Test comparatif: Peugeot 407 vs. Kia Magentis – Ramasse-miettes

Sur le marché automobile, le segment moyen est dominé par Audi (target=undefined), BMW (target=undefined), Mercedes (target=undefined), Opelet VW (target=undefined). Les autres constructeurs en sont réduits à ramasser les miettes. Nous avons comparé les modèles diesel de 140 CV de deux de ces petits poucets malgré tout intéressants : la Peugeot (target=undefined)407à peine modifiée depuis cinq ans déjà et la KiaMagentis récemment remaniée en profondeur.

Au début 2009, la Magentis s’est faufilée sur le marché sous des traits redessinés de façon aussi effacée qu’inaperçue. Les nouveautés esthétiques sont certes repérables sans ambiguïté au premier coup d’œil, mais la Kia berline garde une allure discrète. Moderne et dotée de tous les attributs conceptuels qui caractérisent aujourd’hui les modèles de sa catégorie, elle entretient néanmoins jusqu’au plus profond de sa chair un caractère soucieux de ne pas détoner dans le paysage.

En comparaison, la Peugeot 407 affiche pratiquement une image criarde. Sa proue expressive encadrée par ses phares effilés, son énorme calandre, ses proportions audacieuses et sa ligne aux accents de coupé dissimulent une conception trois volumes conservatrice en soi. Il y a quelques années, la berline moyenne au lion a pu susciter l’émoi, mais à l’heure actuelle, elle est pour ainsi dire devenue classique.

Loin d’antres de raffinement

L’intérieur de la 407 n’est pas non plus tout à fait dans l’air du temps. Peugeot a toutefois mis à notre disposition le modèle de base plutôt sobre. L’unité de commande de la climatisation y est relativement mesquine et les matériaux ne sont pas particulièrement élégants. Les surfaces souples ont une apparence de plastique basique et la largeur de certains interstices dépasse sensiblement les tolérances appliquées chez Audi. De même, les instruments ronds cerclés de chrome sur un arrière-plan blanc désuet ne correspondent plus aux tendances actuelles. Pour le reste, on est confortablement installé sur les sièges au rembourrage souple, la place disponible à l’avant est appropriée, la fonctionnalité est irréprochable; on trouve donc des raisons plus que suffisantes de se sentir bien à bord de la Française.

De fait, la Magentis nous a également été fournie dans l’équipement de base, mais il s’agit en même temps du niveau supérieur de la gamme. La 2.0 CRDi généreusement équipée peut uniquement être agrémentée en supplément d’un pack confort comprenant la climatisation automatique et les sièges en cuir pour à peine plus de 1.000 euros. Sans oublier une boîte automatique à quatre rapports, associée à un régulateur de vitesse, qui peut être commandée pour 1.200 euros. Le régulateur n’est en revanche pas disponible dans la version à transmission manuelle qui nous a été confiée; c’est une réelle lacune, ainsi que nous l’avons constaté au cours de notre essai prolongé.

Belles dimensions chez Kia

De même, dans la Kia, nous avons été déçus par le système de navigation Clarion facturé à plus de 2.000 euros. Il remplace l’autoradio CD normalement installé de série, qui dispose dans la console centrale de connexions Aux, USB et iPod certes bien utiles, mais dont la fonction est supprimée en conjonction avec le navigateur Clarion. Notre conseil: si l’on souhaite la navigation dans la Magentis, il est préférable de recourir à un appareil portable.

En parallèle, la Magentis atteste d’un positionnement particulièrement positif en ce qui concerne son espace. Même les passagers arrière bénéficient d’un dégagement considérable aux genoux dans la berline de 4,80 mètres. De plus, tout y est mis en œuvre d’une manière nette et soignée. L’habitacle à la fois moderne et fonctionnel n’offre cependant pas une ambiance de bien-être intime. Les sièges en cuir ne sont que moyennement dessinés et l’omniprésence du plastique manque de chaleur douillette et de rayonnement. Outre de nombreux compartiments de rangement, la Magentis possède néanmoins un coffre d’une capacité de 500 litres.

Bouton intelligent

La 407 peut accueillir 100 litres en moins, et qui plus est, ne comporte qu’une roue de secours. Détail pratique, le hayon arrière s’ouvre en appuyant simplement sur un bouton dissimulé dans le zéro du sigle 407, tandis que du côté de la Kia, il faut utiliser la clé ou la commande à distance, ce qui peut être fastidieux. Un autre avantage de la Peugeot réside dans le dossier arrière rabattable en deux parties, qui permet le transport d’objets relativement encombrants.

Les deux rivales en lice n’ont toutefois pas pour finalité le transport de marchandises, mais bien le déplacement pratique de passagers. À cet égard, la Peugeot a l’avantage à tous points de vue, hormis pour l’espace sensiblement moindre à l’arrière. S’agissant du châssis, de l’entraînement ou de l’insonorisation, elle surpasse triomphalement la Kia, atteignant un degré de confort magistral.

Meilleur moteur dans la 407

Le deux litres quatre cylindres de la 407, développant 140 CV, est meilleur que le diesel de la Kia dans pratiquement tous les domaines. À l’arrêt ou dans les hauts régimes, le bloc turbo français se montre en permanence étonnamment silencieux et discret. Dans la Magentis, l’auvent manque de matériau d’isolation pour contenir, sur le plan acoustique, la mécanique du reste extrêmement moderne. Le temps mort dans la réponse du turbo est en outre relativement prononcé en dessous de 2000 tours dans le 2.0 CRDi. De plus, l’arrivée de la puissance s’interrompt après chaque passage de rapport, ce qui est sans doute imputable à une régulation déficiente de la pompe d’injection et à une programmation imparfaite.

Malgré une puissance théoriquement inférieure de 10 CV, la 407 relègue également la Kia au second plan en ce qui concerne ses performances routières. D’après leurs constructeurs respectifs, le sprint jusqu’aux 100 km/h oscille aux alentours de 10 secondes- un peu moins pour la Peugeot et un peu plus pour la Magentis. Lors de nos essais, l’écart s’est révélé plus large, la 407 devançant nettement la Kia à 11,3 secondes contre 12,6 secondes. En termes de vitesse de pointe également, la Peugeot est plus rapide, atteignant 208 km/h, soit une différence de 7 unités.

Bonnes berlines routières

Malgré ses meilleures performances, la Peugeot se montre par ailleurs plus sobre : à un rythme de croisière soutenu (160 km/h), la 407 a consommé 7 litres bien tassés, tandis que la Kia a englouti un bon litre supplémentaire. À 130 km/h, le chiffre diminue d’environ un litre de part et d’autre. Grâce à cet appétit raisonnable, la Peugeot peut parcourir jusqu’à 1000 kilomètres avec les 66 litres de son réservoir, tandis que la Kia est à sec près de 200 kilomètres plus tôt.

En dehors de ces aspects, les deux adversaires sont bien équipées pour filer sur l’autoroute. À la puissance remarquable du moteur et à la poussée vigoureuse s’ajoutent dans les deux cas une tenue de route stable et un confort agréable dans les longues étapes. Malgré tout, même si la Magentis plus rigide tient correctement la route, sa direction ne se durcit pas suffisamment lorsque la vitesse augmente et elle suscite une impression de flou autour de la zone centrale. De plus, le confort d’amortissement de la Kia est adéquat, mais en comparaison de la 407, il paraît néanmoins quelque peu sommaire.

Données techniques

Choix intéressants

Avec sa plate-forme conçue à la manière d’une chaise à porteurs, la Peugeot assure un niveau de confort exemplaire, dont devraient s’inspirer ses concurrentes de fabrication allemande, pour la plupart ajustées dans un esprit sportif. Et bien qu’il préserve parfaitement le dos de ses occupants, le véhicule conserve la stabilité de sa trajectoire au sommet de sa plage de vitesse; il ne gâche pas non plus le plaisir d’un pilotage dynamique sur les routes à lacets. La 407 tangue dans les courbes négociées à vive allure et se laisse, il est vrai, aller à un sous-virage à un stade précoce, mais dans l’utilisation quotidienne, un conducteur ordinaire ne franchira pas les limites de son potentiel dynamique. C’est ainsi que doit être un châssis. Associé à une assistance de régulation de dernier cri et à des freins mordants, il offre en permanence une réserve substantielle de sécurité. En matière d’équipement de sécurité, la Magentis ne prête elle non plus le flanc à aucune critique, s’accordant seulement une fraction de seconde supplémentaire au freinage.

En bref

Il ne faut pas nécessairement opter pour les modèles qui règnent traditionnellement sur la catégorie moyenne pour jouir de sa qualité de bon aloi. Aussi bien Peugeot que Kia ont dans leur catalogue des alternatives non négligeables, qui sont notamment intéressantes eu égard à leur prix. Si la décision d’achat doit exclusivement reposer sur le rapport entre le prix et la place disponible, la Magentis l’emporte sans la moindre hésitation.

Dans ce duel, la 407 se révèle toutefois plus convaincante dans la quasi-totalité des autres disciplines, bien qu’elle soit déjà plus âgée. Elle offre les caractéristiques routières dans l’ensemble les plus équilibrées, elle est équipée d’un moteur plus discret et plus économique, qui fournit de surcroît les meilleures performances. Quant au châssis de la Peugeot, axé sur le confort et équilibré, il ne laisse lui non plus aucune chance à la Kia.