Avec cette Mercedes-AMG SL, les Allemands remplacent deux modèles à la fois : la radicale Mercedes-AMG GT et la luxueuse Mercedes Classe S Cabriolet. Devenue une 2+2 avec capote en tissu, elle s'attaque en même temps à l'autre cabriolet de luxe sportif allemand : la Porsche 911 Cabriolet.
L'histoire de la Mercedes SL s'étend sur près de 70 ans. Trop longue pour être racontée, mais l'emblématique dérivé routier de la voiture de course aux portières gullwing a évolué d'un véritable modèle Sport Leicht (Sport Léger) à un cabriolet 2-places de plus en plus luxueux et robuste. Depuis l'année dernière, les Allemands espèrent réintroduire la sportivité : la SL navigue désormais sous la bannière Mercedes-AMG.
Cela se voit tout d'abord à l'extérieur. Sur les 4,71 mètres de carrosserie, une bonne part revient au bas et long capot. L'habitacle a donc été déplacé vers l'arrière, comme dans la défunte AMG GT. Les autres éléments typiques d'AMG sont également abondants, comme la calandre « Panamericana » à lamelles verticales, les passages de roues musclés et le diffuseur arrière avec deux échappements trapézoïdaux de chaque côté. Cerise sur le gâteau : un becquet arrière actif réglable en cinq positions, qui participe à l’aérodynamisme sophistiqué.
En même temps, Mercedes-AMG a aussi pensé à la partie « Leicht », comme les Allemands aiment à le dire : le toit en acier des modèles précédents a été remplacé par une capote en tissu. Celle-ci s'ouvre ou se ferme en 15 secondes, une action que l'on peut effectuer jusqu'à 60 km/h. Moins encombrante, elle réduit le centre de gravité et elle est moins lourde que l'ancienne version en acier. Dommage que la Mercedes Sport Leicht pèse tout de même deux tonnes sur la balance et que les commandes se fassent via un curseur énervant sur l'écran tactile.
L'écran tactile est d'emblée l'élément qui attire le plus l'attention sur le tableau de bord. Il mesure 11,9 pouces et contient toute la connectivité MBUX à laquelle Mercedes nous a habitués. De plus, on peut l'incliner légèrement pour réduire les reflets gênants une fois le toit ouvert. Le reste de l'intérieur respire la même atmosphère que dans d'autres modèles Mercedes récents plus haut dans la gamme et, en ce qui nous concerne, il aurait pu être un peu plus spécial. Les boutons à tourner et à pousser sur le volant pour régler les paramètres de conduite ne sont pas non plus très pratiques. C'est bien dans une A 45 S, mais à ce niveau-ci, on aurait espéré mieux.
Scoop : pour la première fois en trois générations, le SL dispose à nouveau d'une banquette arrière. Cette fois, elle est de série, mais l'espace y est à nouveau réservé aux enfants en bas âge. Ou plutôt : pour les bagages, car avec 240 litres de coffre, il n'y a de toute façon pas beaucoup de place à bord. Le coup-vent ne brille pas non plus, car avec ses diffèrent points d’accroches et sa qualité quelque peu médiocre, Mercedes semble l'avoir ajouté à la dernière minute.
Sous le capot se trouve un moteur familier : le V8 4,0 litres biturbo de 585 ch, qui équipait également la Mercedes-AMG GT. Dans la Mercedes-AMG SL, il forme la version la plus puissante, le SL 63, et transmet 800 Nm aux quatre roues par l'intermédiaire d'une boîte maison automatique à neuf rapports. En langage AMG : 4Matic+.
Cela lui confère une rapidité impressionnante : le 0 à 100 km/h ne prend que 3,6 secondes, avant d'atteindre une vitesse de pointe de pas moins de 315 km/h. Ceux qui craignaient que la sonorité du huit cylindres de cette SL soit plus discrète et étouffée que celle de l'AMG GT peuvent être rassurés : le grondement bas et ronronnant est préservé, s'amplifiant pour devenir le tonnerre d'un vieil avion de chasse au fur et à mesure que l'on appuie sur l'accélérateur.
Malgré un poids de quelque deux tonnes, la Mercedes-AMG SL 63 parvient à bien maîtriser ces kilos. Les nouvelles barres antiroulis hydrauliques actives y sont pour quelque chose : elles parviennent à maintenir la lourde carrosserie parfaitement sous contrôle, tout en conférant à la SL 63 une surprenante vivacité d'esprit dans les virages. Ajoutez à cela la répartition variable du couple de la transmission intégrale 4Matic, qui permet de choisir entre précision hyper efficace et plaisir de conduire de la propulsion, et la direction intégrale de série, et on obtient une machine étonnamment agile et polyvalente !
La SL n'est peut-être pas le roadster enragé qu'était l'AMG GT avant elle, mais elle parvient à concilier deux personnalités : celle de la sportive effrontée et celle de la GT confortable. Bien que le potentiel de performance de cette SL 63 soit si élevé que la plupart du temps, on apprécie le confort : décapoté, chauffage de nuque, sièges chauffants et à environ sept dixièmes de ses capacités.
La question de savoir si on veut réellement débourser les 202 554 € (France : 197 580 €) demandés par Mercedes-AMG pour cette SL 63 se pose. Après tout, pour environ 30 000 € de moins, la SL 55 tire un peu moins de puissance du même V8, mais elle laisse suffisamment de budget pour dépenser dans la liste des options. En plus, ça laisse une enveloppe pour les frais carburant, car son gros V8 consomme la sans plomb à environ 15,0 l/100 km de moyenne.
La plus grande concurrente de la Mercedes-AMG SL est sans conteste Porsche. Une 911 Cabriolet sort du showroom à partir de 145 000 € (France : 139 285 €), tandis que pour le budget de cette SL 63, on peut habiller une Carrera 4 GTS Cabriolet (un peu moins de 190 000 €) avec quelques options supplémentaires.
Oubliez la voiture de promenade du dandy aux cheveux gris : la SL est désormais une vraie Mercedes-AMG. La Mercedes-AMG SL 63 débarque donc avec un moteur puissant et des tonnes de plaisir de conduite, mais elle est tout aussi agréable à un rythme plus silencieux avec le toit baissé. Mission accomplie !
Moteur : V8 4,0 litres biturbo Puissance : 585 ch Couple : 800 Nm Transmission : automatique, 9-rapports, 4x4 0-100 km/h : 3,6 s Vitesse de pointe : 315 km/h Coffre : 213 - 240 l Consommation : 12,5 - 13 l/100 km (WLTP) CO2 : 282 - 294 g/km (WLTP) Prix : 202 554 € (France : 197 580 €)
