Le monde automobile actuel n’est plus réellement l’endroit où celles et ceux qui ont de la sans plomb dans les veines trouvent leur bonheur. Les SUV règnent et même la simple familiale est devenue trop lourde, tandis que la boîte manuelle est gentiment remplacée par l’automatique, sans parler de l’hybridation et de l’électrification qui se multiplient. Il est temps pour un peu de changement, pour un grand coup d’air frais. Que voyons-nous donc arrivez là ? Un petit coupé, léger, propulsion et à boîte manuelle qui nous vient de chez…Toyota ! Attendez, quoi ?!
De GT à GR
On nous l’aurait dit il y a 10 ans, on aurait eu du mal à y croire. Eh oui, aujourd’hui, l’une des seules marques qui comptent trois réelles sportives dans sa gamme est Toyota. Pourtant, la marque qui faisaient alors des produits blancs prônant l’économie de carburant à bien changé et cette GR86 incarne ce changement. Vous l’aurez compris, le petit coupé est l’évolution de l’ancienne GT86.
Désormais placée sous la bannière sportive de la marque Gazoo Racing, elle fait évoluer son style tout en conservant les mêmes proportions. À l’avant, on découvre des optiques à LED plus fines à la signature visuelle en forme de L. Sur les flancs, la carrosserie est plus travaillée avec des formes rondes qui terminent leurs courses sur le béquet en queue de canard. À l’arrière, on trouve toujours deux grosses sorties d’échappement et un feu antibrouillard central mais, à l’image du reste, le tout semble plus mature, moins « tuning japonais ».
Un seul objectif
Bien que la silhouette soit similaire, la GR86 est moins haute de 10 mm par rapport à sa devancière, tandis que son empattement a gagné 5 mm. L’ossature a également évolué, avec plus de métal à haute densité et de l’aluminium pour le toit, les ailes avant et le capot. Couplée à de nombreux changements structurels, la caisse est désormais 50% plus rigide alors que le centre de gravité est plus bas et l’équilibre avant/arrière est quasi parfait.
Histoire d’appuyer sur les avancées structurelles, les ingénieurs ont également amélioré la dynamique de conduite. On trouve toujours deux jambes McPherson à l’avant et la double triangulation à l’arrière, mais les ressorts et amortisseurs ont été optimisés. Enfin, à l’arrière, on trouve toujours un différentiel à glissement limité Torsen.
Pas de géant
Dans l’habitacle, c’est plus ou moins la même mélodie que pour le reste. La philosophie de la GT86 est bien évidemment présente, mais le tout est bien plus mature. Ainsi, on découvre une nouvelle planche de bord moderne et horizontale. En son centre, vient se placer le système d’infodivertissement à écran tactile de 9 pouces avec Apple CarPlay et Android Auto de série.
Derrière le volant repris de sa devancière, la GR86 vient placer une nouvelle instrumentation digitale de 7 pouces qui place le compte-tours en position centrale. De nouveaux sièges viennent compléter un habitacle bien plus accueillant et surtout bien mieux fini que précédemment. Petite note pour les geeks parmi vous : on retrouve le lien avec Subaru dans les commandes de vitres et les comodos.
Frappe du boxer
Eh oui, la GR86 dispose toujours d’une sœur jumelle portant le badge Subaru (mais elle n’arrivera pas chez nous). D’ailleurs, le développement des deux autos est une collaboration des deux marques. On retrouve donc toujours le fameux 4-cylindres boxer sous le long et bas capot, sauf qu’il se mute en une bête bien différente. Grâce à sa cylindrée portée de 2,0 à 2,4 litres et à une foulée de changements au niveau de l’injection et de l’induction, le nouveau bloc produit 234 ch et 250 Nm de couple.
C’est 34 ch et 45 Nm de plus. Pourtant, la façon dont se couple est développé est bien plus cruciale car les Japonais ont réussi à éliminer l’ancien « trou de couple » aux alentours des 4 000 tr/min. Le moteur boxer tirer donc non seulement plus fort mais surtout de manière plus linéaire. Côté transmission, il est toujours accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports. Une boîte auto est aussi disponible en option, mais on peine à y trouve l’intérêt…
Symbiose
Nos premiers tours de roue au volant de la nouvelle GR86 se font dans les alentours de Séville ainsi que sur le circuit de Monteblanco. Dans le train-train quotidien et les bouchons, on découvre une petite auto sage, légère et facile, si pas un peu trop ferme. Même sur autoroute, elle se montre totalement civilisée. Mais ce n’est pas le but de son existence…
Quelques tours de circuit et des heures de route sinueuse suffisent pour nous amouracher de la petite bête. En conduite dynamique, on a en main l’un des meilleurs châssis du marché. Le train avant rapide, au mordant suffisant, semble en parfaite symbiose avec l’arrière. Dans chaque courbe, la sportive japonaise pivote en son centre et se dandine sur ses appuis telle une ballerine qui contrôle avec brio tous ses mouvements. C’est enivrant !
Puis vient le moteur. Enfin digne du châssis, le boxer retravaillé ne semble perdre du souffle qu’une fois le rupteur atteint. Certes, il n’a pas la puissance pour transformer les gommes arrière en fumée, mais il nous force à travailler du poignet et on adore ça. Au final, on ne doit pas se battre avec la GR86. Tout coule de source. Là où même la simple bombinette allemande requerrait des dépasser la barre des 100 km/h pour offrir une once de sensation, la GR86 en déborde à moins d’un tiers du rythme. Que demander de plus ?
Prix
La GR86 est plus moderne, plus dynamique et aussi plus fun. Mais, croyez-le ou non, ce n’est pas sa plus grande force. On la découvre à la vue du catalogue car l’entrée de gamme commence à 34 600 € (France : 33 900 €) ! Pour ce prix-là, difficile, si pas impossible, de trouver un coupé 4-places sportif de +/- 230 ch. Encore moins un qui arrive à la cheville de cette GR86…
Conclusion
La nouvelle Toyota GR86 est bien plus qu’une évolution de sa devancière. Avec son moteur atmosphérique plein de force, son châssis à l’équilibre idéal et sa philosophie fun, c’est carrément l’antidote à la transformation automobile actuelle. Le seul bémol : elle ne sera au catalogue que pendant deux ans. Il ne nous reste donc qu’une option : Messieurs/Dames, à vos chéquiers !