À l’accoutumée dans le monde automobile, lorsque le suffix « Cross » est ajouté à un modèle conventionnel, cela implique souvent un surplus de protections en plastique, des jantes différentes et parfois, si le constructeur se sent généreux, une garde au sol surélevée. Chez Toyota, pourtant, ce nouveau nom veut dire bien plus…
Nouveau moule
La nouvelle Yaris Cross a beau partager son nom – et d’après Toyota sa place dans la gamme – avec la petite citadine, mais on peinerait à y croit au premier regard. C’est simple : la seule chose qui rapproche les deux autos est…le logo ! Pourtant, le nouveau crossover cache bien son jeu puisqu’il reprend la plateforme, les motorisations et même la technologie de sa petite sœur.
Que les plateformes modulaires soient bénies ! Eh oui, puisque les dessous GA-B de la Yaris sont identiques sur la Yaris Cross. Même l’empattement est repris tel quel (2 560 mm). Cela étant, le moule extérieur a été modifié. Sacrément modifié. La nouvelle Yaris Cross s’en trouve ainsi 240 mm plus longue, 90 mm plus haute et 90 mm plus large.
Baroudeur des villes
Cette croissance est également accompagnée d’une évolution de style drastique. La nouvelle Yaris Cross s’offre une face avant bien plus plate, dotée d’une petite calandre, surmontée de deux grands optiques et flanquée par une signature lumineuse verticale.
À l’arrière, on trouve un hayon bien pratique qui embarque les ensembles lumineux nécessaires. Ah oui, on aurait presque oublié : les protections en plastique rugueux sont bien évidemment présentes. Après tout, c’est une Cross, pardi ! On les retrouve sur les boucliers avant et arrière, ainsi que sur le bas des portières et les passages de roue.
Différence, es-tu là ?
Tant les designers semblent avoir sué pour offrir à l’extérieur sa propre personnalité, tant on dirait qu’ils ont jeté l’éponge pour l’habitacle. Ce n’est en rien une critique négative, puisque la Yaris Cross semble reprendre tels quels les éléments-clés de l’habitacle de sa quasi-homonyme citadine. On retrouve ainsi le même volant, la même planche de bord à doubles boudins, la même commande de boîte…bref, vous avez compris.
Cependant, cette transposition n’a pas que du bon. On remarque que la finition n’a pas évolué d’un iota, les montants du pare-brise, le bas de la planche de bord et contreportes étant toujours revêtus de plastique dur. Ces dernières présentent un beau tissu, mais il n’est pas moussé…pas même pour l’accoudoir ! Ça passe sur une citadine, mais moins sur un crossover compact. Pour revenir sur les bons points, on notera le nouveau système d’infodivertissement Toyota Smart Connect à l’écran tactile de 9 pouces, la capacité de coffre accrue (397 et 320 litres sur AWD-i) ainsi que la banquette rabattable en trois parties sur les modèles haut de gamme.
Toujours hybride
Bien évidemment, une Yaris, Cross ou pas, n’aurait pas le droit de porter le logo Toyota sans motorisation hybride au catalogue. Ce nouveau crossover ne déroge pas à la règle. En plus du 1.5 essence de 128 ch qui forme l’entrée de gamme (indisponible en France), on retrouve l’ensemble hybride de 4e génération de la Yaris. Toujours composé d’un 3-cylindres de 1,5 litre et de deux moteurs/générateurs électriques, il fournit 116 ch. Pour appuyer son côté Cross, ce mini-SUV peut s’équiper de la transmission intégrale grâce à un autre moteur électrique de 5,3 ch et 52 Nm sur le train arrière.
Soif de moineau
Depuis un petit temps, Toyota réussit à conférer une certaine dynamique de conduite à tous ces modèles, y compris cette nouvelle Yaris Cross. Cela étant, elle ajoute ici une dose de raffinement par rapport à la petite citadine. Du moins, au niveau de la suspension, car l’isolation phonique reste toujours mince.
Le système hybride, quant à lui, tape dans le mille. Il est particulièrement adapté à une conduite urbaine, profitant du couple de ses moteurs électriques. Sur notre modèle d’essai doté de la transmission intégrale, une telle conduite s’est résumée par une consommation moyenne de 4,6 l/100 km. Sur l’autoroute, le 3-cylindres devra chanter un peu plus fort et, il faut le dire, il ne chante pas comme Pavarotti. Ce brame guttural s’accompagne d’ailleurs d’une consommation plus élevée. Mieux vaut avoir le pied léger au-delà des 110 km/h…
4 x 4 x cher
À la lecture du catalogue, la nouvelle Toyota Yaris Cross semble relativement bien positionnée dans le marché. Son entrée de gamme à l’essence commence à 23 000 € (indisponible en France) tandis que l’hybride demandera un minimum de 25 430 € (France : 25 500 €). Cela étant, on ne parle ici que de l’hybride conventionnel. Pour celui doté de la transmission intégrale, il faudra débourser…34 680 € (France : 29 000 €) ! Ne vous alarmez cependant pas trop, la raison est simple : il n’est disponible qu’en version haut de gamme. À équipement équivalent, le surcoût n’est que de 2 600 € (France : 2 000 €). Bon, ça fait quand même cher les 5,3 ch…
Verdict
La nouvelle Toyota Yaris Cross n’est pas une simple Yaris avec quelques badges « Cross » pour un style de prétendu baroudeur. Non, il s’agit d’un crossover à part entière, offrant plus d’espace, plus d’habitabilité et une expérience de conduite plus confortable. Outre le nom et le badge, la seule chose qu’il partage avec la Yaris, c’est sa soif de moineau !