La "World Car Of The Year", c'est un peu comme "notre" Voiture de l'Année : un jury composé de 84 journalistes, venant de 24 pays, soumet à sa sagacité toutes les nouveautés automobiles de l'année, vote selon des critères parfois mystérieux, et celle qui remporte le plus de points a gagné. Déjà dans l'élection européenne, le résultat est parfois discutable. En clair, ce n'est pas toujours la meilleure voiture qui gagne, ni celle qui respecte le mieux les critères établis. Et souvent, le chauvinisme d'un journaliste poussant en avant une voiture de son pays joue un rôle. Mais là, on atteint le sommet de l'ironie.
Inconnue chez nous
D'après nos informations, l'un des critères que doit remplir une voiture pour être éligible au titre de "World Car Of The Year" est d'être vendue sur au moins 5 marchés, répartis sur au-moins 2 continents. Sachant que la planète compte 6 continents et quelques 180 marchés, c'est déjà un peu maigre pour parler de voiture mondiale, non ?
Assez de suspense : cette année, le titre de voiture mondiale est attribué au Kia Telluride, un SUV full size comparable au Volvo XC90, au look très réussi et dont les qualités ont été saluées par un accueil dithyrambique de la part de la presse américaine. Juste un souci : ce véhicule est rigoureusement inconnu dans une partie du monde qu'on appelle le Vieux Continent, et qui est donc pourtant une partie importante du monde : l'Europe. Un peu comme si notre Voiture Européenne de l'Année n'était vendue qu'à Malte et à Saint-Marin.
Les autres catégories
A la différence de notre élection, la World Car Of The Year consacre aussi des voitures dans diverses catégories. Si la gagnante générale nous laisse perplexes, les autres trophées sont plus compréhensibles. Ainsi la Porsche Taycan est-elle couronnée à la fois voiture de luxe et voiture de sport de l'année, la Kia Soul EV est la voiture électrique de l'année, et nous approuvons à 100% le titre de meilleur design de l'année, attribué à la Mazda3. La crédibilité du jury est sauf, mais de justesse…