En bref
Le Jeep Grand Cherokee semble être composé de tous les éléments qui peuvent faire de lui un SUV compétent : l’équipement, le luxe, l’habitabilité et le confort. Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. La faute à son système hybride…
Le Jeep Grand Cherokee semble être composé de tous les éléments qui peuvent faire de lui un SUV compétent : l’équipement, le luxe, l’habitabilité et le confort. Pourtant, la mayonnaise ne prend pas. La faute à son système hybride…
Vous souvenez-vous du Jeep Grand Cherokee ? Ce SUV au look typiquement américain qui venait faire naître en nous l’envie de parcourir les plaines du far west en surmontant n’importe quel obstacle. Voici la dernière génération et l’obstacle qu’il doit surmonter n’est pas physique…mais écologique !
Certes, on parle peut-être du « tout nouveau » Grand Cherokee, mais son lancement date pourtant de 2022. Cela étant, le tout s’est fait dans la plus grande discrétion, sur le Vieux Continent du moins. Côté design, le nouveau-venu casse quelque peu les codes établis par son prédécesseur. On trouve ainsi un SUV plus long (4,9 m), plus plat et plus embourgeoisé.
À l’avant, impossible de rater la calandre aux sept incisives typiques de la marque. Elle est, dans ce cas-ci, plus verticale et bien plus haute, marquant la ligne du capot à l’aide des deux optiques horizontales. Sur les flancs, on note une longue ligne de toit qui ne fuit pas d’un iota, pour terminer en une partie arrière somme toute carrée et verticale. On ne le dirait pas, mais sous ses formes angulaires se cache la plateforme Giorgio des Alfa Romeo Giulia et Stelvio.
Tant l’extérieur opte pour une évolution de style, tant l’habitacle passe par une refonte complète. La planche de bord, toute emprunte d’horizontalité, présente pas moins de trois écrans. L’instrumentation de bord taille à 10,25 pouces, l’infodivertissement mesure 10,1 pouces et l’écran dédié au passager (réservé à la version Summit Reserve) fait 10 pouces.
La finition n’est pas mauvaise, avec du bois de chêne, du plastique chromé et une bonne partie du mobilier étant recouverte de (simili)cuir. Pourtant, ça sonne creux. Du moins, pour les parties qui sont attachées correctement ! D’ailleurs, les basses du système son McIntosh ne manqueront pas de vous le faire remarquer. Ça couine, ça chante, ça grince dans tous les sens…
Outre cet assemblage digne d’une Anglaise des années 60, le Grand Cherokee offre une très bonne habitabilité. Son empattement de 2,96 m offre amplement d’espace aux passagers arrière, tandis que le coffre n’est pas impacté par la batterie et taille à 835 litres. Il y a de la place pour tout le monde ! Enfin, sauf pour 7 passagers, car cette version du Grand Cherokee n’est réservée qu’aux Etats-Unis…
Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose dont nous, Européens, sommes privés. Eh oui, pas de V6, ni de gros V8 sous le capot. Le Grand Cherokee doit se contenter d’un petit 4-cylindres turbo de 2,0 litres. Heureusement, il le combine à un système hybride rechargeable comprenant un moteur électrique de 145 ch logé dans la boîte auto 8-rapports. Le tout produit 381 ch et 637 Nm de couple. Dans le monde des hybrides actuels, c’est respectable.
Cela étant, là où le Grand Cherokee doit s’incliner par rapport à la majorité de ses concurrent…c’est sur l’efficience ! Eh oui, avec une batterie – petite de nos jours – de 17,3 kWh, il ne peut prétendre qu’à une autonomie électrique assez faible de 48 km. Voilà qui lui confère des émissions de CO2 de 60 à 69 g/km, pour une consommation moyenne de 2,6 à 2,9 l/100 km. Tous ses concurrents font mieux, tout en offrant également plus de puissance !
Comme il est devenu coutume avec les hybrides rechargeables et les électriques, l’autonomie affichée n’est pas identique à l’autonomie réelle. « Notre » Jeep Grand Cherokee Summit Reserve aux jantes de 21 pouces n’a même pas réussi à dépasser les 20 km. En 2023/2024, c’est pathétique ! Pourtant, l’histoire ne s’arrête pas là. Une fois à court de jus, le SUV de 2,5 tonnes peine à dissimuler ses transitions entre électricité et essence. C’est sans parler de la sonorité du 2,0 litres…
Qui plus est, la suspension pneumatique présente une combinaison rare de manque de maintien de caisse et d’absence de filtrage. À quoi bon être équipé de jambes de force à air si c’est pour n’offrir aucun confort ? De plus, cette fermeté vient, à nouveau, faire chanter le mobilier intérieur…Avec l’autonomie limitée dont notre modèle d’essai a fait preuve, son manque d’efficience n’est pas une surprise. Après une semaine – certes, sans autre charge électrique – notre moyenne se fixe à 10,4 l/100 km.
Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que le Jeep Grand Cherokee fasse un home run. Parviendra-t-il à sortir son épingle du jeu avec sa liste de prix ? Oui…et non ! Commençons par le positif : l’entrée de gamme Overland (indisponible en France) offre une dotation de base très bien fournie ; des sièges en cuir électriques, chauffants, ventilés et même massants, à tout l’infodivertissement en passant par la suspension pneumatique et les feux LED. La version Summit Reserve ajoute le cuir palermo, le système son Mc Intosh, le différentiel à glissement limité, etc.
Auparavant, le Grand Cherokee charmait par son équipement et son prix plus abordable que la concurrence. De nos jours, il ne fait que le premier. Eh oui, le Jeep Grand Cherokee 4Xe s’affiche à partir de 93 000 € (indisponible en France) et 101 500 € pour la version Summit Reserve (France : 99 500 €). Ça fait mal au portefeuille…
Le Jeep Grand Cherokee 4Xe essaye de nous vendre l’idylle américaine et l’efficience que demande l’Europe, mais ce cowboy rate le coche. Pris à part, il pourrait être charmant, si on arrive à passer au-dessus de l’amortissement plutôt ferme et du mobilier intérieur fixé à moitié. Pourtant, son talon d’Achille est une concurrence premium qui offre plus d’autonomie électrique et de meilleures performances pour le même prix…
Fiche technique Jeep Grand Cherokee 4Xe Summit Reserve