Parfois, les planètes s'alignent et tout se met en place. Dans la semaine où Ford a annoncé son ambition de ne plus vendre que des voitures électriques en Europe d'ici 2030, Autoscout24 a pu passer deux jours à faire connaissance avec le modèle qui va donner le coup d'envoi de cette révolution électrique : la Mustang Mach-E. Bien sûr, il y a quelques années, il y avait aussi la Ford Focus Electric, mais ce n'était qu'un exercice.
Ceci n'est pas une Mustang
Au fait, abordons déjà le sujet du nom. Oui, le SUV électrique de Ford s'appelle Mustang et non, il n'a rien à voir avec la Mustang classique. Peu importe le nombre d'éléments de design spécifiques et le nombre de logos de cheval galopant : il s'agit surtout d'une astuce marketing pour se démarquer de tous les autres modèles électriques et autres SUV qui apparaissent toutes les semaines.
La preuve ultime ? Cette Mustang Mach-E est construite au Mexique et donc également vendue sur le marché nord-américain, mais les modèles européens ont leurs propres réglages. Et les ingénieurs belges qui en sont responsables sont les premiers à dire que cette Mach-E "n'est évidemment pas une Mustang", et "ne veut pas être une voiture de performance". Si vous voulez comparer, Ford préfère faire référence à une autre ST-Line classique.
Plate-forme spécifique
Quoi qu'il en soit, nous devrions peut-être d'abord examiner de plus près le Mach-E. Le SUV mesure 4,71 mètres de long, ce qui le place exactement entre le Kuga et l'Edge en termes de longueur. Mais cela n'a rien à voir, car ce Mach-E se trouve sur une toute nouvelle plate-forme électrique avec un empattement de 2,98 mètres. La batterie est bien sûr cachée là-dedans.
Le Mach-E a un capot remarquablement long pour un véhicule électrique avec une plate-forme spécifique, mais c'est un choix conscient des concepteurs. À l'avant, il obtient dès lors un "coffre" avec 81 litres d'espace de stockage. Étonnamment petit, surtout quand Ford y monte un diviseur. À l'arrière, le coffre offre 402 litres. Ce n'est pas astronomique, mais c'est acceptable et heureusement de forme régulière. La Polestar 2, par exemple, est au même niveau.
Écran Tesla
À l'intérieur, il y a heureusement assez de place, tant à l'avant qu'à l'arrière. Pas de console centrale grâce à la plate-forme spécifique et suffisamment de hauteur et de lumière avec le toit en verre de série. Heureusement, la qualité de finition n'est pas du niveau des Mustang américaines, mais plutôt au niveau de celui des Ford européennes. Par exemple, la finition en tissu du tableau de bord intègre les haut-parleurs du système de sonorisation Bang & Olufsen. Intelligent.
Difficile de le manquer : le tableau de bord est dominé par un grand écran d'info-divertissement en forme de tablette de 15,5 pouces. Bien qu'on pense toujours que toutes les fonctions de contrôle n'ont pas besoin d'être derrière un écran (la climatisation, par exemple), mais heureusement la dalle est assez grande et les menus pas trop complexes. Le système se souvient même de vos préférences. Par exemple, si vous appelez votre partenaire chaque après-midi en rentrant du travail, le Mach-E vous montrera cette suggestion à l'écran à cette heure.
Quatre versions
Pour l'instant, Ford propose sa Mustang Mach-E en quatre versions : une version propulsion (RWD) et une version à transmission intégrale (AWD), chacune avec une batterie standard ou une batterie à autonomie étendue. La gamme standard a une capacité de 76 kWh (68 kWh utilisables), la gamme étendue de 99 kWh (88 kWh utilisables). La plus petite batterie est disponible en versions RWD et AWD et est couplée à un moteur électrique de 269 ch (sur l'essieu arrière ou sur les deux essieux), et peut atteindre respectivement 440 et 400 kilomètres.
La plus grande batterie est également disponible en propulsion ou à transmission intégrale. En version RWD, elle est équipée d'un moteur électrique de 294 ch et atteint une autonomie de 610 kilomètres ; en version AWD, les moteurs électriques produisent 351 ch et la Mach-E atteindra une distance maximale de 540 kilomètres. Plus tard, il y aura encore une version GT, avec 487 ch et une autonomie de 490 km.
Caractère dynamique
Notre essai s'est limité à deux jours au volant d'une version AWD Extended Range (autonomie augmentée). Ses moteurs électriques produisent 351 ch et 580 Nm de couple. Ainsi, la Mach-E atteindra 100 km/h en 5,1 secondes, mais dès qu'elle dépasse cette vitesse, la puissance instantanée diminue. La vitesse maximale est également limitée à 180 km/h. La Ford régule sa puissance via trois modes de conduite : Whisper, Active et Untamed, qui ont principalement une influence sur l'accélérateur et y associent également une bande sonore numérique. La conduite dite "à une pédale", où l'on freine en relâchant l'accélérateur, est bien maîtrisée.
La Mach-E est remarquablement dynamique, la propulsion maintient la Ford bien au point mort dans les virages et le sous-virage est régulé au mieux. Seul la direction a une tendance au centrage un peu irritante et la suspension est du côté nerveux à basse vitesse. À des vitesses plus élevées, tout se met mieux en place. Lors de notre test hivernal, l'autonomie de 540 kilomètres s'est avérée être de 400 kilomètres, mais pour un SUV électrique de 2,2 tonnes, cela ne fait pas exception. La charge rapide permet de charger cette Extended Range à 150 kW.
Conclusion
Oubliez le nom de Mustang, car il crée des attentes auxquelles que ce SUV électrique ne peut pas répondre. La Ford Mustang Mach-E a suffisamment de qualités propres. Une autonomie confortable, une tenue de route dynamique et un prix relativement compétitif : la Mach-E ne surpasse pas ses références, mais elle se faufile dans la liste des candidats présélectionnés si vous cherchez un SUV électrique. Et c'est une bonne chose.