Hongqi fait son apparition en Europe, et ce pour la première fois. La marque existe en Chine depuis 1958, où elle a d'abord construit des limousines de luxe dans le plus pur style soviétique. Le nom de la marque témoigne encore de son héritage, car « Hóngqí » signifie « drapeau rouge » en chinois. Après une relance dans les années 1990, le constructeur s'est orienté vers la construction de modèles plus occidentaux...ce qui nous amène à cet E-HS9 !
Eh oui, ce Hongqi ne ressemble pas à une barge soviétique, bien au contraire. En plissant un peu les yeux, on pourrait croire voir un Rolls-Royce Cullinan. Ce n'est pas une coïncidence, car l’E-HS9 a été dessiné par nul autre que Giles Taylor, qui était jusqu'à récemment responsable de la ligne de toutes les Rolls' sorties de la chaîne de montage depuis 2011. On trouve donc une face avant remarquablement droite dans laquelle une énorme calandre occupe une place de choix, flanquée pour l'occasion des indispensables feux à LED.
En termes de dimensions, le Hongqi E-HS9 n'a rien à envier à un Rolls-Royce Cullinan. Il mesure plus de 2 mètres de large et pas moins de 5,2 mètres de long. Cette longueur est encore accentuée par une énorme bande chromée qui prend également en charge le montant C, et qui incorpore une autre série de lumières turquoise qui affichent l'état de charge. À l'arrière, d'ailleurs, la splendeur des LED se poursuit sans entrave avec une barre continue reliant les deux unités d'éclairage. En résumé, cette voiture est faite pour ceux qui veulent être vus, qu'il fasse clair ou sombre.
Par ailleurs, le Hongqi E-HS9 est également de ces autos dédiées à ceux qui désirent être conduits, du moins cela dépend de la version. Dans le modèle de base, par exemple, on trouve une banquette 3-places à l’arrière, mais les versions « President » sont équipées de deux fauteuils capitaines réglables électriquement, chauffants et réfrigérants. Sur la troisième rangée de sièges, on trouve deux autres sièges rabattables à commande électrique pour porter le nombre total d'occupants à six - ou sept en entrée de gamme. Derrière cette troisième rangée de sièges, il reste 255 litres d'espace. Une fois les sièges rangés, le coffre est de 796 litres.
L’habitacle du Hongqi E-HS9 rivalise avec les limousines non seulement en termes de luxe, mais aussi en termes d'esthétique ! Ou du moins avec les limousines d'il y a quelques années. Par exemple, la finition est très bonne, mais les écrans ne sont pas dernier cri. Dans la version haut de gamme, on en trouve quatre sur la planche de bord : l’instrumentation de bord, l'infodivertissement et un pour le passager - tous de 16,2 pouces - ainsi qu'un écran tactile plus petit au-dessus de la console centrale pour le contrôle de la climatisation. Ils ne sont pas toujours très intuitifs, mais heureusement l'assistant vocal virtuel peut souvent aider, même s’il faut parler Anglais. À en juger des réponses actuelles, on n’ose à peine s’aventurer en Français…
La pièce d'ingénierie la plus importante reste cependant à venir, car ce Hongqi - contrairement à un Rolls-Royce Cullinan - est purement électrique. L’E-HS9 peut donc être équipé d'une batterie de soit 84 kWh ou 99 kWh, mais notre exemplaire était une variante « Long Range » avec 120 kWh (111 kWh net). Selon le cycle WLTP, cela devrait lui permettre de parcourir 515 kilomètres avec une charge complète, ce qui est loin d'être négligeable. En effet, si l'on ajoute tous les équipements de notre version « Président », ce gros SUV tare à vide à 2 705 kg !
Pas d'inquiétude cependant, car chaque Hongqi E-HS9 a plus qu'assez de puissance pour mettre tous ces kilos en mouvement. L’entrée de gamme développe déjà 435 ch et 600 Nm de couple grâce à ses deux moteurs électriques - un sur chaque essieu - mais les versions supérieures atteignent 551 ch et 750 Nm. En conséquence, ce SUV de luxe atteint 100 km/h en 4,9 secondes et continue jusqu’à 200 km/h. Cela ne veut pourtant pas dire qu’il se sent à l’aise dans tel exercice. Cet énorme morceau de chinoiserie est assez sensible aux vents latéraux, de sorte que 120 km/h semble la limite du raisonnable.
Ce gros SUV préférera donc une conduite coulée et il le rend bien. Sa suspension est remarquablement raffinée, surtout la suspension pneumatique des versions supérieures. Voilà qui pousse à une conduite souple, même si ce n’est pas la seule raison pour laquelle on aurait tendance à lever le pied. Lors de notre essai, la consommation a été carrément choquante, avec une moyenne de 34,8 kWh/100 km. Il est vrai qu'il faisait froid, mais il est tout de même inacceptable de ne tirer que 300 kilomètres d'une batterie aussi gigantesque ! En sus, on ne sait pas combien de kilomètres il nous reste dans la batterie car le Hongqi ne calcule pas vraiment l'autonomie. Il donne simplement un chiffre purement théorique basé sur le pourcentage de la batterie et sur l'autonomie WLTP.
Faut-il donc éviter ce nouveau venu ? Pas vraiment. Secrètement, on est lentement mais sûrement tombés amoureux de ce Chinois bon enfant, simplement parce qu'il ne cache pas exactement à quel point il est chinois. Par exemple, à l’entrée dans le véhicule, on est accueilli par une mélodie chaleureuse, le nom de la marque est inscrit partout en caractères chinois, et les senteurs intégrées dans le « Pack Aromathérapie » optionnel font penser qu’on a atterri dans un centre de bien-être oriental. En d'autres termes, ce E-HS9 nous a soudain fait comprendre qu'il n'est pas nécessaire pour une marque chinoise d'essayer de cacher ses origines, comme le font d'autres parfois...
Une autre raison de considérer ce Hongqi, en ce qui nous concerne, est son prix. La version de base s’affiche à partir de 69 995 € (indisponible en France) et ne vous méprenez pas : nous aussi, on pense que c'est beaucoup. Cependant, si l'on considère ce montant en tenant compte de ce que le Hongqi offre, il ne semble pas si mauvais que cela. La version « Business » de série dispose de 7-places, dont les deux avant et les deux extérieurs de la deuxième rangée sont chauffants, en plus d'un volant chauffant, d'un réglage électrique des sièges avant, d'un régulateur de vitesse adaptatif, d'une multitude de systèmes d'infodivertissement, etc. Oh oui, et le look à faire tourner les têtes est tout simplement compris dans le prix.
Pour ceux qui veulent encore un peu plus, Hongqi propose le E-HS9 en version « Executive » à partir de 79 995 € (indisponible en France). Ce modèle est déjà équipé de la batterie plus puissante de 99 kWh (95 kWh nets) et de moteurs électriques plus puissants, en plus, par exemple, des phares matrix LED, de l'éclairage d'ambiance et des portes à fermeture en douceur. Au-dessus, le modèle « President » offre la suspension pneumatique, les fauteuils capitaines de la deuxième rangée, la ventilation des sièges et l'écran passager supplémentaire pour 89 995 € (indisponible en France). Le modèle « President Long Range » (indisponible en France) ajoute la plus grosse batterie pour 102 995 €. À quelques détails près, il s'agit d'une version complète, même si nous avons trouvé un peu étrange le supplément de 495 € pour un coffre à l’avant...
Le Hongqi E-HS9 a beau ressembler à une Rolls-Royce électrique, mais ce n’est pas la même mélodie. Il manque de sophistication, mais surtout, il est trop abordable. Cela signifie aussi qu’on en a pour notre argent, en plus d'une voiture difficilement comparable à quoi que ce soit d'autre sur le marché. Allez trouver un autre modèle Chinois qui offre tant de confort de luxe affichant sans vergogne ses origines…
Hongqi E-HS9
