Au-delà d'emprunter son nom à une ville américaine, le Hyundai Santa Fe est surtout le plus vieux nom de la famille coréenne importé sur notre vieux continent. Depuis 2001, le grand SUV joue des coudes pour se faire une place dans un segment qui a bien évolué en vingt ans. Le Santa Fe a-t-il réussi à faire son nid ?
Le même, en mieux
Bien que Hyundai veuille nous faire croire que cette génération de Santa Fe est toute belle, toute neuve, on n'est pas dupé. C'est simple, à 4,7 m de long et 1,7 m de haut, les dimensions sont (quasi) identiques à celles de son prédécesseur, le Santa Fe de 4e génération. Il en va de même pour les formes globales, du pare-brise au hayon en passant par la vitre de custode.
Cela étant, les Coréens ajoutent des épices par-ci, par-là, histoire de relever l'esthétique du SUV du segment D. La nouvelle face avant, aussi discrète qu'un coup de poing dans la figure, est caractérisée par son énorme calandre horizontale toute de chrome habillée. Elle est également flanquée de deux blocs optiques à la signature visuelle en forme de T. Une chose est certaine, qu'on aime ou pas, le Santa Fe ne passe pas inaperçu. À l'arrière, c'est plus ou moins la même mélodie qu'avant, avec des feux mis à jour et un échappement désormais complètement dissimulé.
Transplantation complète
On pourrait cependant trouver une justification aux dires de Hyundai en regardant sous la robe relativement commune. Ici dessous, le gros SUV reçoit une réelle transplantation cardiaque. Il en est fini avec le diesel et l'hybridation règne en maître. Pas de rudimentaire hybridation légère d'ailleurs, mais un ensemble auto-rechargeable – comme dirait Toyota – et un hybride rechargeable.
Tous deux partagent le même 4-cylindres essence turbo de 1,6 litre et la même boîte automatique à 6 rapports, mais entre ces deux éléments vient se glisser une différence. L'hybride utilise un moteur électrique de 44,2 kW (60 ch), tandis que celui du plug-in est plus fort avec 66,9 kW (90 ch). En toute logique, la batterie varie également puisque celle de l'hybride rechargeable taille à 13,8 kWh et offre une autonomie théorique de 58 km (WLTP).
Des boutons…en 2022 ?!
Cette grosse batterie – enfin, plus grosse que l'hybride – ne vient d'ailleurs pas empiéter sur l'habitabilité ni sur le volume du coffre. Mieux encore, toutes les versions du Santa Fe peuvent toujours être équipées de 7 places, histoire de transporter toute la marmaille et leurs copains/copines.
D'ailleurs, l'habitacle ne fait pas réellement transparaître l'évolution du modèle lancé en 2018. On retrouve les mêmes sièges en cuir à la finition en diamant sur le haut de gamme, le même volant (un peu old-school) et la même planche de bord à double vague. Cela étant, la console centrale est toute nouvelle et semble sortie tout droit d'un Boeing 747 vu le nombre de boutons qu'elle présente. Dans un monde automobile ou le tout à l'écran devient la règle, quelle bouffée d'air frais de trouver une série de commandes physiques reliées à une seule fonction ! Ceux qui disent que cela rogne sur les rangements : changez votre fusil d'épaule. Le Santa Fe offre des rangements à gogo, dont un grand bac sous la console centrale susmentionnée.
Un peu juste
Notre semaine d'essai fut assez particulière puisqu'elle impliquait un voyage dans les Alpes-Maritimes françaises. Un trajet que les propriétaires de véhicules plug-in hybrides ne feront que rarement, mais il est également intéressant de voir comme réagit l'association de l'essence et de l'électricité sur près de 1 000 km d'une traite. La réponse tient en un mot : frustration.
Commençons par la conduite quotidienne, avant notre long trajet. Chargé à bloc, "notre" Santa Fe hybride rechargeable affiche 48 km d'autonomie. Il y a pourtant un hic : même en mode "Electric", il fait tourner son bruleur de sans plomb ! On n'a pas d'd'explication et impossible de justifier cela par des températures glaciales. Bref, impossible de faire son trajet maison/boulot sans émissions.
Peut-être le gros Hyundai se rachètera-t-il sur autoroute ? Pas vraiment. À l'aise à 90 km/h, son groupe motopropulseur semble totalement dépassé au-delàs des 120 km/h. Le moindre changement d'élévation du tarmac verra la boîte auto passer la 5e et fixer le régime moteur à 3 500 tr/min. Voilà qui n'est pas de bon augure pour la consommation. Malgré deux charges en électricité, une conduite constante et le mode "Hybrid" sélectionné, notre Santa Fe chargé de quatre adulte et leurs bagages a fleureté avec les 10,0 l/100 km tout au long de notre route. Aïe…
Guéguerre familiale
À 54 150€, le nouveau Hyundai Santa Fe Plug-in est tout sauf bon marché. Certes bien équipé, il vient tout de même se placer plus de 4 000 € plus haut que la concurrence de chez Seat. Au sein de sa propre famille, le Kia Sorento PHEV est également plus abordable mais aussi légèrement plus grand.
Conclusion
Le nouveau Hyundai Santa Fe et sa motorisation hybride rechargeable nous laissent quelque peu perplexes. Sur notre long trajet, sa soif nous a désillusionnés et sa boîte automatique ainsi que le léger manque de punch à hautes vitesses nous a frustrés. Cela étant, en conduite de tous les jours, il brillera par son intégration des deux énergies, sa puissance disponible à point nommé et son sentiment global de confort.