La mauvaise nouvelle est tombée cette semaine: cette fois c'est sûr, il n'y aura plus jamais de nouvelle Saab. Pour ceux qui veulent faire de bonnes affaires par contre, c'est une bonne nouvelle. Car les Saab vont devenir plus que jamais des pièces de collection. Et nous complétons la liste de la semaine par deux autres curiosités.
Saab 900
Nous parlons bien sûr de la Saab 900 classique, la vraie, la dernière d'avant la reprise du constructeur par GM. Nous dirons tout de même au passage que la première Saab 900 de l'ère GM est une bien meilleure voiture que certains veulent bien le dire, et nous parlons par expérience. Mais pour ce qui est du potentiel Oldtimer? C'est pas pour tout de suite. Revenons-en à la 900 classique, donc.
La première Saab 900 est apparue en 1978 et a été d'emblée proposée en 3 et 5 portes, avec la longue poupe typique. La 4 portes à coffre n'est arrivée qu'en 1981. Contrairement à Volvo, Saab a toujours opté pour la transmission avant, et a toujours cru au turbo. Aaaah! La Saab 900 Turbo… Voilà celle que nous vous conseillons. Le moteur 2.0 à 8 soupapes lâchait déjà 145 ch, tandis que le 16 soupapes lancé en 1984 culminait à 175 ch. En 1990 est apparue une version Turbo Basse Pression (LPT) de 145 ch. Le cabrio enfin est né en 1986.
Qu'est-ce qui rend la 900 si unique? Le pare-brise très vertical et très incurvé par exemple, ou encore la clé de contact placée à côté du frein à main. Et aussi un caractère à faire pâlir n'importe quelle autre voiture, ainsi qu'une évidente robustesse. Comme toute voiture de cet âge (la dernière a été produite en 1994), elle a bien sûr besoin d'amour et d'attentions. Mais la rouille peut s'avérer réellement problématique, et la surchauffe du turbo peut causer de vraies misères. En démarrant le moteur, vérifiez que le turbo ne crache pas de fumée par l'échappement. Par ailleurs, les premiers modèles peuvent connaître des problèmes de boîte de vitesse. Un projet de restauration, version atmosphérique, se dégote pour moins de 2.500€. Pour une Saab 900 Turbo Cabrio impeccable, comptez facilement 12.000€.
Renault Avantime
"Et si on faisait un Espace Coupé?". Difficile de savoir ce qu'ils avaient dans la tête chez Renault, à cette époque, toujours est-il que l'idée est réellement arrivée sur le marché en 2001. Le but était peut-être de donner du travail à Matra, l'entreprise qui avait créé l'Espace en premier lieu, et qui a été chargée de produire cette version de luxe sur base de l'Espace 3. La conception était certes avant-gardiste, mais peut-être l'engin était-il trop en avance sur son temps. Et la critique qui lui a fait le plus de mal était d'être une grande voiture dehors, plutôt étriquée dedans. L'Avantime fut en tout cas un flop commercial.
Renault retira la prise seulement deux ans plus tard, et signa au passage l'arrêt de mort de Matra. Un peu moins de 8.500 exemplaires avaient été produits. Un peu comme la Saab 900, l'Avantime est vue comme une voiture de "profession libérale": architectes, concepteurs, ce genre de choses. Avec ce qui était alors le plus grand toit transparent (1 m²) de toute la production automobile et son absence de montant central, l'Avantime était aussi étrange qu'unique. C'est surtout équipé d'un V6 de 211 ch qu'il a été vendu, un moteur dont il ne fallait cependant pas attendre trop. Il y eut aussi un 2.2 dCi (150 ch) et un 2.0 Turbo (165 ch). Sachant qu'il est encore trop jeune pour être un ancêtre, les taxes sont toujours plutôt coûteuses. Mais sachant qu'on ne se l'arrache pas encore, on en trouve facilement de beaux exemplaires pour quelques 4.000€. Et croyez-nous, l'Avantime deviendra sans l'ombre d'un doute l'une des Renault modernes les plus recherchées.
Volvo 850
OK, comparée à l'Avantime ou à la Saab 900, la Volvo 850 est sensiblement plus conformiste. Mais elle est en revanche un mètre-étalon de la fiabilité. 300.000, 500.000 km… Pas de problème, pour la 850, un projet prestigieux pour Volvo, qui jeta les bases de ce qui allait devenir la V70.
En 1991, elle fit ses débuts en version 4 portes (850) et en break (855). Un monolithe typiquement suédois, entraîné par les roues avant. La voiture fut produite en Suède et en Belgique et ce qui la rendait unique étaient ses moteurs essence 5 cylindres 2.0 et 2.5, à la sonorité si caractéristique. Sans turbo, la 850 est un youngtimer robuste et relativement bon marché. Mais d'après-nous, il faut vraiment essayer une version 2.3 suralimentée. La 850 T5 (225 ch) est déjà une voiture amusante, performante et abordable. Mais les très spéciales T5-R et R, ont vraiment le potentiel de véritables collectors.
Avec les T5-R (1995-1996) et R (96-97), Volvo est entré dans le monde de la voiture sportive. En ligne droite, le 2.3 Turbo pouvait en remontrer à certaines Porsche et autres Ferrari. Une fois passé le délai d'entrée en action du Turbo, les 240 (T5-R) ou 250 ch (R) tentaient de rejoindre l'asphalte et la plupart du temps, ça ne marchait pas. C'est en fait un des défauts de la voiture: son appétit pour les pneus. Une monte assez peu courantes d'ailleurs (205/45 sur jantes 17''), qui a pour autre particularité de bien transmettre aux vertèbres la moindre irrégularité de la route. Si la R est la plus puissante, la T5-R est celle qui a le plus de valeur, entre-autres en raison des deux seules teintes disponibles, noir ou "Cream Yellow". En tout cas, ces deux voitures sont la preuve qu'il y a eu, à une époque, du LSD à la cantine de Volvo. Et rien que pour ça, elles méritent vos 3.500 à 5.000€. Un dernier conseil: fuyez les voitures tunées et les boîtes auto.