Volvo change son fusil d’épaule et l’EX30 en est la preuve. Le temps des grand breaks pratique au style quelconque est troqué pour le style et l’électricité. Ce que l’EX30 manque en ergonomie et en habitabilité, elle essaye de compenser en esthétique et en gadget…
Après la résurrection de Volvo avec les XC90, V60 et autres XC40 de ces dix dernières années, la marque emblématique du nord de l’Europe passe la deuxième. Vers un avenir entièrement électrique, financé par la maison-mère Chinoise Geely, Volvo ouvre la danse avec l’EX30.
Bien qu’on ne puisse réellement pas discuter des goûts et des couleurs, il faut dire que Volvo fait souvent l’unanimité ces dernières années. L’EX30 continue sur cette lancée et pare sa plateforme SEA de chez Geely de formes carrées, de lignes nettes et d’éclairages travaillés. Comme à l’accoutumée, la signature visuelle gentiment surnommée « le marteau de Thor » dominent la face avant. On note aussi l’absence totale de calandre. C’est une électrique, après tout.
À l’arrière, quelques codes sont cassés. On y trouve toujours les feux verticaux typiques des break et SUV suédois, mais ils sont ici en deux parties. Au final, ce crossover d’à peine 4,23 m parvient tout de même à s’imposer sur la route, grâce à son design mais aussi grâce à son empattement de 2,65 m et à ses grandes jantes de 18 pouces de série.
Tandis que sa parure extérieure lui donne une allure de petit diamant moderne de classe supérieure, l’habitacle de la nouvelle EX30 est un mix de design…et d’économies ! Tout commence par la tablette centrale tactile de 12 pouces. Non seulement elle s’occupe de l’infodivertissement (signé Google), mais c’est aussi l’unique affichage de l’instrumentation de bord…
Pire encore : il faut aussi passer via cet écran pour toutes les commandes, que ce soit pour les aides à la conduite, la climatisation ou les sièges chauffants. Même le réglage des rétroviseurs ou l’ouverture de la (petite) boîte à gant passe par là ! La frustration continue avec les commandes de vitre, qui sont sur la console centrale et seulement au nombre de deux. Sous couvert de modernité, Volvo ne parvient pourtant pas à masquer ces économies. Preuve en est – eh oui, encore une – la barre son Harman/Kardon sur la planche de bord à la sonorité plate et presque inexistante aux places arrière.
Qu’à cela ne tienne, la plateforme électrique devrait, quant à elle, faire briller l’EX30 en termes d’habitabilité. Eh bien…non ! Certes, vu les dimensions extérieures, il ne faut pas s’attendre à beaucoup. Pourtant, la banquette arrière exiguë souffre aussi de l’absence de cave à pied. Résultat : les adultes auront les genoux dans le visage. Le volume du coffre est lui aussi en demi-teinte, avec seulement 318 litres disponibles dont 61 litres en sous plancher. Heureusement, il y a un coffre à l’avant…mais avec 7 litres disponibles, il ne sait même pas accueillir les deux câbles de recharge ! À quoi bon ?
Dès son lancement, la Volvo EX30 brille par son offre de motorisation. Dans le langage auquel les suédois nous ont habitué avec les XC40 et C40, on trouve en entrée de gamme l’EX30 Single Motor. Elle est propulsée par un moteur électrique sur le train arrière de 272 ch et dispose d’une autonomie d’environs 350 km grâce à une batterie LFP de 51 kWh.
Juste au-dessus, on trouve le cœur de gamme : l’EX30 Single Motor Extended Range. Elle reprend la même motorisation mais ajoute cette fois-ci une batterie NMH de 69 kWh. L’autonomie grimpe dès lors jusqu’à 476 km (WLTP) dans le meilleur des cas. Envie d’encore plus ? Le haut de gamme se baptise Twin Motor Performance et elle ajoute un moteur de 115 kW sur le train avant pour offrir un total de 428 ch. Résultat : ce petit crossover électrique abat le 0-100 km/h en seulement 3,6 secondes ! C’est plus rapide qu’une Porsche 911 Carrera S…
La dynamique : voilà un point positif inattendu de l’expérience de conduite de cette Volvo EX30. Les suédois peuvent remercier Geely pour la plateforme SEA – aussi partagée avec les Smart #1 et #3 – car ce crossover est plutôt convainquant en termes de compromis confort/dynamique.
Cela étant, des griefs persistent et ils sont principalement liés aux logiciels. La régénération au levé de pied est difficile à moduler – logique du « tout ou rien » – et le système surveillant l’attention du conducteur (obligé par l’Europe) se montre trop strict. Il demande constamment de regarder devant…alors qu’on essaye juste de contrôler notre vitesse sur l’écran central !
Sur cet écran central, on peine également à trouver sa consommation. Après s’être baladé dans 36 menus, on trouve enfin que notre modèle d’essai Single Motor Extended Range a consommé 19,5 kWh/100 km. C’est beaucoup pour une si petite bête. Pire encore : un trajet aller-retour de 160 km sur autoroute fut coupé court par un arrêt recharge alors qu’on voyait plus de 350 km d’autonomie affichés avant de partir…
Toute ces économies, si frustrantes soient-elles a l’utilisation, devraient néanmoins aider Volvo à baisser le prix. Cela, on ne peut pas le nier. L’entrée de gamme (Single Motor, 51 kWh) s’affiche à partir de 38 990 € (France : 37 500 €), tandis que la version à grande batterie demande total de 44 260 € (France : 41 700 €). Il faut cependant noter que la pompe à chaleur n’est disponible que sur le haut de gamme Ultra…
Si vous voyez une Volvo comme une voiture qui combine le pratique et le style comme seuls les nordiques savent le faire…cette EX30 n’en est pas une ! Pourtant, outre ses lacunes en habitabilité et en ergonomie, la plus petites des Suédoises convainc par son châssis efficace, son offre de motorisations et son prix.
Fiche technique Volvo EX30 Single Motor Extended Range
