Quiconque s'intéresse aux automobiles connaît désormais l'histoire de Polestar. Tuner suédois spécialisé dans les Volvo, il se fait racheter par la marque de Göteborg avec un coup de main de son mécène chinois Geely. L'ambitieuse start-up développe ensuite rapidement sa gamme.
Liens étroits
Cette gamme repose toujours fortement sur les produits de la maison mère Volvo. Rien d'étonnant : le PDG de Polestar n'est autre que Thomas Ingenlath, l'ancien chef de design Volvo. En plus, créer une plate-forme dédiée coûte beaucoup d'argent, surtout pour une start-up. Voilà pourquoi la Polestar 1 empruntait son esthétique au concept Volvo Coupé de 2013 tandis que cette Polestar 2 est en fait la version de série du concept-car Volvo 40.2 de 2017.
Cette Polestar 2 partage également sa plate-forme avec le Volvo XC40, ce qui explique sa conception "haut sur pattes", la présence d'un tunnel de transmission et son poids plutôt 2,1 tonnes. Par comparaison, la Tesla Model 3 est plus longue (4,69 contre 4,61 m) mais grâce à sa plate-forme entièrement électrique, elle réussit à mieux stocker ses batteries et elle tare de 1,8 tonne.
Design
À l'intérieur, Polestar tente de desserrer ses liens avec Volvo. Bien qu'on reconnaisse encore beaucoup de commandes, les écrans et la console centrale sont tout à fait novateurs. Par exemple : le système d'infodivertissement fonctionne sur Android et comprend donc la navigation via Google Maps et l'assistant de Google.
À l'exception de quelques détails, la finition est de bonne facture alors que la majorité des matériaux sont respectueux des animaux. Le confort d'assise est typiquement suédois, l'habitabilité souffre un peu de la plate-forme et la vue arrière est bloquée par de gros montants C. Polestar fournit les caméras de stationnement nécessaires de série. À 405 litres, l'espace de chargement est plutôt modeste et le compartiment avant de 35 litres n'ajoute malheureusement rien à cela.
Encore plus de Volvo
Si on regarde les spécifications du groupe motopropulseur, on découvre un autre lien avec Volvo. En effet, la batterie au lithium-ion de 78 kWh et les moteurs électriques produisant ensemble 408 ch sont tout droit sortis du Volvo XC40 Recharge. Encore un bel exemple d'économie d'échelle. Mais ce n'est pas une honte : la Polestar 2 passe de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes et atteint une vitesse de pointe de 205 km/h.
Malgré son poids élevé, la Polestar n'a aucun mal à sortir des blocs de départ en douceur, bien que la pédale d'accélérateur dérange en raison de son ressenti assez lourd. La récupération élevée au levé de pieds garantit l'utilisation de la pédale de frein qu'en cas d'urgence. On apprécie également la direction précise et la maniabilité imperturbable.
Pack Performance : pas nécessaire !
Contre un surcoût de 6 000 euros, Polestar équipera sa 2 du Pack Performance. Il comprend non seulement des bouchons de soupapes de pneu et des ceintures de sécurité dorés, mais aussi des jantes de 20 pouces, des freins Brembo plus puissants et des amortisseurs Öhlins réglables manuellement. Ces ajustements affectent clairement la conduite mais leur valeur ajoutée reste faible.
Dans la grande majorité des cas, les réglages d'usine resteront la norme. Ainsi, la combinaison entre un amortissement plutôt ferme et des jantes de 20" ne font pas réellement bon ménage sur nos mauvaises routes. Des jantes plus petites et des amortisseurs standard semblent donc plus que suffisants pour la conduite quotidienne.
Sur prise
Avant de passer aux prix, un mot sur la consommation et les temps de recharge. Polestar affiche une autonomie WLTP de 470 kilomètres. Notre premier essai était bien trop court pour vérifier cela mais l'ordinateur de bord nous a indiqué une consommation moyenne de 23 kWh/100 km. En pratique donc, cette Polestar 2 semble avoir une consommation élevée et une autonomie réduite.
Grâce à son chargeur rapide de 150 kW, il est possible de charger la batterie de 78 kWh jusqu'à 80% en 40 minutes. La recharge à domicile sur Wallbox ou le branchement sur une borne publique à 11 kW demandera 7,5 heures pour remplir complètement la batterie.
Prix
La Polestar 2 n'est pas encore disponible en France. A titre de comparaison : en Belgique, par exemple, Polestar affiche sa 2 à 58 900 euros. La dotation de base est très étendue à un point tel que la liste d'option s'en trouve très limitée. Il n'y a donc en supplément que la couleur métallisée, les sièges en cuir, les jantes 20", le crochet d'attelage et le Pack Performance. Sa concurrente principale sera certainement la Tesla Model 3 Long Range. Elle coûte 57 800 euros – même si le constructeur californien aime prendre des libertés et drastiquement changer ses prix – et sa gamme est plus large mais sa finition reste bien moins qualitative.
Tout comme chez l'Américain, cette Polestar 2 n'est pas disponible en showroom. Il faudra se rendre dans un "Polestar Space" spécifique afin d'obtenir de plus amples informations, regarder l'auto de plus près, mais acheter l'auto se fera en ligne. La livraison sera effectuée à domicile et il en va de même pour l'entretien.
Conclusion
Cette Polestar 2 montre clairement la direction dans laquelle l'ambitieuse start-up suédo-chinoise veut se diriger. Les liens avec Volvo sont toujours présents mais ils sont appliqués plus librement tandis que le format, le prix et la tactique de vente viennent directement jouer sur les plates-bandes de Tesla. La consommation et l'espace réduit sont certainement des inconvénients, mais l'avenir de Polestar n'en est pas moins prometteur. Surtout lorsqu'une version plus abordable fera son apparition.
