Pour qu'une marque automobile espère continuer à renflouer ses caisses, elle n'a pas vraiment d'autre choix que d'opter pour les SUV. Au plus il y en a, au mieux c'est. Apparemment, Hyundai semble l'avoir bien compris car désormais le Kona est rejoint par le Bayon. À première vue, les deux modèles sont en harmonie l'une avec l'autre. Pourtant, une fois qu'on commence à les disséquer, les différences sont énormes.
Sur les traces de la i20 Active
Si on se plonge dans l'histoire récente de Hyundai, on remarque que le constructeur sud-coréen avait dans sa gamme les i20 Active et ix20. Deux dérivés de l'ancienne i20. La nouvelle génération de la i20 nous accompagne depuis un certain temps déjà, il est donc temps pour ses dérivés. Pas d'Active ou d'ix20 cette fois, puisque les deux voitures sont remplacées par ce nouveau Bayon. Vous savez : un crossover.
Bien que son nom indique le contraire, ce Bayon est essentiellement une i20 haute sur pattes. La différence étant qu'il ne ressemble en rien à sa sœur de rang inférieur. Non, le Bayon ressemble à une i20 qui est restée trop longtemps dans la casserole avec le Kona. On ne peut donc pas parler de beauté naturelle.
Choisir ? Pas question !
Le gros avantage de son ADN partagé avec l'i20 est qu'il peut toutefois en reprendre les bases solides. Le Bayon est donc doté du même intérieur agréable. La sensation d'espace est merveilleuse, le tableau de bord a une forme élégante avec des lignes horizontales et, à partir du deuxième niveau de finition, on dispose même d'assez d'écrans pour qu'un d'entre eux s'occupe de l'instrumentation.
Dans le compartiment moteur, le choix est simple. Hyundai ne propose que deux moteurs. L'un d'entre eux, le 4-cylindres atmosphérique de 1,2 litre développant 84 ch, n'est disponible que dans l'entrée de gamme. Au-dessus, on trouve un 3-cylindres turbo essence de 1,0 litre avec 100 ch et une hybridation légère à 48 volts. Si vous le souhaitez, vous pouvez également remplacer la boîte de vitesses manuelle à six rapports par une boîte à double embrayage à sept rapports. Idéal pour ceux qui sont stressés par le choix !
Monsieur Tout-le-Monde
Autoscout24 a pris en main le Bayon 1.0 T-GDI 48V 7DCT, ce qui n'est pas peu dire pour la version automatique. Après les premiers kilomètres, il devient rapidement évident que le Bayon est fait pour plaire à tout le monde. La direction est neutre, tout comme les suspensions et le moteur se comporte docilement. Seule la boîte de vitesses automatique le fait parfois tourner trop bas (surtout en mode éco). C'est sans doute bon pour la consommation, mais cela enlève en réalité une partie de la douceur du Bayon.
Si vous recherchez l'émotion, il faudra se tourner vers la i20 ou le Kona. Ce Bayon se présente comme un objet utile, mais sans chercher à se démarquer. La question est de savoir si c'est ce que vous cherchez dans un segment qui regorge d'alternatives...
Pourquoi pas une i20 ?
La gamme du Bayon commence à 19 499 € (France : 17 850 €). Même si sa dotation de base peut être qualifiée de généreuse, c'est une somme assez importante pour une voiture qui se présente inconsciemment comme un objet utile. En plus, pour le même prix, on peut s'offrir une i20 un peu mieux équipée et surtout propulsée par un meilleur moteur que le 4-cylindre d'entrée de gamme. Et ceux qui pensent qu'un crossover est plus pratique, la différence au niveau du coffre entre les deux modèles n'est ici que de 60 litres (352 l pour l'i20 contre 411 l pour le Bayon).
Enfin, en ce qui concerne la concurrence, on voit le Citroën C3 Aircross au style plus distinctif, le Seat Arona au comportement routier plus ferme et le Volkswagen T-Cross à la popularité hallucinante.
Conclusion
Avec le Bayon, Hyundai semble faire sa B.A. Après tout, la i20 ne serait-elle pas mieux en tant que crossover ? Eh bien, même si les potentiels acheteurs peuvent craquer pour le look et la dotation de base - arbitrairement - plus élevée, la i20 fait souvent mieux et cela pour moins d'argent. Le Bayon essaye donc de plaire à tous, mais il finit par ne pas avoir d'identité propre.