Pour la première fois sous la nouvelle direction, l'Opel Astra fait peau neuve et les Allemands ont mis les petits plats dans les grands. Il faut dire que leur compacte du segment C est le socle en pierre sur lequel la marque s'est construite au fil des années. Après 86 ans et pas moins de 12 générations – si on compte sa devancière, la Kadett – l'Astra se veut désormais jeune, jolie et à la pointe de la technologie.
Entre frères et sœurs, on partage
Ce tournant drastique de direction est aussi une très belle opportunité pour Opel. Après plusieurs années aux mains des Américains, un vent nouveau souffle dans les départements d'ingénierie allemand. Un Mistral, même, puisqu'il est français. Eh oui, comme ses frères Crossland et Grandland, l'Astra passe désormais sur la plateforme modulaire EMP2 de Stellantis.
Cela étant, il tient d'y ajouter un astérisque car la version utilisée ici – la 3e, pour être précis – a été pensée pour l'électrification. Ainsi, en plus de faire peau neuve, cette Astra sera également la première du nom à disposer d'une version 100 % électrique.
Bauhaus dynamique
À nouvelle génération, nouveau style. L'adage s'applique également pour l'Astra qui semble avoir décidé de ne plus vouloir passer inaperçue. Et c'est bien mieux comme ça ! À l'avant, on retrouve les codes désormais implantés du design de Rüsselsheim, à savoir l'Opel Vizor. Vous savez, cette calandre toute teintée de noir qui semble incorporer les feux. Ces derniers sont d'ailleurs dotés de LED sur toutes les versions, et le haut de gamme bénéficie même de feux matrix à 168 pixels.
Sur les flancs, le dynamisme prône. On retrouve même une petite touche nostalgique car l'incrustation du montant C rappelle la vitre de custode de la Kadette des 80s. Enfin, vient la partie arrière qui apporte de la prestance à la compacte grâce à ces feux horizontaux qui augmentent l'impression de largeur. On ne sait pas vous, mais de notre côté, on y voit un peu de Golf 8 là-dedans. Bref, au total, alors que l'Astra ne grandit que de 4 mm, son empattement gagne 13 mm.
Un cran au-dessus
Ces quelques millimètres supplémentaires font, bien évidemment, gagner l'Opel en habitabilité. L'espace aux places arrière s'améliore et le coffre grandit de plus de 50 litres pour atteindre 422 litres (352 l sur l'hybride). Pourtant, ce n'est pas le plus important. Dans cette nouvelle génération, le cockpit fait carrément un bon dans une autre dimension.
Tout horizontale et épurée, la planche de bord est dominée par ce qu'Opel baptise le "PurePanel". Il s'agit, en fait, d'un ensemble reprenant les écrans de 10 pouces pour l'infodivertissement et l'instrumentation de bord d'un seul tenant. En option, le tout est même caché dernière une seule vitre matte et courbée qui donne un aspect très premium. Ne vous inquiétez pas : Opel n'a pas tout parié sur les dalles TFT. Une série de commandes physiques persiste sur la console centrale afin de contrôler avec aisance la climatisation et une série d'autres fonctions. Notons aussi qu'outre le design, la finition et les matériaux sont aussi un cran au-dessus.
L'embarras du choix
Alors que les styles, tant intérieur qu'extérieur, prennent une direction bien claire, les motorisations semblent vouloir plaire à tout le monde. On trouve donc toujours un "simple" diesel de 1,5 litre et 130 ch, ainsi qu'un 3-cylindres essence de 1,2 litre produisant soit 110, soit 130 ch. Mais le plus important – enfin, surtout pour les flottes de société – c'est l'hybride. Pour l'instant, il n'y en a qu'un (la version plus puissante suivra). Fort d'un 1,6 litre essence et d'un moteur électrique logé dans sa boîte auto, il produit 180 ch.
Si vous avec une impression de déjà-vu, vous ne devenez pas fou/folle. C'est, purement et simplement, les mêmes moteurs et systèmes hybrides que dans la Peugeot 308. L'Astra fait donc également usage d'une batterie de 12,4 kWh qui lui confère jusqu'à 60 km d'autonomie. Côté tangible, sa consommation est officialisée à 1,0 l/100 km tandis que ses émissions de CO2 moyennes sont de 22 g/km.
Gemacht für die Autobahn
Bien qu'elle partage ses dessous avec une Française, les ingénieurs de Rüsselsheim nous assurent que la nouvelle Astra dispose bien d'une personnalité allemande. Cela devient évident une fois en mouvement car, typique à la marque, l'amortissement est plutôt ferme. Cela n'en fait pâlir le confort que d'un iota, mais il assure surtout la stabilité à haute vitesse nécessaire pour l'Autobahn.
Ce qui surprend, cependant, c'est le dynamisme inhérent du châssis. Les composants ont beau être partagés, l'Astra dispose d'une assistance de direction plus linéaire ainsi que de ses propres réglages de torsion aux quatre coins. Il en résulte en une compacte sûre d'elle à haute vitesse et toujours neutre en courbe. Dans cette conduite poussée, d'ailleurs, l'hybride sort du lot grâce à son couple disponible quasi instantanément. On notera d'ailleurs qu'un joli travail a été effectué sur la boîte auto, puisqu'elle ne présente plus les accroches des autres PHEV du groupe.
Conclusion
Facturée à 23 750 € pour l'entrée de gamme et 35 550 € pour l'hybride, la nouvelle Opel Astra est ainsi de quelques centimes plus abordables que sa sœur française. Pourtant, elle n'est en rien son subalterne. Son habitacle moderne, son design accrocheur et son châssis dynamique l'aideront à jouer des coudes parmi les meilleures compactes du segment C. Du jamais vu pour une Astra !
