Essai : Honda ZR-V, crossover, hybride et frère de la Civic (2023)

En bref

Le Honda ZR-V veut se faire une place en Europe et il s’en donne les moyens. Sous son esthétique somme toute quelconque, se cachent un châssis compétent et une motorisation hybride efficace.

Honda lance une salve de modèles à l’attaque de l’Europe. Des nouveautés, oui, mais des nouveautés hautes sur pattes. Outre le nouveau CR-V et le futur e:Ny1 électrique, les Japonais nous apportent un nouveau modèle baptisé ZR-V.

Extérieur

Si vous avez passé quelque temps en outre-Atlantique ces derniers mois, il est probable que vous connaissiez déjà ce ZR-V, puisqu’il est commercialisé en Amérique du Nord sous le nom de…HR-V ! Pour le Vieux Continent, il lui fallait bien un nouveau nom car un HR-V plus petit existe déjà chez nous. D’ailleurs, ce nouveau-né se place entre les deux SUV établis de Honda. À 4,57 m de long, il est 32 cm plus court qu’un CR-V. Pourtant, c’est surtout sa hauteur de 1,62 m (-59 cm) qui se fait remarquer, lui donnant un look racé.

D’ailleurs, Honda donne à ce nouveau ZR-V la médaille de SUV sportif de la gamme. Il faut chercher, mais on le voit au niveau de la ligne de toit un peu plus fuyante, qui pourrait presque lui donner un look de SUV-Coupé. Pour le reste, les designers de Honda ont enfin décidé de se mettre d’accord et de présenter une auto propre, nette et homogène. On reconnaît des traits de Civic ci et là, mais ce ZR-V se différencie de la berline par une petite calandre formant une sorte de petit museau. La finition « Sport » remplit cette dernière d’un nid-d’abeilles, tandis que les autres se dotent de barrettes verticales.

Intérieur

Dans l’habitacle, ce dernier-né ne sait pas cacher sa parenté avec la Civic. C’est simple : on croitrait que la planche de bord est sortie telle quelle de la berline. Ce n’est en rien un mauvais point, puisqu’on retrouve ce cockpit joliment dessiné et doté d’une belle finition. Au-dessus des buses de ventilations intelligemment dissimulées, vient se loger l’écran tactile de 9 pouces qui abrite le même système d’infodivertissement dépassé, tandis que l’instrumentation passe via une dalle de 7 ou 10,2 pouces en fonction de la finition.

Ce qui change dans le ZR-V, c’est la console centrale. Les commandes de boîte, modes et frein à main sont placées au centre, sur une sorte d’épine dorsale flottante qui libère un espace de rangement juste en dessous. Le tout est habillé d’un similicuir au toucher agréable. L’habitabilité change aussi. Bien que le SUV soit plus court que la berline, ses formes carrées le dotent d’un habitacle plus aéré. Au niveau du coffre, les 380 litres du ZR-V semblent peu, mais il a pour avantage d’avoir un plancher plat, même banquette rabattue, et des formes simples. En sus : le couvre-coffre se plie et se range sous le plancher. Pratique !

Moteur

Vous l’aurez compris, le ZR-V est la version haute sur patte de la Civic. C’est vrai dans son style, dans l’habitacle, mais surtout au niveau de la plateforme. Toute la partie avant est partagée avec la berline, tandis que le plancher et le train arrière indépendant sortent du plus grand CR-V. Logique donc que la motorisation soit la même que sa petite sœur, elle aussi uniquement hybride.

L’ensemble hybride de Honda n’est pas fait comme les autres. Certes, il combine lui aussi un 4-cylindres essence, ici de 2,0 litres, à deux moteurs électriques. Pourtant, c’est le moteur électrique de 184 ch et 310 Nm qui fait tourner les roues la majorité du temps. Le bloc essence est ainsi utilisé comme générateur. Cela étant, à vitesses stabilisées ou à hautes vitesses (autoroute), Honda tire parti de la meilleure efficience du moteur à combustion en le connectant directement aux roues avant. Le meilleur des deux mondes, en somme.

Sur la route

Comme nous l’avions découvert lors de notre dernier essai de la Civic, Honda reste maître dans l’art de la configuration des bons châssis. Il en va de même pour ce ZR-V. La première impression est celle d’un SUV confortable, mais dès qu’on le sort de sa zone de confort, le crossover japonais ne déçoit pas. Les mouvements de caisses sont présents, mais maintenus à un minimum, tandis que le train avant est l’un des plus naturels qu’on ait eu en main – sur une auto « conventionnelle ». Si on le pousse dans ses retranchements, un peu de sous-virage laisse transparaitre un châssis après tout traction, mais dynamique tout de même.

À côté de cela, le ZR-V se prouve confortable. La motorisation hybride fait partie des plus silencieuses du segment et même lors des relances/reprises, le moteur reste bien insonorisé. Mieux insonorisé que les bruits de roulements qui donnent l’impression de rouler sur une mauvaise surface à longueur de journée.

Ce ZR-V hybride se dévoile également être un surperformant. Alors que son homologation ne lui peint pas le meilleur des tableaux (5,8 l/100 km et 130 g/km de CO2), « notre » modèle d’essai Sport réussit à donner une consommation moyenne de 5,5 l/100 km malgré les routes montantes et sinueuses. Qui plus est : lors du train-train quotidien, on est certain de pouvoir faire mieux !

Prix

Facturé à partir de 41 750 € (France : 47 450 €), le Honda ZR-V n’est pas donné. C’est une fâcheuse habitude de la marque, qu’elle compense cependant par une dotation de base assez généreuse. Elle comprend les jantes 18 pouces, l’infodivertissement 9 pouces avec Apple Carplay et Android Auto.

Verdict

Le nouveau Honda ZR-V arrive en Europe avec de sacrés atouts. Il est non seulement doté d’un style harmonieux et d’un équipement de série généreux, ce nouveau crossover brille surtout par son châssis au bon rapport confort/dynamisme et par sa motorisation hybride efficace qui fait mieux en vrai que sur papier !

Fiche technique

• Moteur : 4-cylindres, 2,0 litres + 2 moteurs électriques
• Puissance : 184 ch
• Couple : 300 Nm
• Transmission : rapport fixe
• 0-100 km/h : 7,8 s
• Vitesse maximale : 173 km/h
• Coffre : 380 - 1 312 l
• Consommation : 5,5 l/100 km (mesurée)
• CO2 : 130 g/km (WLTP)
• Prix : 41 750 € (France : 47 450 €)