La Toyota MR est un cas à part dans l'histoire de l'automobile, puisqu'elle est, avec la Fiat X1/9 par exemple, l'une des rares petites sportives abordables à profiter d'une architecture habituellement réservée aux supercars : le moteur central arrière. La MR a vécu de 1984 à 2007 en trois générations, et c'est à la seconde, la MR2 (1990-1999), éligible pour une immatriculation ancêtre depuis cette année, que nous nous intéressons aujourd'hui.
Targa
La Toyota MR2 est une source de plaisirs multiples. Plaisir des yeux d'abord, car si on en trouve une qui n'a pas (trop) subi les affres du tuning, c'est une petite auto très joliment dessinée, qui a quelque chose d'une sportive italienne. On adore ses quelques touches typiquement 80-90 qu'on ne trouve plus dans la production actuelle, comme les phares escamotables – désormais interdits pour des raisons de sécurité – et un toit T-Top. C'est quoi, T-Top ? C'est une sorte de toit targa, donc amovible manuellement, mais qui est ici en deux parties, laissant une barre transversale au-dessus de la tête des deux occupants. L'avantage est que cela préserve la rigidité de la voiture, donc la qualité de son comportement. Or justement, le comportement, c'est le point fort de la MR2.
Propulsion
Car avec son moteur en position centrale et sa transmission aux roues arrière, la MR2 promet en effet une attitude très dynamique sur la route. Et heureusement qu'elle a ça car en réalité, les performances de la Toy ne sont pas aussi éclatantes que le look le laisse imaginer. Son 4 cylindres 2.0 16 soupapes envoie 156 ch (175ch à partir de 1994, plus de 200 sur les versions américaines importées) à 7.000 tours, et à peine 180 Nm à 4.800 tours, cela pour faire bouger quelques 1.260 kg tout de même. Il faut donc essorer le compte-tours pour profiter un peu de la poussée, mais ce sera un plaisir, puisque la commande courte de l'excellente boîte manuelle 5 est un régal à manipuler. Et malgré le couple modeste et haut perché, le moteur fait preuve d'une étonnante élasticité à bas régime, ce qui fait de la MR2 une voiture aussi très agréable au quotidien.
Abordable
Si on désire immatriculer immédiatement une MR2 en ancêtre, l'offre est assez maigre. Au moment d'écrire ces lignes, il n'y a en Europe que 5 exemplaires de 1990 parmi les annonces d'AutoScout24, apparemment toutes en assez bon état et préservées des modifications outrancières, pour des prix allant de 5.900 à 12.000€.
Et à l'entretien ? Mauvaise nouvelle : si on fait réaliser une intervention mécanique par un pro, ça peut coûter cher en main d'œuvre, l'accessibilité d'un moteur central étant traditionnellement pas terrible. Bonne nouvelle : c'est une Toyota. La MR2 est ultra fiable, ne souffre d'aucune faiblesse majeure. Si on effectue les entretiens réguliers, on n'aura pas de mauvaises surprises. Et si par exemple on oublie de changer la courroie de distribution (tous les 5 ans), pas de panique, le moteur est "non interférentiel". En clair, même si la courroie rend l'âme, les pistons n'iront pas percuter les soupapes.
Alors, vous le sentez bien, l'après-confinement ?
Toyota | MR2 1990 |
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Moteur | 4 cyl. essence, position centrale, 1.998cc |
Puissance | 156 ch à 6.600 t/min |
Couple | 186 Nm à 4.800 t/min |
0-100 km/h | 8,2 secondes |
Pointe | 219 km/h |
Consommation | 8,0 l/100 km |