Cupra et sa propre identité : ce n'est pas une mince affaire. En 2018, la filiale de Seat était censée commencer à construire des modèles sportifs sous son propre drapeau, mais avec les Cupra Ateca et Leon, l'ombre de la maison mère Seat planait encore trop sur la jeune marque. Cette situation a lentement évolué avec l'arrivée du Formentor, un crossover dont la hauteur se situe entre l'Ateca et la Leon, et plus récemment avec la nouvelle Born, l'interprétation espagnole de la Volkswagen ID.3 électrique.
Mais si vous regardez de plus près le Formentor, il y a un doute qui plane. Le premier modèle propre à la marque sportive espagnole peut s'équiper d'un 2,0 litres de 310 ch et bientôt d'un véritable 5-cylindres de 390 ch. D'un autre côté...il y a cette version d'entrée de gamme équipée d'un 1.5 TSI développant 150 ch. En soi, ce n'est pas un mauvais postulat, car ce quinze-cent a déjà fait ses preuves au sein du groupe Volkswagen. Cependant, ce moteur n'est pas la première chose qui vient à l'esprit lorsqu'on pense à une marque s'autoproclamant sportive.
Jeu des 7 différences
La version d'entrée de gamme du Formentor conserve heureusement le même look épuré, avec des hanches plus larges et une ligne de ceinture qui remonte soudainement. Le crossover de 4,45 mètres de long présente un pare-chocs et un spoiler légèrement moins agressifs, ce qui se remarque surtout à l'arrière. À l'intérieur, les différences sont également minimes : l'écran du système d'infodivertissement est légèrement plus petit de série (10 pouces contre 12 pouces dans la liste des options), le volant se passe du bouton de démarrage (qui se trouve sur la console centrale) ainsi que du bouton des modes de conduite.
Sinon, l'habitacle reste un environnement agréable, bien qu'il ne soit pas entièrement exempt de critiques. La position de conduite est étonnamment basse, la qualité de fabrication est à la hauteur et le volant est agréable à tenir en main. Cependant, le système d'infodivertissement reste un peu réticent à l'ergonomie, tant pour sa réactivité que pour le fonctionnement de la climatisation ou des modes de conduite. Il est également dommage que les palettes de changement de vitesses derrière le volant soient trop petites.
Services éprouvés
Passons au 1.5 TSI. Il développe 150 ch et 250 Nm, et il est relié de série à une boîte de vitesses manuelle à six rapports. En option, et c'était le cas sur notre voiture d'essai, il peut être équipé d'une boîte de vitesses à double embrayage et à sept rapports. Dans ce cas, il lui faudra 8,9 secondes pour atteindre les 100 km/h et sa vitesse maximale est de 203 km/h. Notons que le 1.5 TSI que Cupra utilise ne dispose pas (encore) de la technologie mild hybrid que Seat propose déjà sur la Leon.
Dans le Formentor, ce 1,5 litre fait exactement ce qu'on attend de lui : il est souple et volontaire, avec une bonne dose d'éthique de travail. La DSG fait son travail sans trop de critiques en mode normal, mais elle est plus alerte en mode sport. Pour le reste, le crossover Cupra présente un comportement sain et surtout sûr. D'ailleurs, il n'est disponible qu'en traction avant. Mais est-il vraiment excitant ou au moins divertissant, comme on l'espère d'une Cupra ? Malheureusement, ce n'est pas le cas.
Conclusion
Le 1.5 TSI, et donc le Formentor tout court, s'affiche à 33 260 euros, tandis qu'un peu plus de 2 000 euros devront être ajoutés pour la version avec la boîte DSG (35 400 euros). C'est beaucoup moins que le Formentor VZ de 310 ch, mais bien sûr, il offre aussi moins de performances et moins de plaisir de conduite. Cela ne signifie pas que ce Formentor d'entrée de gamme est une mauvaise voiture, au contraire : le 1.5 TSI reste un moteur décent, et le Formentor est une agréable addition à la gamme Seat. Pardon : Cupra.