Comme la Classe E suit dans les pas de la Classe S, la nouvelle EQE fait de même après l'arrivée de l'EQS. Sauf que, dans le cas de cette nouvelle berline électrique, cette suite ressemble presque à un doublon.
Image premium…
Impossible de vous en vouloir si vous confondez les Mercedes EQS et EQE quand elles passent dans la rue. On est dans la même situation. Heureusement, cela ne tient pas du hasard car les deux sœurs partagent leurs squelettes et bien plus encore. C'est simple, toute la partie avant semble avoir été copiée/collée. À y regarder de plus près, la face avant évolue. Bien que similaire, elle présente une "calandre" à la forme plus angulaire et une signature lumineuse plus pointilleuse.
C'est sur les flancs que le ton change, surtout par rapport à la longueur. On trouve toujours la ligne (ultra) aérodynamique mais à près de 5 m de long, la petite sœur est, en toute logique, plus petite. Cela étant, son empattement taille quand même à 3,12 m. C'est énorme ! Dans la même lignée, la face arrière ressemble mais n'est pas identique à celle de l'EQS. Les feux diffèrent de par leur forme et on trouve toujours la célèbre barre LED sur le coffre. Au final, Mercedes ne semble pas s'être foulé…
Copier/coller
Tant les similitudes à l'extérieur sont importantes, tant le tableau de bord de l'EQE semble indifférenciable de celui de l'autre grande berline. À un détail près. Et pas n'importe lequel. Chez nous, le catalogue de l'EQE ne comprend pas l'énorme écran Hyperscreen. Il faudra donc se contenter des éléments typiques des derniers modèles de Stuttgart : un infodivertissement central avec l'écran de 11,9 pouces façon tablette, quelques commandes tactiles et puis c'est tout.
On a presque l'impression de se répéter mais force est de constater que cet habitacle est…identique à celui de l'EQS. Seule différence : de par sa forme (un peu) plus compacte, l'EQE présente une moins bonne habitabilité. Mais c'est vraiment chercher la petite bête. La grande différence vient au niveau du coffre. Là où la "grande" bénéficie d'un hayon, la "petite" est une véritable berline, avec une malle à l'ancienne. Outre un espace de chargement plus petit (430 litres), c'est surtout l'accessibilité qui est le point noir tellement l'ouverture est étroite. Enfin, toujours pas de coffre à l'avant…
La même, mais différente
Sous la peau, les choses changent un peu. Électrique toujours, évidemment, l'EQE intègre sa batterie dans le plancher de son châssis. Cet accu présente ici une capacité de 90 kWh (net). C'est moins que le vaisseau amiral, mais respectable tout de même. Il lui confère même une autonomie maximale de 654 km (WLTP).
Côté motorisations, le catalogue n'en compte pour l'instant que deux. L'entrée de gamme est composée de la EQE 350+, propulsée par un moteur électrique de 292 ch placé sur le train arrière. C'est, bien évidemment, cette version-là qui présente la meilleure autonomie. Pour les plus sportifs - s'ils existent dans le monde de l'auto électrique – il y a la Mercedes-AMG EQE 43 4MATIC. Comme son nom l'indique, elle dispose de la transmission intégrale grâce à deux moteurs électriques (un sur chaque essieu) qui envoient ensemble 476 ch au tarmac. Avec la même batterie de 90 kWh, son autonomie maximale est moindre, culminant à 530 km.
Autobahn kreuzer
Sur la route, la Mercedes EQE impressionne d'abord par son confort. Elle chouchoute ses passagers grâce à son isolation phonique de haut niveau, des sièges confortables (du moins à l'avant) et un confort de suspension impressionnant. Cela étant, il faut noter que notre modèle d'essai était équipé de la suspension à air en option. C'est surtout sur l'autoroute que cette EQE brillera. En ville, son grand empattement et son extrême souplesse la rendent parfois difficile à intégrer dans la circulation. C'est une tout autre histoire sur le macadam à haute vitesse. Tout semble rentrer dans l'ordre afin de faire de l'EQE une avaleuse de kilomètres. Une caractéristique qu'on n'associe que trop peu souvent aux électriques…
D'ailleurs, qu'en est-il de cette grande autonomie ? La canicule de ce mois de juin n'a pas aidé la cause de notre modèle d'essai. Devant forcer pour nous garder au frais, l'EQE 350+ que nous avions en main s'est prouvée un peu plus énergivore qu'escompté. Après une semaine et près de 1 000 km, la moyenne s'est stabilisée à 19,6 kWh/100 km. Autant dire qu'avec cette soif-là, les 600 km ne sont qu'une idylle. Pourtant, il y a de l'espoir au bout du tunnel (de chaleur). Par des températures plus faibles et avec un œuf sous le pied, on a vu 16,6 kWh/100 km affichés au compteur après notre eco-run.
Prix
Facturée à partir de 78 480 € (France : 79 300 €), on ne peut pas dire que l'EQE soit donnée. Pourtant, elle joue dans un secteur qui lui est propre. Eh oui, les berlines électriques "compactes" avec tant d'habitabilité sont rares. Sa grande sœur, l'EQS, s'affiche à près de 30 000 € de plus (France : 50 000 €). Plus petite et avec une autonomie moindre, une BMW i4 est, quant à elle, 16 000 € (France : 20 000 €) plus abordable.
Conclusion
Bien que la nouvelle EQE partage la majorité de ses éléments fondateurs avec l'EQS, elle n'en est pas pour autant son sous-fifre. Certes, son habitabilité est un peu moins généreuse, mais elle reste tout de même au-dessus du lot. Pour le reste, le confort et le luxe prône, comme toute bonne Mercedes.