En bref
Lotus passe la deuxième avec la nouvelle Emeya. La grande berline s’appuie sur les bases établies par son frère SUV, avec une finition impeccable, un châssis dynamique et une technologie électrique de pointe.
Lotus passe la deuxième avec la nouvelle Emeya. La grande berline s’appuie sur les bases établies par son frère SUV, avec une finition impeccable, un châssis dynamique et une technologie électrique de pointe.
L’Eletre n’était pas qu’un coup dans l’eau. Eh non, Lotus passe désormais la deuxième avec la nouvelle Emeya. En plus de faire partie d’une nouvelle gamme de produit – baptisés « lifestyle » - ces deux nouvelles Lotus incarnent la transition de la marque. Celle de l’électricité, d’une part, mais aussi celle du luxe !
« Toutes les électriques se ressemblent », entend-t-on souvent sortir de la bouche des détracteurs de la voiture aux électrons. Lotus semble les avoir entendus et son nouveau langage stylistique veut prouver le contraire ! La nouvelle Emeya vient draper sa plateforme électrique d’une carrosserie de 5,14 m de long au lignes tantôt fluides, tantôt tendues.
Comme sur l’Eletre, on retrouve un design dit « poreux ». En d’autres mots, tout est fait pour améliorer l’aérodynamique et il n’y a pas de fausse entrée ou sortie d’air. Les feux LED sont cachés dans les entrées d’air, ne laissant à l’Emeya que deux sourcils pour souligner son regard. C’est la même mélodie à l’arrière, avec une simple barre LED horizontale. Plus important encore, on trouve un diffuseur actif dans le bouclier ainsi qu’un spoiler actif à deux étages sur le hayon qui peut générer jusqu’à 250 kg d’appui !
Dans l’habitacle, Lotus continue sur sa (bonne) lancée. On découvre une blanche de bord à double étage totalement dominée par un écran tactile OLED de 15,1 pouces. Il embarque un système maison se trouve être l’un des plus fluides du marché. Heureusement, car son utilisation est requise pour toutes les fonctions du véhicule et toutes les commandes, même celle du volume…
Outre cela, on retrouve la finition impeccable à laquelle l’Eletre nous avait habitué. C’est simple : qu’il s’agisse du cuir nappa en option ou même de l’habillage en matériaux recyclé, l’Emeya dépasse toutes ses concurrentes premium et vient même fleureter avec les berlines ultra-luxueuses. On le remarque également dans l’habitabilité, car les places arrière sont royales, tandis que le coffre taille à 509 litres. En sus, il y a même un petit coffre à l’avant pour ranger les câbles. Vous entendez ça BMW et Mercedes ?!
Puisque l’Emeya repose sur la même plateforme que son frère, l’entièreté de la technologie pourrait être partagée entre les deux. Cela étant, Lotus en profite déjà pour équiper sa berline d’une batterie plus performante. Plus petite (102 kWh), cette nouvelle batterie adopte la même chimie mais sa composition est différente. Voilà qui lui permet d’offrir plus d’autonomie (jusqu’à 610 km), mais surtout un réseau de bord de 800 volts et une charge rapide pouvant dépasser les 400 kW. En français : elle passera de 10 à 80% en seulement 18 minutes !
Cette nouvelle batterie alimente deux motorisations. La première est équipée de deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, qui produisent ensemble 603 ch et 710 Nm de couple. La deuxième tourne les boutons dans le rouge : 905 ch et 985 Nm de couple. Voilà qui est suffisant pour faire passer cette berline de 2 590 kg de 0 à 100 km/h en seulement 2,8 secondes ! En sus, Lotus y ajoute un train arrière directionnel, des barres antiroulis actives et une boîte de vitesse deux rapports pour le moteur arrière.
Les électriques rapides comme l’éclair, on les connaît. Sans langue de bois : on en est même désintéressé tellement l’expérience de conduite semble être unilatérale. Sa pousse, mais c’est tout. Chez Lotus, cet argument est aussi présent. L’Emeya R pousse très fort, même lorsqu’on se rapproche de sa vitesse de pointe de 256 km/h sur l’autoroute allemande. Cela étant, les équipes anglaises et allemandes ont fait un travail d’orfèvre sur le châssis.
L’Emeya R avale un col de montagne avec l’ardeur d’une voiture de rallye. Le train arrière nous donne l’impression de piloter une auto bien plus compacte, les mouvements de caisse sont maintenus au minimum, tandis que les larges pneumatiques (Pirelli P Zero) ont parfois difficile à contenir cette cavalerie. Tout cela dans un silence royal. Cela étant, bien que cette Emeya R soit le paroxysme de l’électrique selon Lotus, la version S est bien plus charmante. Moins puissante, certes, mais elle n’en est pas moins dynamique et ses mouvements de caisse moins scellés offre plus de confort et aussi une meilleure impression de la situation.
Plus important encore, la variante S est dotée de frein en métal Brembo 6 pistons, tandis que la R s’équipe d’office de carbone céramique à 10 pistons. Ils offrent une puissance de freinage accrue, mais ils sont impossibles à moduler à faible vitesse. À chaque freinage, on se retrouve la tête dans le parebrise…
Puisqu’elle veut aller fleureter avec les berlines de luxe et qu’elle offre des performances haut de gamme, la Lotus Emeya n’est évidemment pas bon marché. Facturée à partir de 109 490 € (France : 109 190 €), elle est environs 10 000 € plus onéreuse que le SUV Eletre. La version S s’affiche à partir de 130 390 € (France : 129 890 €), tandis que la R surpuissante pousse la facture à 154 890 € (France : 154 090 €). Ce n’est pas donné, pourtant la Lotus se prouve être souvent 20 000 € plus abordable que la concurrence Allemande…
Après l’Eletre, la Lotus Emeya vient sceller l’affaire : la marque britannique veut exceller dans les électriques dynamiques haut de gamme. Bien que cela ne concorde pas toujours avec le passé de la marque, force est de constater que le produit est tout sauf mauvais. L’Emeya prouve qu’on peut à la fois parcourir de longues distances dans une électrique confortable tout en appréciant la montée du col de montagne juste avant d’arriver à destination.
Fiche technique Lotus Emeya R