À l’heure du tout à l’électrique, rares sont les constructeurs automobiles à travailler sur l’hydrogène et ils sont encore moins nombreux à commercialiser des véhicules. Hyundai fait partie de ceux-là et depuis 2018, le constructeur sud-coréen propose le Nexo, qui vient succéder à l’ix35 dans la gamme et qui prend à nouveau la forme d’un SUV. Il fonctionne toujours sous le principe d’une motorisation à pile à combustible alimentée en hydrogène. Par rapport aux véhicules électriques à batteries, l’avantage est d’offrir une autonomie bien plus élevée et d’être capable de se recharger en quelques minutes. Ça, c’est pour la théorie mais nous avons voulu savoir comment cela se passait en pratique.
A moitié plein
En prenant possession de notre exemplaire d’essai chez l’importateur Hyundai, à une quarantaine de kilomètres de Bruxelles, nous remarquons que le triple réservoir d’hydrogène est rempli à un peu plus de la moitié. Pas vraiment un problème, car le Nexo est homologué pour une autonomie de 666 km selon le nouveau cycle WLTP. Nous prenons donc la route sereinement et découvrons un véhicule qui roule comme un modèle électrique : le moteur est presque inaudible et la disponibilité du couple est instantanée, offrant de belles performances à l’engin. En outre, contrairement aux modèles électriques, la consommation ne s’envole pas sur autoroute : elle se stabilise à 1,2 kg/100 km, une valeur qui sera aussi la moyenne globale de cet essai.
Original
Le Hyundai Nexo se fait rapidement apprécier par son style moderne, sa très belle habitabilité, son volume de coffre correct (si ce n’est un seuil élevé à cause des réservoirs) et son intérieur original, avec cette grande console centrale garnie de boutons, préférable à un "tout à l’écran". Outre son très grand écran central de 12 pouces, il offre aussi un écran numérique devant le conducteur qui peut afficher l’image des caméras gauche et droite, afin de surveiller les angles morts. Original, tout comme la possibilité de laisser le véhicule se garer seul depuis l’extérieur de la voiture grâce à la clé. En matière de comportement, le Nexo se montre plutôt confortable mais sa suspension est trop souple sur les raccords à haute vitesse. Après quelques beaux trajets durant lesquels, effectivement, l’autonomie ne chute pas drastiquement, il faut tout de même penser à faire le plein d'hydrogène.
Allo, y a quelqu'un?
Direction l’une des deux seules stations à hydrogène de Belgique, en banlieue bruxelloise, où nous attend une mauvaise surprise : la station est momentanément hors service. Avec encore quelques dizaines de kilomètres d’autonomie, nous pouvons tout de même regagner le domicile avant d’envisager de nous rendre à la seconde station de Belgique, également en banlieu de la capitale, mais à l'opposé complet de la ville. L’occasion de passer en mode Eco+ et de couper la clim pour conserver l’autonomie au maximum en cas de mauvaise surprise, ce qui permet d’abaisser la consommation à 0,6 kg/100 km. Après une bataille avec un interphone défaillant et une carte de carburant obligatoire non fournie, un opérateur parvient tout de même à remplir les réservoirs à distance, mais le Hyundai Nexo indique alors un problème de surchauffe invitant à rejoindre un garage. Enfin, après quelques minutes de patience, nous avons finalement pu repartir pour clôturer cet essai.
En conclusion, le Hyundai Nexo s’avère un très bon véhicule offrant un beau confort, plusieurs éléments très modernes et une autonomie supérieure à l’électrique. Il souffre toutefois d’un réseau de distribution d’hydrogène insuffisant et qui a manqué de fiabilité durant notre essai, ainsi que d’un tarif prohibitif : 75.600€ en France. L'hydrogène, c'est bien, mais ce n'est apparemment pas pour tout de suite…
Hyundai | Nexo |
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Moteur | électrique, pile à combustible |
Puissance | 163 ch |
Couple | 395 Nm |
0-100 km/h | 9,5 sec |
Pointe | 179 km/h |
Consommation | 0,95 kg/100 km |
CO2 | 0 g/km |
Prix | 74.999€ |