Essai : Ford Capri, (2024)

En bref

Après la refonte de la Mustang en un SUV électrique, c’est au tour de la Capri. Cette icone européenne se transforme en une version coupé de l’Explorer électrique, avec de grandes batteries et une bonne autonomie.

On peut dire ce qu’on veut du choix de Ford, mais force est de constater qu’on en parle. Ce fut le cas avec la Mustang Mach-E, le Puma et désormais avec cette Capri. La question se pose : est-ce un réel sacrilège ou doit-on y voir un coup de brio de la part de Ford ?

Extérieur

Du premier coup d’œil, cette Capri pourrait porter n’importe quel autre nom – on pense que Fusion serait le nom idéal d’une Ford électrique – tellement la ressemblance avec la muscle-car européenne est abstraite. Certes, le marketing est fier de nous parler du bandeau noir entre les feux et la vitre de custode arrondie…mais faut gratter sous la couche de crossover 5-portes pour les trouver !

Prenons-donc la tangente : cette nouvelle venue est, purement et simplement, le coupé de l’Explorer. On retrouve le même empattement (2 767 mm), mais la Capri est à la fois plus basse (4 mm) et plus longue (166 mm) que son frère. Elle se différencie par sa propre face avant, ses propres phares LED ainsi que ses propres feux LED à l’arrière.

Intérieur

Dans habitacle, les liens de parenté sont encore plus évidents. C’est simple : les deux Ford électriques partagent l’entièreté de leur mobilier. On y trouve donc une planche de bord totalement dominée par un écran tactile vertical de 14,6 pouces. Ici aussi, cet écran peut coulisser pour non seulement offrir une meilleure visibilité de son affichage, mais également dévoiler un espace de rangement. Pratique, mais ça ne s’arrête pas là puisque la console centrale est tellement grande…qu’elle peut accueillir un ordinateur portable !

À première vue, l’habitacle de la Capri est sympa. On remarque notamment la troisième branche du volant chromée histoire de la différencier de l’Explorer. Pourtant, en grattant quelque peu, on découvre d’horripilantes commandes tactiles sur le volant, un bandeau tactile en lieu et place d’un bouton pour le volume ainsi qu’un ensemble de commandes de vitres sur la porte conducteur avec…deux boutons pour quatre vitres !

Moteur

Ces trois derniers détails d’ergonomie brouillonne ne sont pas de chez Ford…mais de chez VW ! Eh oui, tout comme l’Explorer, la Capri repose sur la plateforme MEB du groupe Volkswagen, comme les VW ID.4, Skoda Enyaq ou Audi Q4 e-tron. Pourtant, les Ford sont arrivés bien plus tard…car la marque à l’ovale bleu n’était pas satisfaite de la première version de la plateforme !

L’attente à du bon, car la Capri bénéficie de la récente mise à jour des motorisations. Sous sa carrosserie, on trouve deux batteries de soit 77 kWh soit 79 kWh. La première est d’office couplée à un moteur électrique sur le train arrière produisant 286 ch et 545 Nm de couple. La seconde batterie est associée à deux moteurs, un sur chaque essieu, pour un total de 340 ch et 545 Nm de couple.

Sur la route

Les légers griefs qu’on peut avoir sur esthétique de la Capri, son nom ou même sa plateforme partagée, s’envolent vite une fois qu’on place ce SUV-Coupé sur une route sinueuse. La direction sur-assistée en ville prend du poids en courbe et devient enfin naturelle. Ensuite, le châssis prend du gîte, mais tout est contrôlé avec brio et il en ressort un dynamisme inné. Même en sortie de courbe, un coup du pied droit viendra faire jouer le train arrière.

Mieux encore : les ingénieurs de Ford ont compris que le dynamisme n’était pas l’opposé du confort ! La Capri se montre donc souple et terriblement bien amortie au quotidien. Tout cela sans tour de magie, sans barre antiroulis active, sans suspension à air et même sans amortissement piloté. Bref, elle a beau reposer sur une base de VW, la Capri roule comme une Ford !

Prix

Comparée à son frère Explorer, la Ford Capri est plus dynamique, offre plus d’autonomie et se dote même d’un plus grand coffre (572 litres). Cependant, elle est aussi plus chère. Pas d’inquiétude, la facture ne fait pas si mal que ça puisque, peu importe la finition ou la motorisation, le supplément est toujours de 3 500 € . La Capri Extended Range RWD s’affiche donc à partir de 49 400 €, tandis que la version à transmission intégrale demande 56 400 € .

Verdict

Outre son nom, quelques touches de design et la détermination du département marketing, la nouvelle Ford Capri n’a rien avoir avec celles des années 60, 70 ou 80. Cela étant, ce SUV-Coupé électrique n’en est pas moins une réelle Ford, grâce à un châssis confortable et dynamique, ainsi qu’une bonne habitabilité.