La transition électrique du groupe Volkswagen bat son plein. Sur fond d'ambition de changement d'image après le désastre du Dieselgate, la marque allemande change d'identité avec sa nouvelle gamme ID. Après la berline compacte ID.3, prenant la place de la Golf électrique, vient l'équivalent du Tiguan tournant à l'électron. À un modèle de plus, VW ajoute un chiffre de plus. Voici l'ID.4. Serait-ce le bon véhicule…au bon moment ?
Modernisme allemand
Mais pourquoi serait-il "le bon véhicule" ? Eh bien, car c'est un SUV, pardi ! Tout comme les monospaces au début du siècle, le marché raffole de ces autos hautes sur pattes. Sortir un SUV – ou crossover – est donc logique pour amorcer la transition électrique. Il suffit de regarder la concurrence de chez Mercedes, Ford, ou Opel, pour ne citer qu'eux.
Cet ID.4 adopte donc ce canevas. On découvre une grande voiture de 4,5 m de long, haute de 1,6 m, avec une bonne garde au sol et, évidemment, des passages de roue arborant des protections en plastique brut. Pour le reste, le style se veut fondamentalement moderne. Pas de moteur essence, donc pas de calandre. En sa place, VW applique son nouveau logo et une bande lumineuse qui relie les deux feux avant. Sur les flancs, les designers jouent d'astuces, avec la ligne argentée sur le toit pour l'allure dynamique et l'épais bas de caisse en plastique noir pour cacher l'épaisseur du plancher. On retrouve le style de l'ID.3, mais le tout semble bien plus sérieux.
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Les liens familiaux avec sa petite sœur vont d'ailleurs bien plus loin que l'esthétique. Sous la carrosserie, on retrouve la plateforme modulaire MEB, développée spécialement pour les électriques du groupe. Comme l'ID.3, ce SUV embarque une batterie au lithium-ion dans son plancher et vient placer un moteur électrique sur son train arrière. Ces derniers sont d'ailleurs repris de la compacte.
Côté accu, Volkswagen offre deux tailles : 52 ou 77 kWh (net). Le premier est couplé à un moteur de soit 150 ou 170 ch, tandis que le second ne s'associe qu'avec un ensemble de 204 ch et 310 Nm de couple. Dans la meilleure situation, la "petite" batterie confèrera à cet ID.4 une autonomie de 345 km, alors que la "grande" poussera cela jusqu'à 520 km. Une fois branché à une borne rapide (125 kW), le plus gros accu gagnera 80% d'autonomie en 30 minutes.
Objectif espace
Grâce à sa propulsion électrique, la plateforme modulaire a permis aux ingénieurs de Wolfsburg de pousser les trains roulant aux extrémités, réduisant ainsi les porte-à-faux et, plus important encore, augmentant l'empattement (2,7 m). Tout cela au bénéfice de l'habitabilité. Résultat : cet ID.4 offre plus d'espace intérieur qu'un SUV du segment supérieur, le tout avec un coffre de 543 litres. Ce sentiment d'espace est également exacerbé par le minimalisme de l'habitacle.
Un écran tactile de 10 pouces (12 " en option) prône au centre de la planche de bord et rassemble toutes les fonctions et commandes. Un bon point pour l'esthétique…mais un sacré point noir pour l'ergonomie ! Dans son rêve de copier Tesla, Volkswagen semble avoir oublié les bases des commandes simples et faciles, dans laquelle elle excellait précédemment. Mais ça, c'était avant.
À la VW
Malgré son style et son habitacle révolutionnaires (pour la marque), cet ID.4 ne peut pas cacher ses origines allemandes. Un fait qui saute aux yeux une fois en route. C'est simple : ce SUV électrique fait tout bien, mais il n'excelle dans rien. C'est typique des Volkswagen. On notera tout de même l'isolation phonique bien travaillée ainsi que le rayon de braquage ultra-court, au niveau de celui d'une Up ! D'un autre côté, on regrette que Volkswagen ait opté pour un amortissement plutôt ferme, mais ce bémol devrait vite être résolu avec la suspension adaptative des versions haut de gamme.
Notre ID.4 d'essai était équipée de la grande batterie et du moteur de 204 ch. Les performances sont correctes, du moins pour un SUV de 2,2 tonnes, mais le doute plane cependant sur l'autonomie. Certes, elle dépend fort de l'utilisation. Au quotidien, l'ordinateur de bord nous a affiché 20,6 kWh/100 km. Respectable, mais toujours loin des 17,6 kWh/100 km annoncé selon le cycle WLTP. Lors d'un aller-retour à la côté, sur autoroute, la soif en électrons a grimpé jusqu'à 26 kWh/100 km en moyenne. Puis, vient la charge. Après s'être branché sur trois bornes Ionity ultra-rapide (350 kW), notre ID.4 d'essai n'a jamais accepté de prendre plus que…50kW. Étrange. À cette vitesse, on gagnait 4 km par minute.
Verdict
À respectivement 38.815 € (52 kWh, 39.370 € en France) et 46.160 € (77 kWh, 48.360 € en France) en entrée de gamme, l'ID.4 semble être non seulement le bon véhicule au bon moment, mais aussi au bon prix. Couplé à son habitabilité intéressante et son confort, il pourrait bien devenir le fer de lance de la révolution électrique de Volkswagen.