Quel cliché vous vient alors à l’esprit? Mais oui:ils roulent tous en Saab! Il faut admettre que certains architectes conduisent également des Alfa, des Volvo ou des Citroën. Et suffisamment d’avocats n’échangeraient pour rien au monde leur Mercedes contre une Saab 9-3. Et cependant la froide Suédoise vous dira toujours quelque chose.
La Saab, tout du moins ce qu’en dit le cliché, représenterait l’individualisme compressé dans la tôle. Mais le degré d’individualisme des créateurs d’édifices n’importe guère. Le simple fait de s’entourer du charme libéral des berlines suédoises vous fera passer pour un individualiste.
Froide et simple
La Saab doit tout particulièrement sa réputation à la froideur de ses optiques, qui ne renient pas leurs origines. Le design issu de Trollhättan, au sud de la Suède, est sérieux, clair et soigné – tout comme l’air des forêts de conifères scandinaves. L’absence d’éclat des chromes sur la calandre et tout autour des entrées d’air fait ressortir la froideur nordique, de même que la blancheur glacée des feux arrière sur la poupe dépourvue de fioritures. Et ses élégantes bandes d’éclairage de jour font le reste.
Il en va de même pour l’habitacle:la forme suit la fonction à l’état pur. Si vous appréciez être entouré de boutons, vous vous êtes trompé de voiture. Le système de divertissement est commandé par un écran digital, trois régulateurs rotatifs commandent la climatisation. Les nostalgiques se réjouiront de retrouver l’allume-cigare situé comme autrefois à l’arrière du levier de vitesses. La blancheur des instruments ronds de conception simple plaide en faveur de l’élégance sobre, la barrette en argent sur le volant ainsi que les multiples inserts décoratifs en alu amènent un peu de fraîcheur suédoise à l’intérieur du véhicule.
Extinction des feux
Et celui qui, de nuit, traversera pendant des heures les forêts isolées pour se rendre au cercle polaire saura apprécier la fonction “conduite de nuit”. D’une simple pression sur un bouton, l’éclairage de tous les éléments de commande, des instruments et de l’écran s’éteindra afin d’éblouir le moins possible le conducteur. Seul le compteur de vitesse restera éclairé jusqu’à 140 km/h. Ce n’est que lorsque le conducteur dépassera cette vitesse, que le réservoir sera vide ou qu’une certaine fonction réclamera toute l’attention du conducteur que l’affichage correspondant sera réactivé.
Le modèle que nous avons essayé était propulsé par un diesel de 1,9 litre, ce qui surmotorise proprement la berline pour les routes suédoises limitées à 110 km/h. Ses 180 ch font monter la 9-3 en 8,5 secondes à 100 km/h, et jusqu’à 400 newtons-mètres de couple la poussent dès les plus bas régimes. Ainsi, la Saab peut rouler deux fois plus vite que la vitesse autorisée en Suède.
Pour les paresseux du changement de vitesses
L’infâme individualiste devrait également remarquer la présence bienveillante d’un châssis bien équilibré, d’une direction souple et d’une transmission précise. Seul l’embrayage assez rigide déclenchera un léger froncement de sourcil. Peu importe, car en échange vous disposerez d’un véhicule qui ne se trouve pas à tous les coins de rue. Du reste, le diesel permet de toute façon une conduite ne faisant guère appel au levier de vitesses.
Mais la Saab 9-3 1,9 TTiD, disponible à partir de 34.900 euros, se fait tout aussi rare sur les routes qu’à la pompe. Et celui qui adoptera la conduite suédoise a de bonnes chances de réaliser les 5,6 litres aux 100 promis pour le diesel. Et pourtant la berline s’est également retenue sur les routes allemandes:lors de notre essai, la consommation s’est stabilisée à 6,3 litres.
Données techniques
Marque et modèle | Saab 9-3 berline de sport | |
---|---|---|
Gamme d’équipement | Aero | |
Dimensions et poids | ||
Longueur/Largeur/Hauteur (mm) | 4.647 / 2.038 / 1.473 | |
Empattement (mm) | 2.675 | |
Rayon de braquage (m) | 11,4 | |
Poids à vide (kg) | 1.395 | |
Capacité du coffre (litres) | 425 | |
Pneus du modèle d’essai | 235/45 R17 | |
Moteur | ||
Cylindrée (cm3) / cylindres (nombre, type) | 1910 / 4, en ligne | |
Puissance (ch) | 180 | |
Couple (Nm) / tours | 400 / 1.850 - 2.750 | |
Traction | avant | |
Transmission | manuelle 6 rapports | |
Consommation | ||
Carburant | Diesel | |
Mixte d’après le constructeur (l/100km) | 5,6 | |
Emissions de CO2 (g/km) | 149 | |
Consommation d’après AS24 (l/100km) | 6,3 | |
Performances | ||
0-100km/h (s) d’après le constructeur | 8,5 | |
Sprint 0-100km/h (s) d’après AS24 | n.c. | |
Arrêt 100-0km/h (m) d’après AS24 | n.c. | |
Vitesse maximale (km/h)B3 | 225 | |
Prix | ||
à partir de (Euro) | 34.900 | |
Plus de donnéesMoins de données |
Conclusion
Nul n’est besoin d’être architecte pour conduire une Saab. La berline 9-3 est exactement la voiture à choisir pour s’élever au-dessus de la masse. La froideur du concept donne une impression d’élégance, mais sans ostentation, l’habitacle est parfaitement clair et défini, tout en étant confortable. Et la discrétion du diesel de 180 ch rendra la conduite rapide mais sobre. En revanche, la Saab est loin d’être une bonne affaire, d’autant plus que la liste des suppléments vous fera payer les frais de l’individualisation.