Suzuki a travaillé dur ces dernières années pour réduire ses émissions de CO2 en Europe. Tout cela en raison des réglementations européennes plus strictes. Jimny, Celerio et Baleno ont dû faire place à Swace et Across. Deux hybrides (rechargeables) que Suzuki a empruntés à Toyota. Aujourd'hui, la marque a terminé sa première chaîne cinématique hybride développée en interne et elle se retrouve sous la carrosserie du toujours populaire Vitara.
Strong Hybrid
Disons-le lentement : bien que Suzuki ait eu la bénédiction de Toyota pour utiliser 25 ans de savoir-faire en matière d'hybrides, les Japonais ont décidé de s'y essayer de leur côté. Le résultat est le "Strong Hybrid". Oui, c'est impressionnant.
Au-delà du terme marketing, on découvre un 4-cylindres essence atmosphérique de 1,5 litre qui reçoit l'aide d'un moteur électrique de 33 ch et d'une batterie de 0,84 kWh. Puissance combinée ? 115 ch et 138 Nm de couple. Des chiffres corrects... mais loin d'être "strong" bien sûr.
Comme une Maserati
Parmi les points forts du Vitara, son faible poids et son comportement agréable sont indéniables. Avec ses 1 245 kg, le Vitara Strong Hybrid est à la hauteur de cette première partie (il traîne à peine 80 kg de plus). Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de l'agrément de conduite. Suzuki a choisi d'associer son système hybride à une boîte de vitesses robotisée à six rapports.
Vous ne savez pas ce que c'est ? En fait, il s'agit essentiellement d'une boîte de vitesses manuelle à six rapports actionnée par un robot. Un robot atteint de démence. À chaque changement de vitesse, vous avez facilement le temps de vous faire un sandwich. Cela explique également la lenteur insoutenable du 0 à 100 km/h en 12,7 secondes. Elle rappelle un peu la tiède "transmission F1" que Maserati utilisait au début des années 2000. Et dans ce cas, le terme "Maserati" n'est pas un compliment…
Pourquoi pas de Vitara Sport ?
De toute façon, l'objectif principal d'un hybride est de réduire considérablement les émissions de CO2 et la consommation, non ? Il est alors peut-être logique de sacrifier un peu de plaisir de conduite. Cependant... avec des émissions de CO2 officielles de 121 g/km et une consommation moyenne de 5,3 l/100 km, on n'est pas immédiatement convaincus.
Suzuki propose également l'excellent 1,4 litre turbo essence de la Swift Sport dans ce Vitara et avec une émission de CO2 de 131 g/km et une consommation standard de 5,8 l/100 km, ce n'est que marginalement pire. Pour 23 599 € (France : 24 190 €), on peut se procurer ce Vitara "Sport" qui passe la barre des 100 km/h 3 secondes plus vite et est bien plus agréable à conduire. Ce Strong Hybrid, de son côté, demande au moins 27 849 € (France : 28 390 €). Eh oui, vous avez bien lu !
Lumière à l'horizon
Il semble que nous soyons un peu négatifs à propos de ce Vitara Strong Hybrid. Vous avez bien saisi l'esprit de cette critique. Chez Autoscout24, nous sommes tous pour les petites Japonaises. Suzuki parvient toujours à nous faire sourire avec ses voitures légères, agréables et fiables. Par contre, le Vitara Strong Hybrid c'est un peu comme un Oreo remplis de ketchup. La base est bonne, mais ce qu'il y a dedans le ruine complètement - au fait, on vous a dit que le coffre rétrécissait d'environ 20% ?
Mais il y a de la lumière à l'horizon. Pour l'instant, Suzuki propose son Vitara avec le Boosterjet de 1,4 litre. Beaucoup plus amusant, des milliers d'euros moins cher à l'achat et aussi solide comme un roc. Moins, c'est donc plus.
Conclusion
Les constructeurs de petites voitures se pressent pour trouver des moyens de réduire les émissions de CO2 en Europe. Suzuki ne fait pas exception à la règle. Cependant, ce Strong Hybrid n'est pas assez puissant pour justifier son prix supplémentaire. Le Vitara est assez fort par lui-même. Pour nous, un Vitara ordinaire fait bien mieux son boulot.