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Essai : Mercedes Classe E, du taxi à l’iPad (2023)
Félix Bouland · 31/08/2023 · 6 min lus
Pour sa sixième génération, la Mercedes Classe E passe d’une berline statutaire somme toute conventionnelle à une réelle limousine axée sur le luxe et bourrée de technologies. Le « taxi de Stuttgart » aurait-il fait un pas de trop vers le numérique ?
En bref
La nouvelle Mercedes Classe E combine les qualités routières d’une grande berline statutaire à la technologie embarquée des modèles électriques de la marque. Elle associe certes le tout à des motorisations performantes, mais l’Allemande frôle un peu trop l’excédent de numérique superflu.
L’arrivée d’une nouvelle génération de Mercedes Classe E, c’est toujours un événement. À Stuttgart comme ailleurs. Pourtant, au fil des années, on ne peut s’empêcher de remarquer que le segment des berlines statutaires – ou grandes routières premium – devient de plus en plus éparse. Pour marquer sa place, il faut donc rouler des mécaniques. Enfin, dans ce cas-ci, « rouler des numériques »…
Extérieur
Ceci n’est pas un facelift. Vous excuserez ce petit clin d’œil à Magritte, mais c’est pourtant le ressenti général qui transparait de cette nouvelle génération. La Classe E évolue, mais elle conserve incontestablement l’apparence de sa devancière. À l’avant, on trouve toujours une grande calandre, qui peut d’ailleurs être illuminée – beurk, merci BMW – et se décline en variante élégante ou sportive (AMG Line). On retrouve même l’étoile sur le capot, comme à l’époque. Toujours au niveau de la calandre, on note qu’elle vient désormais se fondre dans les feux, un peu comme sur les modèles EQ électriques. Ces optiques présentent d’ailleurs une évolution des « doubles feux », principalement via la signature lumineuse.
Il est d’ailleurs aussi question de signature lumineuse sur la partie arrière. Les feux, tout en horizontalité, prennent désormais la forme de quatre petites étoiles, référence au logo de la marque. Joli ou kitsch, on vous laissera décider. Outre cela, la Classe E reprend, grosso modo, les formes de sa devancière, en ajoutant des poignées de porte encastrées car on est en 2023 après tout. Les dimensions sont aussi similaires, mais l’empattement grandit de 2 cm grâce à la nouvelle plateforme MRA2 que la Classe E partage avec les C et S.
Intérieur
C’est cette nouvelle base qui fait toute la différence dans l’habitacle. C’est simple : assis sur la banquette arrière, on pourrait se croire dans une Classe S d’il y a quelques années tellement l’espace est ample. Les bases du confort brillent aussi avec une assise moelleuse et une position confortable. L’arrière, c’est bien, mais il faut noter que Mercedes a cessé de produire le « pack taxi ». L’important n’est donc plus les passagers arrière, mais bien ceux assis à l’avant.
Voilà la pièce maîtresse de la nouvelle Classe E, le cockpit – du moins à en croire le communiqué de presse. Il faut dire qu’il y a beaucoup à raconter, tellement Mercedes prend un virage numérique. La planche de bord est dominée par le MBUX Superscreen. On connaissait le Hyperscreen des EQS et EQE, voici son petit frère. Il combine derrière un même pan de verre l’écran tactile de 14 pouces de l’infodivertissement et un écran tactile de 12,3 pouces pour le passager. L’instrumentation de bord passe via une autre dalle de 12,3 pouces, montée plus haut pour une meilleure visibilité.
Le système d’infodivertissement comprend même des apps comme Angry Bird (2009, bonjour ?), Tiktok et Zoom. C’est bien pour faire les gros titres, mais cette poudre aux yeux cache en fait un système à l’ergonomie brouillonne et au design daté. On se demande aussi si le passager avant ne préfèrera pas utiliser son iPad qu’il connaît par cœur plutôt que cet écosystème compliqué…
Moteur
Sous le capot, Mercedes ne fait pas un virage aussi aigu que dans l’habitacle. C’est simple : on retrouve la série de motorisations qu’on connaît déjà des récents Classe C et GLC. En d’autres mots, la Classe E se veut avant tout hybride. Chez nous, on ne trouve aussi qu’un 4-cylindres de 2,0 litres. Soit il est hybride léger essence (E200) ou diesel (E220d), soit il est associé à un moteur électrique de 129 ch dans la boîte auto 9-rapports pour devenir hybride rechargeable.
Dans cette configuration, les puissances varient. On trouve toujours la motorisation E300e, qui combine le 2,0 litres de 204 ch au moteur électrique susmentionné pour produire un total de 313 ch. Il est possible de la combiner à la transmission intégrale, mais la variante diesel n’est pas encore au catalogue chez nous. En sa place, on trouve un hybride rechargeable plus puissant. Baptisé E400e, il reprend les mêmes éléments, mais pousse la puissance du moteur essence à 252 ch pour un total combiné de 381 ch. Peu importe la variante, la Classe E hybride rechargeable s’équipe toujours d’une batterie de 25,4 kWh qui lui confère une autonomie de 115 km dans sa version la plus économe en électrons.
Sur la route
On a dit plus haut que la nouvelle Classe E disposait du même confort d’assise qu’une Classe S d’il y a quelques années. C’est une remarque tout aussi vraie pour le confort de conduite. Un point sur lequel cette nouvelle génération excelle. En sus, nos modèles d’essai étaient tous optionnés de la suspension pneumatique au toucher de route ouaté et du train arrière directionnel (nouveauté sur la E) qui réduit le rayon de braquage à celui d’une Classe A.
Qui plus est, l’habitacle de la nouvelle grande berline de Stuttgart est feutré et absent de tout bruit parasite. Même le 4-cylindres diesel sous le capot fait autant de bruit qu’un moine bénédictin. D’ailleurs, il n’y a pas que dans le silence que ces motorisations excellent. Le diesel le plus basique se montre frugal, tandis que les hybrides brillent par leur grande autonomie, quelle que soit la puissance. Ce n’est d’ailleurs pas vrai que sur papier, car nous avons aisément parcouru plus de 90 km à l’électricité sur les routes autrichiennes.
Prix
Vous l’aurez compris, le « taxis de Stuttgart », comme on aime l’appeler amicalement, monte en gamme. D’une Classe S, cette nouvelle Classe E n’a d’ailleurs pas que le confort…mais aussi le prix ! L’entrée de gamme E200 commence à 64 750 €. Celant étant, la facture devient sacrément plus salée pour les versions hybrides rechargeables, allant de 72 950 € pour la E300e à 83 200 € pour la E400e.
Verdict
La nouvelle Classe E continue à construire sa réputation de berline statutaire et luxueuse avec un certain brio. Elle combine cette image à des motorisations performantes, à un confort toujours souverain et à une foulée de fonctions numériques. Malheureusement, elles sont souvent superflues…