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Essai : Renault Espace, du monospace au SUV (2023)
Félix Bouland · 16/06/2023 · 7 min lus
Le Renault Espace est mort, vive le Renault Espace ! Enfin, presque. Fini le monospace hyper-modulaire, puisque le 7-places au losange renaît sous la forme d’un grand SUV. Ce n’est pas la seule nouveauté, puisqu’il est désormais exclusivement hybride.
En bref
Bien qu’il perde en modularité par rapport à ses prédécesseurs, le Renault Espace renaît avec son temps. Voilà un SUV 7-places confortable, économe en carburant et tarifié à un prix intéressant. Son seul bémol, c’est l’habitabilité anecdotique de la troisième rangée.
Chez Renault, le mot « Espace » vaut son pesant d’or. Certains iront même jusqu’à dire qu’il s’agit du modèle le plus important du catalogue français tant il était révolutionnaire à son lancement en 1983. Spacieux, modulaire et doté de motorisations classiques, c’était du jamais vu dans les années 80. Pourtant, depuis, celui qui a inventé le terme « monospace » s’est métamorphosé. Aujourd’hui, la transformation arrive à son paroxysme…
Extérieur
Le Renault Espace de 5e génération nous avait déjà apporté un avant-goût des choses à venir, commençant la fracture entre monovolume et crossover. Cette nouvelle génération termine cette transition, se métamorphosant en une version allongée de l’autre SUV de Renault, l’Austral. Un choix logique de la part de la marque au losange car les grosses boîtes carrées à sept places ne se vendent plus, mais la demande pour les SUV explose.
Comme on vient de le dire, cet Espace n’est, ni plus ni moins, qu’une version longue de l’Austral. On trouve donc ce visage familier dominé par une grande calandre flanquée des optiques à la signature visuelle à LED en forme de C. Sur les flancs, on note la différence de longueur. À 4,72 m et avec un empattement de 2,73 m, le nouvel Espace est 19 cm plus long que son petit frère. On le devine peu au premier regard, mais cette 6e génération est aussi plus petite et plus étroite que son prédécesseur. Cela étant, grâce à sa plateforme CMF-CD de l’alliance, il est aussi 250 kilos plus léger.
Intérieur
À l'intérieur, sans surprise, le nouvel Espace ressemble à son petit frère. On va même jusqu’à dire que les deux se ressemblent comment deux gouttes d’eau. Il reprend la même disposition du tableau de bord, les mêmes sièges, et le même système d'infodivertissement embarqué. Derrière un écran tactile portrait de 12 pouces, on trouve le logiciel Android Automotive. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit peut-être du meilleur système d’infodivertissement automobile qui soit, avec une réactivité et une facilité d'utilisation inégalées.
Bien qu’elle change son fusil d’épaule, Renault respecte une tradition : l’Espace offre de la place pour sept passagers. Cela étant, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Il n’y a plus de sièges individuels et modulables, mais plutôt une banquette et deux strapontins qui se rangent dans le plancher du coffre. L’habitabilité à la deuxième rangée est ample et le confort est au rendez-vous, mais la troisième rangée ne sert que de dépannage. L’accès n’est pas non plus des plus aisés. Bref : ce nouvel Espace est plutôt un 5+2 qu'un véritable 7-places. Aussi, on regrette que le coffre soit si handicapé. Bien qu’il annonce sur papier un espace de 677 litres (7-places), il semble bien plus petit en réalité. Aussi, les grands formats devront se courber pour passer sous le hayon. Après tout, cet Espace ne fait que 1,64 m de haut…
Moteur
Pour ce qui est des motorisations, Renault a opté pour la simplicité. Un seul bloc est disponible, et c'est le moteur hybride E-Tech. Composé d'un 3-cylindres turbo de 1,2 litre couplé à des moteurs électriques par l'intermédiaire d'une boîte de vitesses 6-rapports à crabots, il offre une puissance de 200 ch et un couple de 230 Nm. On connaît déjà cet ensemble hybride de dernière génération, puisqu’il est au catalogue de l’Austral.
Selon Renault, la voie de l’hybride était la seule solution possible. Après tout, on ne peut que leur donner raison au vu de la fiche technique. D’après son homologation, ce grand SUV ne consomme que 4,6 l/100 km pour des émissions de CO2 de 104 g/km. Une performance qui semble totalement impossible ce dernier-né étant doté d’un moteur thermique classique. Aussi, Renault a décidé de ne pas offrir d’hybride rechargeable. D’abord pour le poids – 1 584 kg, c’est peu pour un SUV 7-places – ensuite car il n’y avait certainement pas place pour la batterie…
Sur la route
Ce nouveau Renault Espace a beau s’est métamorphosé en un « grand » SUV, il ne se conduit pas comme tel. Certes, la position de conduite est surélevée et cela facilite la visibilité et l’accès. Pourtant, l’Espace apporte une dose de maniabilité encore inconnue au segment, grâce au tour de magie français qu’est la direction intégrale 4Control. Non seulement elle apporte plus d'agilité sur routes sinueuses, mais elle réduit le rayon de braquage à 10,2 m. Pour mettre ça en contexte : c’est plus petit que celui d'une Clio !
En plus d’être l’Espace le plus maniable, c’est aussi l’Espace le plus confortable. Certes, pas pour tous les passagers. Cependant, tous peuvent profiter de l’amortissement bien jugé et de l’isolation phonique bien travaillée. Sur autoroute, il n’y a pratiquement aucun bruit aérodynamique et les gommes ne chantent qu’en cas de du mauvais revêtement. Le 3-cylindres, quant à lui, parle autant qu’un moine qui a fait vœux de silence. Même en charge, la gestion moteur le maintien à bas régime dans sa plage de couple et comble le tout avec la magie des moteurs électriques.
Sur ce point, il faut noter que les ingénieurs français ont bénéficié d’un peu de temps pour perfectionner la chaine hybride. Vu qu’il n’y pas d’embrayage mais des crabots (gros engranges), les moteurs électriques sont utilisés pour obtenir une synchronisation idéale. Sur l’Austral, cela résultait en une légère latence lors des reprises. Dans l’Espace, on la sent toujours, mais elle est bien mieux dissimulée. Heureusement, tout cela n’est que de la gestion informatique. Le temps pourrait donc aider cet ensemble hybride à atteindre la perfection. Lors de notre essai dans un Portugal vallonné, « notre » Renault Espace, équipé de grandes roues de 20 pouces, a réussi à atteindre une moyenne de 5,9 l/100 km après environ 250 km. On a même égalé les 4,6 l/100 km de l'homologation avec un œuf sous le pied !
Prix
Facturé à partir de 43 900 € (France : 44 500 €), le Renault Espace est à peine plus onéreux que son petit frère à motorisation et options équivalentes. D’ailleurs, cela le met en bonne place par rapport à sa concurrence. Bien que son prix d’entrée de gamme soit plus élevé, le 7-places au losange se dote d’office d’une motorisation hybride et d’une boîte auto. Deux éléments que les autres SUV 7-places omettent ou réservent au haut de gamme.
Verdict
Avec sa transformation, le nouveau Renault Espace a peut-être perdu en modularité, mais c'est bien la seule chose que ce nouveau-né peut envier à ses prédécesseurs. Dans l’air du temps, il est aussi plus confortable et surtout plus économe en carburant. Voilà qui devrait séduire de nombreuses familles et même peut-être sécher les larmes de ceux qui pleurent la disparition du monovolume…