Si le Salon de Genève s’était tenu, l’hybride rechargeable aurait été sur tous les stands et sur toutes les lèvres. C’est en effet la tendance du moment des constructeurs, contraints par l’Union Européenne de respecter des normes draconiennes d’émissions moyennes de CO2. Et beaucoup de constructeurs profitent de l’implantation de cette double motorisation pour proposer des puissances en hausse (200 ch et plus), loin d’être indispensables sur des compactes. Ce n’est pas le cas de Kia, dont le 1.6l essence et son module électrique produisent 141 ch lorsqu’ils travaillent en synergie. Une puissance confortable qui incitera les utilisateurs à charger les batteries aussi souvent que possible, sous peine de n’avoir « que » les 105 ch du moteur essence sous la pédale.
Une énergie bien utilisée
Les 8,9 kWh chargés, les batteries (situées sous le plancher de coffre, qui reste donc pleinement exploitable) promet de tenir 60 km sans consommer la moindre goutte de carburant, chiffre qu’il ne semble pas impossible d’atteindre en usage réel, moyennant quelques rudiments d’éco-conduite. L’autre bonne nouvelle, c’est que malgré la modestie de ses 44,5 kW (60 ch), le moteur électrique se montre apte à œuvrer seul dans la plupart des situations. C’est d’ailleurs lui qui est sollicité par défaut au démarrage, pour peu que la batterie ait un minimum de « jus ».
A la demande, on bascule en mode « Auto » pour laisser le système central gérer le flux d’énergie entre thermique et électrique selon les situations de roulage. Sur ce mode, comme sur le mode « Hybrid » qui favorise l’usage du moteur essence, on apprécie la poussée linéaire du couple électrique (170 Nm) qui intervient dès les plus bas régimes avant d’être secondé du couple thermique (265 Nm), fait propre aux hybrides rechargeables. Dans ces deux modes, la gestion de l’énergie semble particulièrement efficace, et les moyennes atteintes sur parcours mixtes sont intéressantes : entre 4 et 5,5 l/100km relevés lors de notre essai. Moins sera évidemment possible en fonction de la proportion du trajet qui pourra être réalisée en tout-électrique.
Quelques bémols
Si cette Ceed constitue une offre convaincante sur le segment, on peut toutefois regretter que Kia n’ait pas poussé un peu plus loin la récupération de l’énergie à la décélération, en intégrant par exemple à la commande de boîte un mode B (« Brake ») de régénération optimisée. De même, les transitions entre électrique et thermique ne sont pas toujours imperceptible, laissant ressentir un léger « trou » dans la poussée lorsque le moteur essence vient se greffer à l’unité électrique. Rien de rédhibitoire mais vu le tarif pratiqué, le client est en droit de se montrer exigeant.
Car cette Ceed SW PHEV ne sera pas bradée. Les tarifs français ne sont pas encore connus mais chez nos voisins belges par exemple, elle démarre à quelques 35.000€. Rien d’exorbitant par rapport à la concurrence, mais c'est tout de même 5.000€ de plus qu’un diesel 136 ch.
Kia | Ceed SW PHEV |
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Moteur | 4 cyl essence, 1.580cc + moteur électrique |
Puissance | 141 ch à 5.700 t/min |
Couple | 265 Nm à 4.000 t/min |
0-100 km/h | 11 secondes |
Pointe | 195 km/h |
Consommation (WLTP) | 1,3 l/100 km |
Moyenne de l'essai | 4 - 5,5 l/100 km |
CO2 (WLTP) | 29 g/km |
Autonomie électrique (WLTP) | 50 km |
Prix | 35.390€ |