Aucune voiture n'est aussi inextricablement liée au road trip américain que la Mustang cabriolet. Ford Europe en est également pleinement conscient. La marque à l’ovale bleu a donc lancé une édition spéciale de la Mustang Convertible, qui devrait nous faire rêver de la Route 66. Voici la Mustang California Special !
Hommage
En ces temps de responsabilité écologique, est-il encore acceptable d'écrire quelque chose sur une Mustang ? Votre supposition est aussi bonne que la nôtre. Surtout depuis que Ford a décidé de retirer la Mustang à quatre cylindres en Europe. Par conséquent, chaque Mustang est désormais équipée d'un énorme V8 de 5,0 litres. Un moteur avec les émissions CO2 d'une petite péninsule (274 g/km) et une consommation de carburant qui se situe davantage dans la fourchette de 20 l/100 km, que de 10 l/100 km.
Ce que nous savons, c'est que la Mustang décapotable, également disponible en version California Special, constitue un adieu honorable. Un hommage aux années folles avec de gigantesques moteurs à combustion interne. Du caractère dans une voiture moderne ? On ne voit plus ça très souvent, mais cette Mustang en déborde !
Métamorphose subtile
D'accord, on vous entend déjà demander : "Qu'est-ce qui est différent dans la California Special ?" En fait, la California Special n'est rien de plus - mais aussi rien de moins - qu'une Mustang GT Convertible dotée d'un équipement spécifique. Elle coûte près de 2 000 € de plus qu’une Mustang Convertible et s’équipe de jantes spécifiques grises de 19 pouces à 5 rayons, d'une calandre avec le logo Pony Tri-Bar, d'un intérieur en microfibre, de surpiqûres rouges et des nécessaires logos California Special dehors comme dedans.
Techniquement, la Mustang California Special ne subit pas de métamorphose. À l'avant, le V8 atmosphérique de 5,0 litres développant 450 ch et 529 Nm reste (on ne s’en plaint pas), tandis qu'à l'arrière, un différentiel à glissement limité continue d'assurer le plaisir. Et quelque part, entre toutes ces mécaniques et ces panneaux de carrosserie, il y a une sorte de système de tuyaux qui transforme l'essence en musique, une musique délicieuse. L’habit ne fait peut-être pas le moine, mais l’échappement fait la Mustang.
V8 chantant
Il ne faut pas être narquois, avec sept ans au compteur, la Mustang de génération actuelle est loin d'être la plus pointue des voitures de sport. Avec un poids de 1,8 tonne, le cabriolet est plus une routière qu'une voiture de course. Cependant, ce qui manque à la Mustang en termes de netteté, elle le compense en termes de son. Alors que ses concurrents doivent se contenter de moins de cylindres et de plus de filtres à particules, la Mustang s'en tient à sa sonorité classique, celle d'un V8 bourdonnant qui se fait entendre de plus en plus férocement qu’on approche la zone rouge de près de 8 000 tr/min.
Cela ne veut pas dire que la Mustang est une bête à conduire et qu'elle n'est bonne que pour son son. Pas du tout ! Car la sixième génération peut gérer la puissance grâce à sa suspension arrière multibras et à son différentiel arrière. Cependant, la Mustang ne semblera jamais petite et agile. Elle n'est pas – même selon les normes américaines - une petite voiture de sport...et elle ne s’en cache pas !
Trop c’est trop
Comme on l’a déjà dit, à son lancement en 2015, la Mustang offrait le choix entre le V8 de 5,0 litres et le 4-cylindres de 2,3 litres, et à l'époque, on avait encore le choix entre la boîte manuelle à six vitesses ou automatique. Aujourd'hui, la boîte manuelle n'est disponible que sur la version plus sportive Mach 1. Donc, cette Mustang Cabriolet California Special doit obligatoirement faire avec la boîte automatique à 10 rapports.
On pourrait dire qu'une "vraie Américaine" devrait avoir une boîte automatique, mais on ne peut s'empêcher de penser que la Mustang est plus amusante avec une boîte manuelle. Bien que cette boîte soit une belle pièce de technologie, la Mustang fait parfois littéralement une erreur avec les vitesses. Lors d'une accélération normale, elle rétrograde de la 10e à la 5e, puis immédiatement en 7e, à la recherche du rapport idéal.
Cependant, le V8 est tellement coupleux que la Mustang peut facilement tout faire en deuxième. La boîte de vitesses automatique avec tous ses rapports n'a qu'une fonction écologique. Ainsi, au rythme d'une Toyota Prius, la consommation de carburant peut être réduite à 8,5 l/100 km. Seulement, si vous avez l'intention de conduire comme ça, pourquoi ne pas acheter une Prius qui sera deux fois plus économique ?
Chouchou du gouvernement
La bonne affaire du siècle. Voilà ce qu’a toujours été la Ford Mustang en Europe. Parce qu'aucune autre marque n'offre autant de caractère (et de V8) pour ce prix. À partir d’environ 64 000 €, la Mustang California Special offre un excellent rapport qualité-prix. Surtout si on la compare avec, disons, avec une BMW M4 Cabriolet qui non seulement a deux cylindres de moins... mais coûte des dizaines de milliers d'euros de plus !
Cependant, un nuage gris plane au-dessus de la Mustang V8 : le gouvernement. Pour vous donner une idée, à cause du sévère malus de CO2 en France, il faut payer 40 000 € au gouvernement pour l’immatriculation ! En Belgique, ce montant s'élève également à pas moins de 14 000 €. Secrètement, les autorités européennes aiment voir cette Mustang sur la route. Car une taxe d’immatriculation (ultra) élevée, une taxe de circulation annuelle élevée et une consommation d'essence importante, ça remplit les caisses de l'État.
Conclusion
Icône d'une autre génération. Il n'y a pas de meilleure façon de décrire la Ford Mustang en 2022. La Mustang Convertible California Special est une machine à remonter le temps jusqu'à une période où les moteurs étaient gigantesques, leurs bruits étaient puissants et les designs étaient ridicules. On n’attend rien d’autre d’une Américaine...