La Volkswagen Fun Cup, ce sont des voitures de courses très compétentes, habillées d'une sympathique robe de Coccinelle. Mais la parenté avec la Cox s'arrête là, car les véhicules sont en fait composés d'un châssis tubulaire et d'une carrosserie ultra légère, pour un poids total de même pas 800 kilos. Le moteur est un 2 litres essence en position centrale, dont les 180ch suffisent à donner des ailes à ces fausses Coccinelles. Quant à la commande de boite, elle passe par des palettes au volant.
Déjà plus de 20 ans de fun.
Créée en 1997 par D'Ieteren (l'importateur de VW en Belgique) pour donner accès à la compétition à des amateurs passionnés, la VW Fun Cup - dont le championnat passe régulièrement par Magny-Cours et le circuit de Dijon - revendique plus de 20 ans d'existence. Nous avons déjà eu l'occasion de faire sa connaissance dans le passé, mais nous n'avions pas été totalement emballés. Car les voitures utilisaient encore des moteurs diesel, et les châssis avaient une sérieuse marge de progression. Mais le principal point faible, c'était les pneus pluie Uniroyal, uniformément imposés en Fun Cup. Des pneus dont on atteignait bien trop vite les limites. Les conditions étant les mêmes pour tout le monde, le jeu consistait donc à apprendre à faire avec. Cela étant, nous avions perçu que la formule avait beaucoup de potentiel.
De fait, c'est beaucoup mieux aujourd'hui, comme nous avons pu le constater lors d'une nouvelle rencontre avec la Fun Cup sur le circuit belge de Mettet. Le moteur 2.0 essence turbo est bien plus énergique, et colle mieux au caractère d'une voiture de course. Mais surtout, l'adoption des pneus gGrip de BFGoodrich procure infiniment plus d'adhérence. On atteint toujours plus vite les limites qu'avec des pneus slicks de compétition, mais on a bien plus qu'avant l'impression de vraiment conduire une voiture de course.
Etape suivante
Mettet est un circuit exigent, avec un premier double-virage assez complexe, et un virage "cork skrew" (tire-bouchon) plongeant, comme à Laguna Seca, dans lequel on se lance à l'aveugle alors que l'asphalte tente de vous éjecter de la piste. Ici, pour effectuer le bon geste au volant d'une voiture de course, il faut une certaine dose de confiance. Nous sommes donc déjà assez satisfaits de trouver le bon rythme et de profiter de nos tours au volant de la Fun Cup. "Cool, ça passe, on peut continuer !" Et c'est là que notre instructeur du jour, Bernard Van Bellingen, responsable de la communication de Porsche en Belgique, nous suggère : "Ca se passe bien. Tu te sens prêt pour l'étape suivante ? Et si on essayait de freiner du pied gauche ?"
Petite parenthèse : les VW Fun Cup sont bien sûr exclusivement destinées au circuit, mais beaucoup d'exemplaires sont équipés de 2 places. C'est idéal pour emmener des amateurs et leur faire vivre l'ambiance d'une course de l'intérieur, et aussi pour servir "d'auto-école" de compétition. Pour cela, l'importateur VW D'Ieteren peut se reposer sur une équipe d'instructeurs expérimentés, dont fait partie Bernard qui nous accompagne aujourd'hui.
Plus de finesse
"Quand on freine du pied gauche, on freine plus en ligne et il y a plus de transition. On travaille avec plus de progressivité. Avec le pied droit, on relâche déjà souvent le frein avant le milieu du virage pour reprendre l'accélérateur. Du pied gauche, il faut continuer à freiner jusqu'au milieu du virage. On maintient ainsi plus de poids sur l'avant de la voiture, qui en est du coup plus facile à diriger." Ca demande bien sûr un peu d'habitude, mais la technique s'acquiert assez vite. "C'est quelque chose que je pratique même dans la circulation quotidienne. Si je conduis une voiture à boîte auto, je freine toujours du pied gauche. Ca aide à entretenir sa sensibilité", explique Bernard.
Est-ce que ça fait une grande différence ? Sur le strict point de vue du temps au tour, pas tant que ça. Mais ça fait une grande différence en matière de feeling. Or, le pilotage en course est une affaire de finesse. Que ce soit pour la direction, le freinage ou l'accélération, les mouvements "brutaux" sont contre-productifs. Freiner du pied gauche, c'est la dernière pièce du puzzle. On attaque le freinage plus tard pour le prolonger plus loin dans le virage, tandis que le pied droit est déjà prêt, juste au-dessus de l'accélérateur, pour quand viendra le moment de relancer la voiture. Avec cette technique, on élimine aussi le dernier moment pendant lequel la voiture est en déséquilibre. Et une fois que nous l'appliquons, nous remarquons que nous ne tenons finalement pas trop mal la comparaison avec les pilotes vraiment rapides qui tournent avec nous sur le circuit.
Comme toujours en sports mécaniques, ce sont les derniers dixièmes de secondes qui sont les plus difficiles à aller chercher. La VW Fun Cup, c'est l'instrument idéal pour apprendre à le faire.