La marque munichoise nous a invité à prendre place dans la nouvelle 750i pour quelques tours d'essai avant la présentation officielle sur son terrain d'essai à Miramas (France). Le design, l'habitacle, le châssis et la transmission : BMW nous garanti force impressions sur le papier. Dans la pratique, nous découvrons des prototypes qui sortent à peine de leur camouflage. Nous conduirons à nouveau la cinquième génération de Série 7 lors de la présentation officielle sur route en septembre, cette fois-ci sans camouflage.
Rapide comme une sportive
3 motorisations seront proposées lors de la mise sur le marché à l'automne. Outre le 730d 245 CV, il y aura aussi une essence 6 cylindres 326 CV. L'unité la plus puissante du moment est un V8 5 litres 407 CV. Le 8 cylindres propose toutefois 38 CV de moins que le 12 cylindres de la 760i précédente. La puissance de la nouvelle 750 est, quant à elle, augmentée. Grâce à l'ajustement variable de l'arbre à came Bi-Vanos, le moteur affiche un couple imposant de 600 Nm entre 1750 et 4500 tours. Les caractéristiques de puissance de ce moteur raffiné sont aussi marquées par les deux turbos situés dans l'espace en V. Ils permettent une accélération puissante, en plus d’une réponse incroyablement précise de l’accélérateur.
Bien que le moteur doive emmener 2 tonnes, l'aiguille du compteur de vitesse ne met que 5 secondes à passer le cap des 100 km/h. Les rapports de la boîte automatique 6 rapports se passent rapidement et presque de façon inaperçue.
Malgré une puissance de démarrage énorme, la transmission reste modeste pour cette catégorie. Selon BMW, la consommation moyenne du 8 cylindres s'élève à 11,4 litres. Ca reste raisonnable; les modèles concurrents ayant une motorisation identique consomment encore plus!
Un châssis sophistiqué
Le secret de la Série 7 réside dans son châssis. Une abondance d'innovations et de nouveaux systèmes permet, grâce à des connections complexes, de trouver un compromis exceptionnel entre confort et sportivité. Bien que la voiture soit grande et lourde, elle a toujours un temps d'avance en matière d'agilité. Trois innovations font de la Série 7 une voiture d’exception : le Contrôle Dynamique des Amortisseurs, l'Integrated Chassis Management (ICM) et la Direction Active Intégrale.
Le châssis standard de la nouvelle série est doté de superbes freins aux axes en aluminium, un essieu à double triangle de suspension à l'avant et un essieu intégral en V à l'arrière. Les deux garantissent une conduite à la fois agile, stable et confortable.
Des modèles série variables
Le Contrôle Dynamique des Amortisseurs de série contribue également à un confort parfait. Les amortisseurs à commande électronique sont adaptés automatiquement au style de conduite et à la qualité de la route. De plus, le conducteur peut sélectionner avec un bouton une configuration normale, confortable ou sportive.
A gauche du levier de vitesse se trouvent les touches du Contrôle de Dynamique de Conduite sur la console centrale. Quatre programmes aux choix : Confort, Normal, Sport et Sport+. Outre la configuration des amortisseurs, le choix des programmes permet aussi de modifier la dynamique de transmission de la boîte automatique ainsi que les caractéristiques de la pédale d'accélérateur et de la direction assistée.
Nous avons testé les différents modes de châssis sur un parcours en vitesse de croisière normale, à la place du conducteur et à celle du passager arrière. Le programme Confort mérite bien son nom. La Série 7 glisse sur l'asphalte de façon douce et sans aucun choc provenant de l'essieu arrière. Par contre, dans ce mode, la grande BMW tangue plus longuement après avoir passé une irrégularité. De plus, la direction est alors plus molle et la boîte automatique a tendance à monter d’un rapport, même à bas régime.
Des différences nettes
La Série 7 est beaucoup plus ferme en mode normal. La voiture ne va au bout de son art qu'en configuration sport. Du point de vue conducteur, ce mode est bien le plus attrayant. Les passagers ressentent certes plus les petites bosses, mais la voiture de luxe ne balance plus lors de longues irrégularités, et elle garde très bien le contact au sol. Par ailleurs, la Série 7 est nettement plus maniable et agile.
Volontiers à la dérive
Le passage du Contrôle de la Dynamique de Conduite en mode sport+ active en même temps le Contrôle Dynamique de Traction (DTC). Le DTC est une disposition tolérante du contrôle de stabilité DSC. Sport+ participe à une conduite active sportive, lors de laquelle les régulations du contrôle de stabilité n'opèrent que tardivement.
En accélérant fortement en sortie de courbe et en sollicitant légèrement les roues avant, l'immense voiture peut chasser de l'arrière sans problème. Le contrôle de stabilité reste cependant toujours activé et l’action des freins empêche la voiture de décoller.
Le conducteur a aussi le choix de désactiver complètement le DSC. Celui qui le veut, peut donc déraper dans le virage. Lors d'un cours de maniement sur chaussée lisse, nous avons appris combien il était facile de contrôler la voiture en dérive totale sans DSC. Si l'arrière châsse, il faut simplement redresser la voiture dans la direction opposée de la courbe en tournant le volant précisément et en accélérant de façon contrôlée. Ce n'est cependant pas une conduite très adaptée à ce noble engin. Il offre quand même un immense plaisir.
Un super cerveau
Outre le DSC, de nombreux systèmes d'assistance à la conduite équipent la Série 7. On peut citer ainsi l'ABS, le Cornering Brake Control CBC ou le Contrôle Des Freins DBC. Plusieurs systèmes sont actifs en même temps que le contrôle des amortisseurs, une direction active et une direction des roues arrières. Ceux-ci ne sont en effet pas indépendants.
Tous les systèmes sont reliés entre eux et sont définis l'un par rapport à l'autre selon la situation. Tous les assistants de conduite sont contrôlés par un ordinateur central du nom d'Integrated Chassis Management (ICM). Grâce à une puissance de calcul particulièrement élevée et un transfert rapide de données, cette unité de contrôle dispose d'un suivi de tous les sous-systèmes. Le chef d'orchestre dirige ses musiciens avec une harmonie et une précision fascinante.
Roues arrières directrices
Comme mentionné précédemment, il est possible de commander la Série 7 avec une nouvelle direction active intégrale. Ce système permet d'adapter les forces de direction à chaque situation, même sur l'essieu arrière. Les roues arrières mobiles peuvent pivoter jusqu'à 3 degrés à gauche ou à droite. A basse vitesse, les roues arrières sont orientées dans la direction opposée des roues avant. Ceci permet de réduire le rayon de braquage d'environ 70 cm.
Même si l'empattement des roues de la nouvelle Série 7 a augmenté de 8 cm, cette technique permet de manier la voiture au moins tout aussi bien que l'ancien modèle. La voiture est ainsi non seulement plus maniable, mais aussi plus confortable grâce à un braquage réduit par la direction active.
La coordination de la direction active avec celle du pont arrière lors d'exercices de conduite dynamique est spectaculaire. Lors de changements de voies, dans les courbes ou en slalom, la voiture est agile, stable et reste relativement confortable pour les passagers. A de plus grandes vitesses, les roues arrières sont dirigées dans le même sens que les roues avant.
Le conducteur peut ainsi diriger la voiture dans une nouvelle direction rapidement et précisément en tournant légèrement le volant. Les passagers arrière y trouvent un très net gain de confort. Un changement rapide de direction crée une accélération transversale, mais les roues arrières directrices empêchent le taux de lacet d'augmenter.
Bilan
Presque tous les points clé de la nouvelle Série 7 ont été améliorés. Elle est plus belle, plus moderne, plus efficace, plus agile, plus confortable et peut être mieux équipée en éléments high-tech. Le modèle de classe supérieure n'a jamais été aussi luxueux, réfléchi et enthousiasmant. Les ingénieurs de BMW sont ici parvenus à une alliance formidable.