Essai : Kia Sorento, le monospace déguisé en SUV (2024)

Le Kia Sorento fait forte impression après son facelift. On pourrait même dire qu’il rend le look de son frère électrique, l’EV9, accessible à tout le monde. En sus, il se dote d’une foulée de motorisations compétentes.

On le voit à chaque coin de rue, tellement les modèles de la marque sont populaires : Kia opte pour une nouvelle approche stylistique. Il n’y a plus de voiture banale dans le catalogue de la marque, mais une série de modèles dessinés à la sauce « Oppositions United », comme le dit si bien le marketing Coréen. Le Sorento est le dernier en date à en profiter.

Extérieur

Alors que certains constructeurs tendent à être plutôt conservateurs avec leurs facelifts, histoire de ne pas trop perturber le client et de réduire les coûts, Kia n’y va pas avec le dos de la cuillère. Fini la calandre en « nez de tigre » et les modestes optiques. Le Sorento s’habille d’une grande calandre flanquée de deux feux LED à la grande signature visuelle en forme de T.

Sur les flancs, le plus grand SUV des Kia non-électriques ne cache pas sa taille. Certes, on trouve toujours la petite aile de requin sur la vitre de custode, mais impossible de dissimuler les 4,8 m et l’empattement de 2,8 m inchangés par ce facelift. À l’arrière, on sent que le budget de Kia sèche, car seuls les feux et le bouclier évoluent.

Intérieur

La raison de cette banqueroute est à trouver dans l’habitacle. C’est simple : Kia offre à son Sorento une toute nouvelle planche de bord. En plus d’être plus basse et dotée de nouvelles aérations, elle est surtout complètement dominée par des écrans. Ils sont au nombre de deux, s’occupent de l’instrumentation et de l’infodivertissement, taillent à 12,3 pouces et sont regroupés derrière un même pan de verre incurvé.

Pour le reste, le Sorento rafraîchit reste étonnamment bien pensé et bien assemblé. Presque toutes les surfaces sont recouvertes de plastique moussé de bonne qualité, on trouve du cuir végétal ou une sellerie faite à partir de plastique PET recyclé et l’habitabilité est généreuse. Le volume du coffre est de 179 litres (7-places) ou 813 litres (5-places). Eh oui, le Sorento offre toujours de la place pour sept. On apprécie particulièrement l’accès à la troisième rangée qui replie et avance le siège du range 2 de la simple pression d’un bouton !

Moteur

Tandis que les dernières nouveautés de Kia furent entièrement électriques, le Sorento continue avec son mix…à l’ancienne ! Enfin, vu le marché actuel, on devrait plutôt dire que les motorisations du Sorento sont contemporaines. Eh oui, sous le capot on trouve toujours un duo d’hybrides et même un bloc diesel.

Ce dernier tire 194 ch de 2,2 litres, tandis que les deux hybrides partagent le même 1,6 litres 4-cylindres de 160 ch. Pour la version autorechargeable (HEV), il est couplé à un petit moteur électrique dans la boîte auto 6-rapports pour offrir 215 ch, tandis que l’hybride rechargeable (PHEV) pousse cette puissance jusqu’à 252 ch. À noter que les batteries sont également différentes : 1,5 kWh pour l’HEV et 13,8 kWh pour le PHEV. Le dernier bénéficie donc d’une autonomie plus importante, quoiqu’avec 54 km électriques, il ne fera pas de remous dans le marché…

Sur la route

Pour notre essai, on opte pour une version peu commune. Non, pas le diesel, mais plutôt l’hybride autorechargeable doté de la transmission intégrale. Au final, c’est le plus lent de tous les Sorento – doit-on dire « des Sorenti » ? – avec un 0-100 km/h abattu en 9,7 secondes. Sa consommation ne fera pas non plus les gros titres. Après une semaine, notre moyenne est à 7,2 l/100 km. Ce n’est pas une Prius, c’est sûr, et il dépasse les 2 tonnes, mais un autre SUV 7-places hybride d’origine Française fait aisément mieux…

Ce poids est d’ailleurs le talon d’Achille du Sorento. Non seulement, il implique que son petit seize-cent doive travailler fort lors des reprises, mais la suspension doit aussi travailler dur pour tout garder sous contrôle. Une chose que notre modèle haut de gamme, équipé du correcteur d’assiette à l’arrière, peine à faire avec netteté.

Prix

On vous l’a dit : il en est fini des Kia banales. Ce qui est vrai pour l’esthétique, l’est également pour le prix. Le nouveau Sorento le plus abordable est l’hybride et il est facturé à partir de 53 290 € (France : 47 990 €). Pire encore, l’hybride rechargeable dépasse allègrement les 60 000 € (France : 54 490 €). À ce prix-là, la concurrence est rude…et près de 10 000 € (France : 3 000 €) plus abordable !

Verdict

Le Kia Sorento a beaucoup à offrir. Il peut se vanter d’une esthétique améliorée, d’une habitabilité généreuse, d’une finition quasi exemplaire et d’une motorisation hybride compétente. On peut facilement dire qu’il s’agit de l’EV9 pour Mr et Mme Tout-le-monde, même si ces derniers devront faire leurs poches avant de se l’offrir…