Afin de bien différencier les véhicules polluants de ceux qui le sont moins, un système d'identification d'un véhicule à moteur vient d'être mis en place dans Paris et bientôt dans toutes les grandes villes françaises. Voici les modalités d'application d'un énième dispositif visant à lutter contre la pollution récurrente des grandes villes en France, qui va concerner directement la circulation limitée et restreinte de véhicules pendant certains jours de grande pollution dans les centres urbains. Suivez le guide de la mise en place de la pastille verte Crit'air.
La pastille verte n'est pas un nouveau concept sorti de nulle part, loin de là. Un décret datant d'août 1998 prévoyait en effet d'introduire dans le Code de la Route un nouveau mode d'identification des véhicules les moins polluants. Une pastille verte à apposer sur le pare-brise d'un véhicule était censée démontrer les grandes vertus en matière de respect de l'environnement des véhicules à moteur les plus méritants. Bref, un moyen comme un autre d'attribuer un bon point aux voitures dites ""propres"" c'est-à-dire n'émettant pas ou très peu de gaz carbonique et de produits toxiques pour la santé et pour l'environnement. Parmi les bons élèves de la classe qui avaient droit à la belle cocarde verte, on comptabilisait les véhicules électriques bien sûr, mais aussi les voitures roulant au gaz (naturel ou GPL) et toutes les machines roulantes à l'essence et au diesel munies d'un pot catalytique ou d'un équipement équivalent. Mais le beau projet n'a pas fait long feu puisque 5 années seulement après sa parution, la pastille verte n'a plus été éditée et les règles d'application se sont vues modifiées. Un décret de février 2012 scella définitivement le sort de l’ancêtre de la pastille verte, qui vient tel un phénix de renaître de ses cendres.
Les dispositifs de lutte anti-pollution s'intensifient. Aujourd'hui, les autorités viennent de créer une nouvelle vignette Crit' air que d'aucuns qualifient de nouvel impôt déguisé. Les véhicules concernés sont les voitures, bien sûr, mais aussi les 2 et 3 roues, les poids lourds et les bus. Les véhicules sont tout d'abord classés en différentes catégories en fonction du type de motorisation et de leur âge. Pour bien les identifier, des vignettes Crit'air de couleurs différentes ont été créées. Le propriétaire d'un véhicule souhaitant circuler dans Paris doit impérativement déterminer la classe environnementale de sa voiture en se rendant sur Internet par exemple. Un simulateur moyennant l'entrée de données concernant le type de motorisation et la date de première mise en circulation devra déterminer la classe environnementale du véhicule. Une couleur est alors attribuée au véhicule qui peut être verte, mauve, jaune, orange, bordeaux ou grise. C'est aussi la couleur de la pastille écologique Crit' air que le propriétaire du véhicule doit se procurer et apposer sur le pare-brise de sa voiture pour en faciliter l'identification. La vignette de couleur verte est réservée aux véhicules les plus vertueux en matière environnementale c'est-à-dire aux voitures à hydrogène et celles 100% électriques n'émettant aucun gaz à effet de serre. Les véhicules hybrides, les moteurs au gaz naturel ou au GPL viennent ensuite dans la hiérarchie des véhicules les moins polluants et pourront arborer une vignette d'une autre couleur mauve n°1, jaune n°2 et ainsi de suite. En revanche, les vieilles voitures diesel datant de moins de 20 ans et de plus de 17 ans et n'étant pas équipées de moyens de dépollution comme les pots catalytiques ou les filtres à particules auront droit à la vignette Crit' air grise n°5. Certains véhicules essence ou diesel datant de plus de 20 ans jugés trop polluants ne pourront même pas apposer de vignette écolo sur leur pare-brise: leur circulation dans la nouvelle zone à circulation restreinte leur sera purement et simplement interdite en permanence du lundi au vendredi et pendant la journée c'est à dire de 8 heures du matin à 20 heures du soir.
Depuis le 15 janvier 2017, Paris est devenue la première zone à circulation restreinte en France. Qu'est-ce que cela veut dire et surtout quelles sont les implications directes d'une telle classification ? Très clairement, seules les villes volontaires pour mettre en place une circulation restreinte peuvent le faire. C'est le cas notamment de Paris en ce début d'année 2017, mais également d'autres grandes villes comme Lille, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Lyon ou Marseille qui suivront très prochainement. Tous les véhicules souhaitant circuler dans une zone de circulation restreinte devront arborer sur leur pare-brise une vignette Crit' air de couleur bien précise et parfaitement définie selon des critères écologiques. En cas de défaut de pastille de couleur, c'est le risque de contravention dont le montant sera compris pour le moment entre 45 et 180 euros en fonction de la taille et du type de véhicule. Pour acquérir le précieux sésame, un propriétaire de véhicule devra s'acquitter d'un montant de 4,18 euros après identification de la classe environnementale de son véhicule et donc de la couleur de sa vignette Crit'air. Cette éco-pastille n'est pas obligatoire et les autorités encouragent plutôt une démarche volontaire des conducteurs de responsabilité civique vis-à-vis de la lutte contre la pollution dans les grandes villes. Ceci dit, même s'il n'y a aucune contrainte, la seule possibilité de contrevenir à la loi, en cas de mise en place de circulation différenciée décidée les jours de grande pollution par les autorités, devrait convaincre les plus hésitants à acheter un certificat qui fait plus office de laisser-passer et de carte verte pour rouler dans une grande ville en l'occurrence. Seules les autorités, selon le degré de pollution atteint certains jours, pourront déclencher la mise en place de la circulation différenciée. Seules alors les voitures portant des vignettes de certaines couleurs pourront circuler librement dans la zone de circulation restreinte. A bon entendeur salut!