L'ambition ne manque pas chez DS, la filiale autoproclamée "haut de gamme" de Citroën, qui vole de ses propres ailes depuis quelques années. Avec Alfa Romeo et Lancia, la marque française veut être la référence premium au sein du groupe Stellantis, et à terme être mentionnée dans le même souffle que le luxe que l'on associe habituellement à la capitale française.
DS ne le dit pas à voix haute, mais avec "luxe" et "Paris", on peut penser à des dignitaires français. Par le passé, ils aimaient être transportés dans de prestigieuses berlines locales et, à cet égard, les marques françaises ont une réputation à défendre. Cette DS 9 souhaite également s'inscrire dans cette tradition.
508 XXL ?
Il n'est pas surprenant que cette nouvelle venue soit basée sur la Peugeot 508. La plateforme EMP2 sous-cutanée est la même, et même plus : la DS 9 est basée sur la version allongée de la Peugeot 508, qui est spécifiquement construite pour le marché chinois. L'Extrême-Orient aime les voitures du segment D rallongées, en signe de prestige. D'ailleurs, la DS 9 sort de la chaîne de production en Chine.
De profil, cette 9 ressemble à la 508, bien qu'il y ait de nombreuses différences visuelles. Comme la signature lumineuse spécifique, la bande chromée en travers du capot – que DS appelle une "épée" – l'encadrement chromé des vitres plus épais au montant C et les clignotants arrière, qui reviennent de manière suggestive dans le toit. Et puis, bien sûr, il y a la longueur : avec 4,93 mètres, la DS 9, en tant qu'autoproclamée du segment D, peut jouer avec les berlines du segment E.
Intérieur spacieux
Bien entendu, cela se traduit par un vaste espace dans l'habitacle. Surtout à l'arrière, où les passagers profitent pleinement de l'empattement long de 2,9 mètres. Vous pouvez même opter pour des sièges arrière chauffants et climatisés avec une fonction de massage. Combinez cela avec le cuir nappa de la version Rivoli ou l'alcantara de la Performance Line, et l'atmosphère luxueuse est bien présente. La finition est bonne, même si DS – comme beaucoup d'autres marques premium aujourd'hui – ose utiliser du plastique en dehors de votre champ de vision.
Le tableau de bord baigne dans la même atmosphère baroque. Le bouton de démarrage est maladroitement placé en haut, sous l'horloge, et les commandes des vitres sont centrées sur la console centrale, comme c'est souvent le cas chez DS. Pas de petit volant aplati comme dans la Peugeot 508, mais une grande jante qui tient confortablement dans la main. Les écrans numériques du tableau de bord et de l'infodivertissement sont là, comme dans la 508. Dommage, car en matière d'ergonomie et de rapidité, ils ne font pas le poids face à la concurrence haut de gamme.
Hybride seulement
Pour l'instant, la DS 9 ne peut être commandée qu'en version E-Tense 225. Il s'agit du groupe motopropulseur hybride à traction avant bien connu du groupe PSA, que l'on retrouve également chez Peugeot, Citroën et Opel. Ici aussi, le 1.6 turbo de 180 ch et le moteur électrique de 81 kW (110 ch) se combinent pour produire 225 ch et 360 Nm de couple. Une version 4x4 E-Tense 360 sera disponible sous peu et elle ajoutera un moteur électrique aux roues arrière. De cette façon, elle aura la même puissance que...la Peugeot 508 PSE, à savoir 360 ch.
Cette DS 9 E-Tense 225 atteint les 100 km/h en 8,3 secondes et utilise une boîte de vitesses automatique à huit rapports. L'énergie électrique provient d'une batterie lithium-ion de 11,9 kWh, qui devrait permettre à la Française de parcourir une distance de 48 kilomètres sur une alimentation entièrement électrique. Les émissions de CO2 – importantes, puisque DS vise les professionnels – varient de 33 à 35 g/km. La batterie peut être entièrement rechargée avec le chargeur embarqué de 7,4 kW, ce qui prend environ deux heures.
Confort français ?
Avec une batterie pleine, voyager à bord de la DS 9 est un régal, d'autant plus qu'elle démarre toujours en mode électrique. On peut également choisir un mode de conduite hybride, sport ou confort. On ne pense pas que le mode sport soit nécessaire, car le son du 1,6 litre perturbe l'atmosphère sereine à bord lorsqu'il tourne à plein régime. Un 2,0 litre essence un peu plus doux et crémeux aurait été plus approprié, mais les Français n'en utilisent plus depuis un certain temps.
Qu'apporte ce mode confort ? La "Active Scan Suspension", les amortisseurs adaptatifs qui sont ajustés en fonction des données récupérées par une caméra située derrière le pare-brise et absorbent ainsi les bosses. Elles le font raisonnablement bien, mais pas sensiblement mieux que, par exemple, les "butées hydrauliques progressives" utilisés par Citroën sur ses modèles. Ne vous attendez donc pas au même confort que, par exemple, une suspension pneumatique.
Conclusion
Avec un prix de départ de 54 990 euros (FR : 55 000 €) et un niveau de finition standard généreux, la DS 9 n'est pas une voiture bon marché, mais elle offre beaucoup d'espace et de confort. Une luxueuse berline haut de gamme ? On dira plutôt : une bonne tentative. Mais surtout une alternative intéressante pour ceux qui veulent autre chose qu'une hybride allemande du segment D.