Créée en 1930 à Bologne, en Italie, par un ancien coureur cycliste, la maison Malaguti - qui doit son nom à son fondateur Antonio - est d’abord un “simple” magasin de bicyclettes. L’enseigne ne tarde pas à fabriquer ses propres vélos, mettant à profit les connaissances techniques du gérant en chef. Les nombreuses ventes permettent très vite de diversifier la production, notamment avec des machines à laver dans les années 1940. Contrairement à Ducati, l’autre grande référence en matière de deux-roues implantée dans la région, les ateliers d’Antonio sont épargnés par les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale et peuvent continuer à tourner à plein après la fin du conflit. Le milieu des années 1950 marque un tournant décisif pour l’entreprise, avec l’apparition du Mosquito, premier cyclomoteur proposé par la maison. Ce modèle pensé à dessein pour être un véhicule économique est composé d’un cadre de vélo classique et d’un moteur deux-temps. Il répond parfaitement aux attentes des jeunes Italiens, en raison de son coût modéré mais aussi de sa structure dynamique. Il est de fait emblématique de l’esprit général de la marque qui a toujours fait de la jeunesse une cible privilégiée. Durant toutes ces années, elle a su rester dynamique, la plaçant en bonne position sur la marché de la moto d’occasion.
Aujourd’hui, l’identité de Malaguti est d’abord et avant tout caractérisée par ses scooters et ses motos sportives, justifiant une fois encore l’idée d’une société tournée vers un public résolument jeune et mobile. Si les premiers scooters ne sont apparus qu’au début des années 1980, ils sont l’aboutissement d’une longue pratique qui a produit des motocyclettes pratiques et des cyclosports. Le moteur deux-temps a été la norme pour toutes les premières créations, à savoir essentiellement des véhicules de 50 cm³ et équipés de moteurs allemands Express. Les Malaguti ont très vite rencontré le succès sur le marché italien, puis européen, pour finalement gagner les États-Unis. La marque a opté par la suite pour des motorisations signées Franco Morini à trois vitesses, avant de mettre également sur le marché des engins à quatre et cinq vitesses. Au début des années 1960, on a pu voir apparaître le Gobbo, littéralement “le bossu”, qui doit son nom au réservoir à deux bosses qui fait l’identité de ce nouveau deux-roues pensé par le constructeur italien. La référence emblématique de cette période reste néanmoins l’Olympique, qui a tout d’une petite moto sportive, notamment avec sa suspension arrière avec ressorts apparents. D’autres bolides sportifs et “cross” ont été développés au cours des années 1970 tandis que certaines créations se prêtaient davantage à la circulation en ville, comme le Fifty, apparu en 1974.
Tous les modèles Malaguti proposés avant 1980 ont servi à penser des scooters idéaux pour les déambulations en ville et pour les déplacements sur de courtes distances. Parmi les deux-roues qui ont eu le plus de succès, on retiendra le Phantom, qui s’est vendu sur une très longue période, entre 1994 et 2007. Le succès pour cette création fut tel qu’il est toujours agréable de le dénicher d’occasion, les accrocs de la mécanique en faisant une passion. Parmi les autres motocycles salués par les usagers, le Malaguti 50 et le maxiscooter de 125 cm³ ont fait date. Également sortis des chaînes de production, ils sont toujours proposés à la vente en moto d’occasion. Toujours installée près de Bologne, avec un siège social situé à San Lazzaro di Savena, la maison a su maintenir, en toutes circonstances, sa dimension d’entreprise familiale, malgré sa croissance sur les marchés intérieurs et extérieurs, et sa synergie avec Ducati, dès l’année 1975. Cette dernière collaboration a permis à la marque de concevoir de jolies répliques de la Ducati Corse. Parmi les motocyclettes très demandés en cylindrée de 125 cm³, le Drakon, un modèle de type très classique, fait fureur, notamment sous sa version NKD 50.