. Cependant, Polaris est propriétaire des marques Victory et Indian, elles à l’origine de quelques succès. Le constructeur, dont le siège social se trouve aux États-Unis, est également actionnaire à hauteur de 25% de KTM. En revanche, Polaris a produit un temps des motos marines avant d’abandonner ce créneau et de poursuivre sa politique d’acquisitions. L’entreprise a ainsi racheté Aixam ou Global Electric Motorcars au cours des années 2010, des firmes dédiées aux petits véhicules.
Indian, c’est une première période de production de 1901 à 1953. Le point de départ de l’entreprise est un vélomoteur destiné à l’entrainement des coureurs. Peu à peu prend alors forme la Scout, le modèle emblématique de la marque. Apparue en 1919, celui-ci connaîtra immédiatement un grand succès et sera décliné dans des versions plus puissantes. Son bicylindre en V de 600 cc qui préfigure déjà ce que sera le moteur aux USA, cède sa place à un 1000 cc sur la Chief et à un 1200 cc sur la Big Chief. Ces motos d’occasion sont aujourd’hui quasiment introuvables en Europe et font du fait le bonheur des collectionneurs. Cet âge d’or sera malheureusement de courte durée puisque dès 1929 la marque est touchée de plein fouet par la crise économique. Malgré les fameuses motos à longues jupes et leur garde-boues très enveloppant, l’usinage devient confidentiel et la tentative de relance de l’après-guerre autour des petites cylindrées amène au dépôt de bilan. Indian prête par la suite son nom à différentes entreprises. On retrouve ainsi des motos Indian mais aussi des scooters dotés de tous les types de motorisation. La relance n’arrive qu’en 2004. Profitant d’un marché du vintage en pleine expansion, l’entreprise Stellican Limited rachète les droits de la marque. Celle-ci produit alors des motos luxueuses respectant la philosophie originale de Indian. Le rachat par Polaris intervient à partir de 2011. Le nouveau propriétaire réorganise alors le catalogue. Aujourd’hui, la gamme s’articule autour du moteur Thunder Stroke de plus de 1800 cc de cylindrée. Il s’agit de la motorisation la plus répandue sur les motos d’occasion récentes. Depuis 2015, la Scout Sixty et la Scout sont proposées avec respectivement des moteurs de 999 cc et 1131 cc. Le reste est complété par les Chief, Springfield et Chieftain. Celles-ci reprennent les longues jupes qui ont fait le succès de la firme dans les années 20.
À la fin des années 90, alors que Harley Davidson peine à retrouver une seconde jeunesse, Polaris en profite et crée la marque Victory. Prête dès 1997, la V92C arrive sur le marché nord-américain l’année suivante. Elle est dessinée autour d’un bicylindre de 1507 cc développant une soixantaine de chevaux. De facture relativement classique à leurs débuts, les Victory vont adopter un design original dès 2008 avec l’apparition de la Vision Tour. Une stratégie qui est aujourd’hui encore plus marquée depuis l’acquisition de Indian. Peu présente sur le marché de la moto d’occasion, les Victory ont un style néo-rétro qui les différencie des autres productions. Autour de moteurs de 1200 cc et 1731 cc et d’une base technique similaire, la firme propose des deux-roues très différents sur le plan esthétique. Ceux-ci reprennent les trois catégories les plus emblématiques aux États-Unis, à savoir Cruisers, Baggers et Touring. Côté Cruisers, pas moins de huit modèles sont proposés, depuis la “petite” Octane (moteur 1200 cc) jusqu’à la Hammer. L’objectif est de proposer une famille de bolides dans laquelle le client est en mesure de choisir une moto de grande série offrant des particularités propres aux nombreux artisans nord-américains. C’est le cas de la selle rabaissée ou de la roue avant de 21 pouces qu’on retrouve sur la Vegas. Les Baggers sont quant à eux des véhicules équivalents aux Touring mais plus exclusifs. L’assise rabaissée est la règle, tout comme la roue avant de 21 pouces. Fleuron des Touring, la Vision est une vraie routière qui garde toutes les caractéristiques des cylindrées américaine. Cette version moderne est la plus répandue sur le marché de la moto d’occasion. L’importation des Victory n’a en effet trouvé son rythme de croisière qu’à partir de la fin des années 2000.
Concurrent du Can-Am Spyder, le Polaris Slingshot est un engin de sport à trois roues. Quasiment introuvable en moto d’occasion, il possède deux roues avant et une large roue arrière. Pour la motorisation, le constructeur a fait appel à un quatre cylindres de 2,4 litres fourni par General Motors. Avec 755 kg pour 173 chevaux, le Slingshot se présente davantage comme une petite voiture sportive qu’une moto, même si sa conduite se fait cheveux au vent derrière un petit pare-brise. Aucune capote n’est proposée et l’ensemble de l’habitacle est imperméable afin d’affronter les intempéries. La transmission se fait via une boîte de vitesses à cinq rapports, un arbre de transmission et une courroie armée de fibre de carbone. Une seule version est proposée, les différences de prix viennent de la couleur choisie par le client. Le Slingshot - signifiant lance-pierre en français - est homologué comme tricycle. Il diffère de son concurrent le Can-Am de par sa philosophie. Si le Spyder se monte comme une moto et que le passager se positionne derrière le conducteur, le Tricycle de Polaris offre lui deux baquets situés côte à côte.