La nouvelle Passat change son fusil d’épaule. Désormais uniquement disponible en break, elle met l’accent sur l’habitabilité, le confort et le ressenti premium. Elle a toujours été bonne élève, mais, pour une fois, la Passat tape en plein dans le mille.
La Volkswagen Passat, c’est une réelle institution. Oserait-on dire qu’il s’agit de la Golf des grandes routières ? Depuis sa genèse dans les années 70, Volkswagen en a écoulé plus de 34 millions. Elle a toujours été en plein cœur de gamme, la bonne berline ou le bon break pour la famille lambda, mais sans jamais réellement déchaîner les foules. Est-ce que cette 9e du nom changera la donne ?
Commençons par le plus important, qui n’a pourtant rien de nouveau : la nouvelle Passat n’existe plus qu’en version break – ou Variant selon le langage de Wolfsburg. Deuxième point important : vu que le modèle perd en popularité, son rendement est moindre. Voilà pourquoi le groupe VW a décidé de partager le développement de la Passat avec celui de la… Skoda Superb !
Les deux breaks partagent donc la même plateforme, le même empattement de 2,84 m de long (+ 50 mm) et la même carrosserie de 4,92 m de long (+14 cm). Seuls leurs boucliers en plastique et lumières sont différents. Sur la Passat, tout est en rondeur. La face avant présence une calandre béante dans le bas du bouclier, tandis qu’une bande LED fait la jonction avec le capot. À l’arrière – vous ne devinerez jamais – on trouve aussi une autre bande LED qui domine le hayon.
In fine, la nouvelle Passat fait une évolution de style vers le rondouillard et, à notre goût, le banal. Cela étant, c’est une autre histoire dans l’habitacle. Une fois le seuil de porte passé, on découvre une planche de bord remarquablement similaire au nouveau Tiguan. En d’autres mots : un mobilier tout horizontal, orné de plastique noir brillant et complètement dominé par deux écrans. Le premier de 10,25 pouces s’occupe de l’instrumentation, tandis que le deuxième se charge de l’infodivertissement. Il taille de 12,9 pouces à carrément 15 pouces en option !
Heureusement, VW a évité de tomber dans les travers de ses récents modèles et décide d’offrir à sa Passat un logiciel d’infodivertissement logique, pratique et ergonomique. On regrette juste que ce grand break soit dépourvu de la molette rotative super pratique du Tiguan…
Qu’à cela ne tienne, la finition et l’habitabilité font un sacré bond en avant ! Dans un premier temps, on trouve du plastique moussé un peu partout – même sur les contreportes arrière ! Dans un second temps, l’espace est ample, les passagers arrière ont plus de place que sur un vol en Classe affaires et le coffre grandit de 60 litres pour offrir un total de 690 litres ou 510 litres sur l’hybride rechargeable.
Nous sommes en 2024 et la Passat se doit d’être hybride. VW va un cran plus loin en offrant deux niveaux de puissance. Le nouvel ensemble hybride rechargeable combine un nouveau 4-cylindres de 1,5 litre à un moteur électrique de 115 ch logé dans la boîte DSG 6-rapports. Ensemble, ils produisent soit 204 ch et 350 Nm, soit 272 ch et 400 Nm. La batterie taille désormais à 19,7 kWh, ce qui devrait permettre plus de 100 km d’autonomie électrique. Elle peut se charger jusqu’à 11 kW ou même 50 kW sur une borne rapide.
Ce n’est pas tout, puisque la nouvelle Passat fait du neuf avec du vieux. Sous le capot, on retrouve les 2,0 litres 4-cylindres essence (204 et 265 ch) et diesel (150 et 193 ch), ainsi qu’une évolution du 1,5 litre d’entrée de gamme qui se dote de l’hybridation légère. Notons que la nouvelle Passat n’est disponible qu’en boîte auto et que la transmission intégrale ne devrait pas faire partie de l’offre.
Dans son communiqué, Volkswagen nous dit que la Passat veut aller titiller les grands noms du premium. On avait déjà lu cela pour le Tiguan, tout en restant sur notre faim. Cela étant, pour la Passat, c’est une autre paire de manches. Non seulement sa finition à la très bonne qualité perçue aide à argumenter cette ambition, mais son comportement routier scelle l’affaire !
La nouvelle Passat se transforme d’un break bon à tout en une routière ultraconfortable. Pas un bruit, pas une vibration ne filtre de l’extérieur ou des pneumatiques. Mieux encore : sa nouvelle suspension pilotée DCC Pro (option) aux amortisseurs à double valve réduit à néant toutes les aspérités de la route. La Passat est un réel cocon ouaté, digne d’une limousine haut de gamme !
Puisque les hybrides nécessitent encore quelques finalisations, notamment leur homologation, on a pris en main les essence et diesel d’entrée de gamme. Étrangement pour une grande routière…le petit 1,5 litre lui sied le mieux ! On apprécie particulièrement sa souplesse et son silence de fonctionnement. Sa frugalité n’est pas en reste : notre essai se conclut avec une consommation moyenne de 5,7 l/100 km. Très bien pour un break essence de 5 mètres !
La Passat n’a jamais été la plus abordable. Rien ne change, puisqu’elle vient toujours s’assoir confortablement entre les concurrents généralistes et premiums. L’entrée de gamme 1.5 eTSI s’affiche à partir de 43 640 € (France : 42 990 €), tandis que le diesel commence à 47 015 € (France : 50 490 €). Les hybrides sont en cours d’homologation, mais on sait déjà que la Passat 1.5 eHybrid de 204 ch s’affiche à partir de 57 075 € (France : prix indisponibles).
Alors qu’elle fut toujours la grande routière bonne à tout, mais un peu terne, la Passat de 9e génération choisit son camp : celui du confort ! Le nouveau grand break de Volkswagen s’acharne à chouchouter ses passagers avec un confort ouaté et une bonne finition. L’habitabilité (plus que) généreuse, c’est cadeau !
Fiche technique Volkswagen Passat 1.5 eTSI 150
