D'ici 2026, Bentley ne sortira plus que des modèles hybrides et électriques, et d'ici 2030, la marque se focalisera uniquement sur les modèles entièrement électriques. La décision semble sévère mais elle a du sens. Après tout, en 2030, le Royaume-Uni ne veut plus vendre de nouvelles voitures équipées de moteurs à combustion interne classiques. Les marques britanniques doivent donc suivre le mouvement. C'est-à-dire : fin de l'histoire pour les V8 et W12 offerts par Bentley sous le capot de sa Continental GT.
Cette troisième génération de "grand tourer" britannique sera donc sans doute la dernière sans support électrique. Après tout, cette Continental GT a fait ses débuts en 2017 et si l'on tient compte du fait qu'une génération dure aujourd'hui sept à huit ans, la prochaine génération de Continental GT sera au moins hybride.
Bye bye Phaeton, bonjour Porsche
Un salut honorifique pour cette Continental GT W12, et c'est probablement la meilleure Continental GT que Crewe n'ait jamais construite. Cela a tout à voir avec la plateforme. Contrairement aux deux précédentes générations, cette nouvelle Bentley ne repose plus sur la plateforme de la Volkswagen Phaeton mais sur celle de la Porsche Panamera, qui a fait ses débuts quelques mois plus tôt.
Cette nouvelle base technique fait en sorte que les quatre roues motrices de la Continental GT accordent désormais encore plus d'attention au train arrière, qu'il y a désormais des barres antiroulis actives qui offrent encore plus de stabilité et une suspension pneumatique à trois chambres qui amène encore plus de confort. Ajoutez la boîte de vitesses à huit rapports à double embrayage et vous savez : la technologie de Zuffenhausen est derrière tout cela. Mais c'est tout sauf une punition, comme l'a prouvé notre récent essai de la Panamera rajeunie.
Style baroque
La Continental GT ne laisse pourtant pas cette nouvelle base s'en prendre à son cœur : elle veut toujours impressionner avec un style baroque et un confort débridé. Ce style est toujours basé sur le modèle original, mais il est maintenant plus fin et plus pointu que jamais. Il suffit de regarder les phares cristallins ou les feux arrière elliptiques, ou encore la façon dont les passages de roues arrière se détachent sur les flancs.
À l'intérieur, bien sûr, c'est déjà du luxe. Si vous voulez vraiment chercher la petite bête, vous risquerez de trouver les sièges avant un peu trop hauts, une banquette arrière un peu trop étroite, ou les influences de l'Audi sur le volant ou le système d'info-divertissement. Mais cela ne vous laisse pas de marbre : l'intérieur, fait à la main, est tout simplement de premier ordre. Même les aérations ou encore l'écran central – qui se cache à la pression d'un bouton – sont de première classe.
Chef-d'œuvre
Le point fort sous le capot est toujours le W12 6,0 litres biturbo d'origine Volkswagen. Dans cette troisième génération de Continental GT, il produit 635 ch et 900 Nm. Il suffit de 3,7 secondes pour atteindre 100 km/h, tout en continuant à rouler à 333 km/h. Des chiffres impressionnants, surtout quand on sait que cette Continental GT tare à 2 tonnes sur la balance. Le fait que ce moteur dispose de la désactivation des cylindres et que la boîte offre la roue libre, ne fera pas oublier un fait important : la consommation de ce gros W12 est de toute façon à deux chiffres. Par exemple, nous étions à 11,2 l/100 km.
Non pas que le propriétaire de la Continental GT y soit sensible, car si ce W12 rayonne une chose, c'est la commodité. La facilité avec laquelle il navigue dans le trafic à des vitesses contrôlées - seulement perturbées par une certaine hésitation de la boîte de vitesses dans les embouteillages - et flotte sur le couple. La facilité avec laquelle vous naviguez sur l'autoroute et profitez pleinement du système audio Naim. C'est tout simplement délicieux. La facilité avec laquelle ce gros monstre se réveille aux commandes de l'accélérateur et déploie toute sa cavalerie. C'est purement impressionnant.
Mais n'y voyez pas une voiture de sport : cette Continental GT est peut-être plus vive et plus sportive que sa devancière, mais elle reste avant tout une auto de "grand tourisme". La direction n'est peut-être pas aussi précise, mais la suspension est beaucoup plus indulgente. Le confort et le luxe dominent toute l'expérience de conduite. Même le bruit du W12 semble civilisé et discret. Après tout, Bentley aime laisser la porte entrouverte pour les variantes Speed.
Conclusion
La révolution verte dans l'industrie automobile touche également les marques de luxe. Les prochaines Bentley seront de plus en plus électriques, ce qui signifie que cette Continental GT pourrait être la dernière à bénéficier d'un W12 sous le capot. Heureusement, c'est aussi la meilleure Continental GT ! Ce qui donne au "grand tourer" britannique un salut approprié.