Pour un constructeur qui a la réputation de (trop) prendre son temps pour se renouveler, Alfa fait ici preuve de réactivité. Lancés respectivement en 2016 et 2017, les Gulia et Stelvio ne sont pas encore à l'âge habituel du facelift, mais il y avait urgence à corriger le tir.
Handicap
En effet, tout en encensant les qualités dynamiques des nouvelles Alfa, presse et public avaient dès le lancement mis le doigt sur ce qui allait très probablement handicaper leur carrière : la qualité perçue de l'habitacle, et le niveau technologique très en dessous de la moyenne premium. Les prédictions se sont avérées justes : les ventes des Giulia et des Stelvio ne sont pas à la hauteur des attentes, et les lacunes citées plus haut n'y sont pas pour rien. En deux ou trois ans à peine, le constructeur a donc réagi.
Ce qui ne change pas
Ceci est un facelift sans facelift, car Alfa n'a corrigé que ce qui devait l'être. Pas un trait de crayon n'a donc été modifié. C'est un soulagement. Car on se souvient encore que les superbes 156 et 147 ont été défigurées par leur facelift. Même Donatella Versace était choquée par un tel ratage chirurgical. Bref, pas de bistouri, le constructeur se contente de proposer de nouvelles teintes de carrosserie, et augmente le nombre de finitions pour toucher un public plus large, notamment féminin.
Plus important encore dans le cas d'Alfa : pas la moindre modification aux mécaniques ou au châssis. Il faut le dire et le redire encore : sur ces plans, les Alfa sont irréprochables. Du moteur de base à la Quadrifoglio, pas une mécanique n'est "mouais, bof…". Et pour ce qui est du dynamisme, du plaisir de conduite, de la faculté à offrir des sensations au conducteur averti, les Giulia et Stelvio sont des références de leurs segments.
A la hauteur
Dès qu'on s'installe au volant, on constate qu'Alfa s'est attaché à soigner la présentation. Les plastiques utilisés sont de bien meilleure facture, les ajustements sont plus précis, et tout cela donne un habitacle plus valorisant.
Mais le plus gros progrès concerne la technologie. Exit le système multimédia à peine plus évolué que celui d'une Fiat 500, la transformation est radicale. Désormais, l'écran du système multimédia occupe presque toute la surface du panneau noir de la planche de bord. Cet écran est tactile, mais la molette de commande sur la console est conservé, ce qui facilite l'usage en conduisant. Le système multimédia lui-même est d'une toute nouvelle génération. Les différentes fonctions sont affichées sous forme de widgets, que l'on peut organiser à sa guise selon ses préférences d'un simple glissement de doigt. Le graphisme est moderne et la connectivité est dans la norme, permettant par exemple d'envoyer une destination dans le GPS depuis votre téléphone alors que vous finissez votre café dans la cuisine. Soyons clairs, ce système ne fera pas d'ombre aux derniers systèmes haut de gamme allemands, mais nous pensons vraiment qu'il remet les Alfa dans la course.
Enfin, en matière d'aides à la conduite aussi, Alfa se remet à niveau, sans pour autant compromettre son ADN de voitures à conduire. Giulia et Stelvio reçoivent donc à présent un cruise control intelligent, une aide active au maintien de voie, une surveillance d'angle mort avec correction de cap, bref, tout ce qui compose une conduite autonome de niveau 2. La bonne nouvelle, c'est qu'aucun de ces systèmes ne se montre intrusif ou ne "sur-réagit", comme ceux de Mercedes ou Volvo par exemple.
Alfa a donc compris que vendre des voitures à une espèce en voie de disparition (les purs amateurs de conduite pour qui tout le reste est secondaire) ne suffisait pas. Avec ces quelques adaptations, on espère que la Giulia et le Stelvio se donnent enfin une chance de convaincre ceux qui ne transigent pas avec un niveau minimum de qualité et de gadgets.
Ces nouvelles versions arriveront en concession début 2020, les tarifs ne sont pas encore connus.