Ne dites pas que c’est une Classe S électrique. À Stuttgart, on n'aime pas la comparaison car on voit la gamme EQ comme la Sonderklasse (classe spéciale) d'une lignée de modèles à part entière. Et c'est vrai : avec les EQA, EQB, EQC, EQE, EQV et cette EQS, Mercedes a déjà un alphabet de voitures électriques dans sa gamme. Cette EQS peut facilement être appelé le vaisseau amiral. Avec 5,22 m, on peut même prendre cela au pied de la lettre.
One bow
Stuttgart a développé une plateforme électrique spécifique pour cette EQS, ce qui a donné aux designers une grande liberté pour un design très efficace. Ainsi, avec un empattement de 3,21 m et donc des roues éloignées aux quatre coins, et une ligne dite one-bow de l'avant à l'arrière (de la base du pare-brise, la ligne de toit et jusqu'au coffre). Le capot est donc étonnamment court et ne dissimule pas de "coffre". À l’arrière, pas de malle conventionnelle mais un hayon.
Mais le plus impressionnant dans tout ça, c’est qu’avec son coefficient aérodynamique de 0,20, Stuttgart a établi un record du monde. Idéal pour l'autonomie d'une électrique, mais nous y reviendrons dans un instant. On note d'abord que cette EQS suit le guide de design Mercedes pour les modèles électriques, avec un black panel à la place de la calandre, une bande de LED entre les phares avant et la même chose pour les feux arrière.
Hyperscreen
À l'extérieur, cette EQS se distingue clairement de la Classe S, et à l'intérieur, ce vaisseau amiral électrique cherche également à faire la différence. Par exemple, il y a le MBUX Hyperscreen qui combine trois écrans en une seule unité visuelle : un écran de 12,3 pouces pour le conducteur, un autre de même taille pour le passager et un écran central d'infodivertissement de 17,7 pouces. Bien qu'il ne soit pas de série sur "notre" 450+ et qu'il n'offre pas de réelle valeur ajoutée, il est agréable à regarder.
À l'arrière, il y a également des différences avec la Classe S, mais de manière moins positive. La banquette arrière est placée plus haut que les sièges avant, ce qui donne l'impression que les passagers dominent les occupants avant et l'assise est un peu trop inclinée. En outre, on ne peut pas opter pour les configurations de sièges ultra luxueux que la Classe S propose. L'espace aux jambes et la garde au toit sont heureusement généreux, mais les meilleurs sièges de cette EQS sont encore à l'avant.
Autonomie record
Alors qu'en est-il de la conduite ? Nous essayons ici la 450+, qui était l’entrée de gamme de l'EQS jusqu'à l’arrivée de la 350. Notre 450+ est équipé d'un moteur électrique de 333 ch (245 kW) et 568 Nm sur les roues arrière et tire son énergie d'une batterie d'une capacité nette de 107,8 kWh. Cela permet non seulement un 0 à 100 km/h en 6,1 secondes et une vitesse de pointe de 210 km/h, mais surtout une autonomie WLTP de 719 km. Ça doit être un record.
Toutefois, il ne s'agit bien sûr que d'une valeur théorique : par des températures printanières agréables, nous avons vu une autonomie de 660 km. Avec un bon mélange de trafic urbain, de routes secondaires et d'autoroutes et une consommation moyenne de 21 kWh/100 km, on a pu tirer plus de 500 km du grand accu. Grâce à cette batterie colossale, bien sûr, car à vide, l'EQS 450+ pèse tout de même 2,5 tonnes sur la balance.
Brillamment
Chaque avantage a son inconvénient, car si cette batterie colossale offre une belle autonomie, elle ajoute 700 kilos au poids et la suspension pneumatique de série ne peut pas tout à fait le gérer. C'est dommage, car le confort de conduite est à un niveau élevé en partie grâce au silence à bord, ce qui rend les réactions sèches de la suspension d'autant plus perceptibles. En outre, il faut s'habituer au dosage de la pédale de frein, d'autant plus que cette pédale s'abaisse lors de la régénération au levé de pied.
Mais à part cela, cette EQS 450+ se comporte brillamment, entre autres grâce à l’essieu arrière directionnel qui, en option, prend 10 degrés et réduit ainsi le rayon de braquage de façon si drastique qu'il faut prendre des précautions pour se garer. Les accélérations sont plus détendues que rapides comme l'éclair et combinées à l'excellente assistance à la conduite, cela donne un ensemble très agréable.
Prix
Cette EQS 450+ coûtera au moins 120 153 € (France : 128 850 €). Un prix élevé avec, traditionnellement, de nombreuses possibilités de pousser la facture encore plus haut via la liste d’options. Même si la dotation de base est plutôt décente. L'EQS 350 (indisponible en France), à 89 903 €, fait baisser considérablement le prix de départ, mais il faudra se tourner vers la liste d’options pour obtenir le luxe nécessaire. En ce qui concerne la concurrence, il reste à voir quel prix sera attribué à la nouvelle BMW i7 entièrement électrique…
Conclusion
Avec cette EQS 450+, Mercedes nous présente quelques records. Une ligne intelligente et une grande batterie, par exemple, offrent une autonomie impressionnante, permettant de rouler sur l'Autobahn sans problème. Le revers de la médaille, c'est le poids, la consommation qui en découle (compensée par la silhouette) et l'effet sur le confort. Mais heureusement, l'EQS dispose de nombreux équipements de luxe et de confort pour compenser.