Toute modulaire soit la plateforme MEB du groupe Volkswagen, il semblerait que, pour les compactes du segment C du moins, la modularité fasse place à de l'ingénierie de badge. Cette nouvelle Cupra Born est-elle simplement une Volkswagen ID.3 en tenue de sport ? Eh bien, en définitive…oui ! Pourtant, cela lui apporterait bien plus d'avantages que d'inconvénients…
Tuning
Depuis la genèse de Cupra en tant que marque "indépendante" – elle est toujours sous la tutelle de Seat – il semblerait que chaque modèle sorte son côté sportif avec une robe légèrement différente et des accents cuivrés. C'est la même chanson sur cette Born, sauf qu'elle semble pousser le bouchon "tuning" un peu trop loin. Bref, les yeux aguerris auront reconnu que cette nouvelle électrique reprend les éléments de style du concept Seat el-Born. Cependant, les logos Seat et le préfixe sont passés à la trappe – en Espagnol, "el" veut dire "le/la", ce qui aurait fait "la la-Born" – en faveur de la sauce Cupra.
Histoire de la différencier de sa sœur de Wolfsburg, on trouve une face avant affinée, faite d'une grande et basse calandre, et de fins feux LED. À l'arrière, une bande LED traverse le hayon et le bouclier s'équipe d'un vrai-faux diffuseur. Avec les grandes jantes, les jupes latérales et la foulée d'accents cuivrés…c'est un peu de trop à notre goût. D'ailleurs, il n'y aura pas de version "conventionnelle" badgée Seat puisque la révolution électrique est réservée à la marque sportive.
Chaleur espagnole
À l'intérieur, Cupra semble avoir voulu apporter un peu de chaleur du Sud dans l'habitacle moderne mais sommes toute austère de la VW. Ainsi, même si on reconnaît les éléments fondamentaux (position de conduite, visibilité et éléments de commande), le tout semble plus mature. Déjà, il y a une véritable console centrale, recouverte d'alcantara qui plus est. De série, les sièges baquet s'habillent de tissu Sequal fait de filets de pêche recyclés et le volant en cuir est chauffant.
Côté technologie, on retrouve le grand écran de 12 pouces et le système d'infodivertissement partagé avec les autres récents produits de Seat/Cupra. Malheureusement, l'ergonomie est toujours aussi brouillonne. Pire encore, le volant adopte désormais des commandes tactiles/haptiques que l'on touche par mégarde en tenant la jante à 9h15. De quoi vous énerver à chaque manœuvre ! Franchement, Cupra…
Petit coup de boost
Bon, calmons-nous et descendons d'un étage. Au propre comme au figuré, car sous le plancher de la Cupra Born on retrouve la batterie. Un avantage de la plateforme MEB qui confère, à l'allemande comme à l'espagnole, une habitabilité généreuse et un coffre tout aussi grand de 385 litres. Les deux fausses jumelles partagent d'ailleurs leurs accus. L'entrée de gamme s'équipe d'un ensemble de 45 kWh alimentant un moteur de 110 kW (150 ch) sur le train arrière. Le moteur de 150 kW (204 ch) s'équipe quant à lui d'une batterie de 58 kWh. En haut de gamme on trouve une batterie de 77 kWh mais, comme pour la moins puissante des Born, il faudra attendre 2022.
Un autre élément pour lequel Cupra nous fait patienter est la fonction e-Boost. Totalement unique à la marque espagnole, elle augmente la puissance de 20 kW pour porter le total à 231 ch. Elle sera en option sur la batterie moyenne et de série sur la plus grosse. Niveau autonomie et charge, seule la batterie de 58 kWh est homologuée pour l'instant, affichant un total de 424 km à charge pleine. Une charge qui pourra d'ailleurs s'effectuer en courant continu jusqu'à 120 kW.
Bombinette électrique ?
Roulant 15 mm (avant) et 10 mm (arrière) plus proche du sol que sa sœur de plateforme, la Cupra Born bénéficie également de ses propres réglages de suspensions et de châssis. Est-ce suffisant pour la transformer en bombinette ? Eh bien, même si la faction n'est pas aussi nette que cela, il faut noter que les batteries abaissant le centre de gravité et le train avant direct (direction progressive de série) confèrent à cette Born un certain dynamisme.
En plus, jeter une électrique à propulsion de courbe en courbe en ne ralentissant qu'à la régénération au lever de pied, ça a quelque chose d'enivrant. Seuls le bruit et les vibrations d'un moteur manquent. En sus, ce châssis dynamique n'ampute en rien le confort général. De toutes les électriques partageant la plateforme MEB au confort de roulage plutôt ferme sans amortissement adaptatif, cette Cupra est peut-être celle qui le justifie le mieux de par son côté sportif. Pour ce qui est de la consommation, notre essai à bonne cadence se conclut avec une moyenne de 19,3 kWh.
Taxe sportive
La bière et les tapas, c'est moins cher en Espagne, non ? Eh bien, pas les voitures électriques ! Pour l'instant, seule la Cupra Born 58 kWh 150 kW est disponible au catalogue, à partir de 42 280 € (France : 40 250 €). Ce qui la rend près de 5 000 € plus chère que l'ID.3 (en France, la différence n'est que de 370 €), mais elle essaye de compenser ce gouffre par une dotation de base assez bien fournie.
Verdict
Au final, cette nouvelle Cupra Born n'est pas qu'une simple Volkswagen ID.3 avec un peu de maquillage pour faire passer le subterfuge. Elle reprend certes les éléments de base, mais le tout est traité à la sauce espagnole, avec une bonne dotation de série, une finition bien mieux exécutée et un châssis dynamique. Bon, maintenant reste plus qu'à trouver un peu de peinture pour bomber ces accents cuivrés…