L'E-Tron, le premier SUV électrique d'Audi, étend modestement sa gamme. Non seulement vers le bas, où la version 55 Quattro est rejointe par la 50 Quattro moins puissante, mais aussi vers le haut. Ici, Audi ajoute une véritable version S à sa gamme E-Tron, disponible à la fois dans la version classique E-Tron et en variante Sportback.
De l'arrière à l'avant
Normalement, la recette S de chez Audi est simple : une carrosserie un peu plus sportive, un châssis modifié et plus de puissance moteur. Et c'est tout. Mais comment cette recette s'applique à un SUV électrique ? Là aussi, Audi a joué avec les moteurs électriques de l'E-Tron. Il est équipé de série de deux moteurs électriques, un sur l'essieu avant et un autre, plus puissant, sur l'essieu arrière. Dans la version 55 Quattro, par exemple, ils produisent 360 ch, avec 408 ch en mode overboost.
Dans cet E-Tron S, les ingénieurs allemands ont déplacé le puissant moteur électrique de l'essieu arrière vers l'avant, et le moteur électrique de l'essieu avant a fait le mouvement inverse. Il y est joint par un autre identique, de sorte que dans cette version S, vous disposez de trois moteurs électriques. Une première pour une Audi électrique. Ainsi, la puissance passe à 436 ch et 808 Nm, ou, pendant huit secondes, à 504 ch et 973 Nm en mode Sport avec overboost.
(Pas) rapide comme l'éclair
Pourtant, le 0 à 100 km/h n'est pas d'une rapidité impressionnante comme sur une Tesla Model S ou une Porsche Taycan Turbo S, qui passent cette marque en moins de 3 secondes. Après tout, même en tant que Sportback, l'E-Tron S a encore 2,6 tonnes à faire rouler en douceur. Cela étant, les 4,5 secondes sont bien plus que ce dont vous aurez besoin dans la circulation. La vitesse maximale est de 210 km/h.
La batterie reste la même que celle de la 55 Quattro : une unité de 95 kWh dont vous pouvez utiliser 86 kWh. En théorie, cela devrait vous permettre d'atteindre une autonomie de 370 kilomètres, mais en pratique, vous devrez vous contenter d'un peu plus de 300 km. L'E-Tron n'est pas une voiture économe et encore moins dans sa version S. Une consommation moyenne de 28 kWh/100 km ? C'est ce que disent les chiffres du WLTP…mais c'est aussi beaucoup !
Catcheur
Le grand coupable est bien sûr le poids. L'E-Tron est équipé d'un gros bloc de batteries qui lui permet son autonomie nécessaire et dont il ne peut tout simplement pas s'en débarrasser. Pourtant, Audi fait des efforts : le centre de gravité est bas, la suspension pneumatique ajustée réussit à masquer beaucoup de choses, et les Allemands ont développé un ingénieux système de vectorisation du couple. Lorsque l'E-Tron a besoin de plus de puissance pour atteindre le sol ou lorsque l'adhérence devient précaire, les roues avant s'en mêlent. Les moteurs électriques à l'arrière contrôlent chacun leur propre roue, et après quelques millisecondes, ils lui fournissent une quantité de puissance appropriée.
En théorie, vous pouvez laisser la roue arrière glisser, mais en pratique, cela ne donne pas vraiment envie. On sent que l'électronique préfère garder l'E-Tron S Sportback bien dans les clous. Alors, laissez-le lutter un peu moins avec son poids, laissez-le aller un peu plus lentement, utilisez l'accélérateur à fond lors des dépassements, et maintenez ainsi la consommation dans les limites.
Coût supplémentaire, valeur ajoutée ?
La grande question est de savoir quelle est la valeur ajoutée de cette version S. Visuellement, la recette S est une sportivité plutôt discrète. À l'extérieur, le pare-chocs avant est plus robuste, avec des orifices de refroidissement plus grands, et l'élargissement des passages de roue le fait tenir un peu plus haut sur ses roues. À l'intérieur, l'évolution est limitée à des sièges de sport et à quelques logos S.
La décision que vous devez prendre est de savoir si cette puissance supplémentaire et les garnitures visuelles valent les 11 000 euros supplémentaires. En effet, par rapport à un E-Tron Sportback 55 Quattro "normal", cet E-Tron S Sportback nécessite ce surcoût. Cela dit, il est peut-être plus important d'apposer une clé badgée S sur la table du club de golf…
Conclusion
L'Audi E-Tron S Sportback est une pièce d'ingénierie solide et montre de manière impressionnante quel genre d'avenir électrique attend la technologie Quattro. Mais selon nous, ce troisième moteur électrique est un moteur de trop. Un E-Tron plus civilisé, qui n'est en aucun cas une voiture lente, fait la même chose dans 90 % des circonstances et pour moins cher.