En bref
Certains diront qu’il ne s’agit que d’une Peugeot e-208 « à l’italienne », mais force est de constater que la nouvelle Ypsilon offre du confort, de l’efficience, un bon rapport habitabilité/encombrement, et un prix étrangement raisonnable…
Certains diront qu’il ne s’agit que d’une Peugeot e-208 « à l’italienne », mais force est de constater que la nouvelle Ypsilon offre du confort, de l’efficience, un bon rapport habitabilité/encombrement, et un prix étrangement raisonnable…
Dans le groupe Stellantis, comme dans son histoire, Lancia a une place un peu spéciale. En effet, la marque doit jongler entre le luxe à l’italienne et des marqueurs pour lesquels elle est reconnue, comme la technologie et le sport auto. Cependant, on parle là d’une Lancia que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître, car depuis 10-15 ans, Lancia c’est…l’Ypsilon !
Rajoutons que Lancia, ce n’est que l’Ypsilon et uniquement en Italie depuis un petit temps. L’arrivée de cette nouvelle génération représente donc une phase importante : la résurrection de la marque après son coma de 13 ans et son retour sur les autres marchés d’Europe. Afin de marquer le coup, Stellantis nous dit avoir sorti le grand jeu : des designers Italiens et des ingénieurs Italiens – sans oublier le marketing Italien – se sont rassembler afin de créer…une Peugeot 208 dans un costume sur mesure !
Certes, ces mots peuvent être un tantinet âpres, mais force est de constater que la silhouette de la Peugeot – et de l’Opel Corsa – a percolé dans la transition. On découvre une citadine de 4,08 m de long qui se discerne par sa face avant à la signature visuelle en T bordée de noir. Cette originalité tombe quelque peu à plat sur les flancs où on retrouve des passages de roues en plastiques noir brillant et une pognée cachée dans le montant C. La partie arrière est, quant à elle, une réussite avec beau béquet noir et ces magnifiques feux ronds qui nous rappellent la Stratos.
Dans l’habitacle, Lancia fait meilleur ouvrage que dehors et nous présente une planche de bord en deux étages. On trouve deux écrans de 10,25 pouces de série, un pour l’instrumentation et l’autre pour l’infodivertissement baptisé SALA, une incrustation de (faux) bois bien exécutée, des accents cuivrés ci et là, ainsi qu’un espace central rond que Lancia baptise la « coffee table ». Sur la version haut de gamme limitée Cassina, elle est habillée de cuir.
D’ailleurs, c’est la seule pièce de cuir qu’on peut trouver dans l’Ypsilon. La marque semble se focaliser sur…le velours ! Eh oui, les sièges sont d’office habillé de velours côtelé anthracite ou rouge (bleu sur Cassina) dès le milieu de gamme. Du moins, c’est original. Pour le reste, c’est justement l’originalité qui manque. On retrouve les mêmes éléments que dans tous les produits du groupe Stellantis, du levier de vitesse, au sélecteur de modes en passant par les commandes du volant. Comme quoi, même s’il veut faire du « premium », le groupe ne sait pas s’empêcher de d’abord passer par la case « économies d’échelles ».
Pour le reste, l’habitabilité de la nouvelle Ypsilon fait un grand bond par rapport à sa devancière. Les places arrière peuvent enfin accueillir des adultes et le coffre taille à 352 litres. Sur papier, c’est mieux que la concurrence et 107 litres de plus qu’avant !
Vous l’aurez compris : cette nouvelle Ypsilon repose sur la plateforme CMP des 208 et Corsa. On retrouve donc les mêmes motorisations, à quelques détails près. Pour l’instant, il n’y que le choix entre hybride ou électrique. Cette dernière utilise la plus récente variante de l’ensemble électrique du groupe, à savoir un moteur de 156 ch et une batterie de 54 kWh. Tout cela lui confère une autonomie officielle de 403 km (WLTP).
L’autre variante est l’hybride, ou plutôt l’hybride léger. Sous le capot, on trouve un 3-cylindres 1,2 litre – ne l’appelez pas PureTech, car il utilise désormais une chaine – et une boîte à double embrayage 6-rapports. Un petit moteur 48 volts est ajouté à la pâte afin de fournir 100 ch et passer de 0 à 100 km/h en 9,3 secondes. C’est pas fou, mais la conso est maintenue à 4,6 l/100 km pour 103 g/km de CO2 (WLTP). Étonnement, ce moteur est disponible chez Peugeot avec 136 ch…
De par leurs différences techniques, les Lancia Ypsilon électriques et hybrides sont deux autos aux tempéraments différents. On ne parle pas que de peps, mais aussi et surtout de confort. Là où l’électrique se montre ferme, voire trop ferme du train arrière, l’hybride est bien plus souple et agréable. Cela étant, grâce à son amortissement différent et à sa batterie logée dans le planché, l’électrique est aussi mieux plantée sur ses quatre gommes.
Lancia nous dit également avoir améliorer l’isolation avec un travail sur les masses pour éviter les vibrations. Même les portes ont été pensées afin de donner un « son de fermeture premium ». Ah, le marketing Italien ! En réalité, ça ne sonne pas creux et c’est tout ce qu’on peut demander d’une citadine…
Sur la route, l’essence hybride légère se montre agréable de par l’utilisation de son moteur électrique. C’est en fait un bon mix entre hybride léger et hybride auto-rechargeable. La conso s’en trouve également contenue avec une moyenne de 5,2 l/100 km lors de notre essai. Cela étant, l’électrique est parvenue à nous impressionner. Après 110 km, sans réelle écoconduite, notre moyenne se fixe à 13,1 kWh/100 km, soit mieux que sur le papier !
Dans un souci de simplicité, Lancia ne propose que deux moteurs et trois versions d’équipement. L’entrée de gamme 1.2 hybride léger, simplement baptisée Ypsilon, commence à 24 000 € (France : 24 500 €). C’est plus que ses sœurs de chez Peugeot et Opel…sauf que ces dernières ont des motorisations moins puissantes et plus abordables ! À motorisations équivalentes, la Lancia est moins chère !
C’est la même mélodie pour l’électrique : l’Ypsilon s’affiche à 34 500 € (France : 34 800 €) ce qui la rend non seulement plus abordable que les Corsa et 208 électriques de 136 ch (moteur indisponible sur l’italienne), mais surtout 2 000 € moins chère que l’Opel de 156 ch et, encore plus impressionnant, 4 000 € de moins que la Peugeot ! Vous pensez qu’il faudrait expliquer à Lancia ce qu’est un « positionnement de marque premium » ?
La Lancia Ypsilon incarne peut-être la pensée groupe Stellantis de la meilleure des façons : premium dans les ambitions, mais généraliste dans les faits. Ainsi, on découvre une citadine à la bonne habitabilité, aux motorisations performantes et au style distinctif. Le marketing Italien nous parle de révolution haut de gamme, tandis que la liste de prix fait peur à Peugeot et Opel. Il faudra savoir sur quel pied désire danser Lancia, afin d’éviter le phagocytage…
Fiche technique Lancia Ypsilon (2024)