C'est l'Audi R8 e-Tron de di Grassi, Duval et Jarvis qui a remporté ce qu'on considère comme la dernière répétition générale avant les 24 Heures du Mans 2016. Et ces dernières s'annoncent très ouvertes… Après déclassement pour fond-plat non conforme lors de la course de Silverstone, Audi a remis les points sur les i à Spa en passant le drapeau à damier en tête. Mais cette victoire n'a pas été facile. D'abord, c'est la Porsche 919 qui a dominé les qualifications et durant la course, la Toyota TS050 s'est montrée très rapide dès le départ grâce à un bon choix de pneus. Mais six heures de course, c'est long, et tout peut arriver. Sur le circuit ardennais, pas une marque n'a échappé à son lot de soucis.
Ainsi les Porsche et les Toyota ont elles rencontré des problèmes de transmission hybride et ont été victimes de crevaisons. De son côté, l'Audi N°7 a dû repasser aux stands après un accrochage avec une LMP2 moins rapide. Un problème dont se plaignent d'ailleurs de plus en plus de pilotes LMP1, les écarts de vitesse avec les LMP2 et GT rendant en effet difficiles les dépassements rapides et sans (trop de) risques. A Silverstone déjà, la Porsche N°1 de Hartley avait tapé assez rudement une 911 et l'histoire s'est donc répétée à Spa, avec cette fois Audi dans le rôle de la victime.
Rebellion dans la bagarre
Cet incident a fait les affaires de l'Audi R8 e-tron N°8 de di Grassi-Duval-Jarvis, qui ont disputé une course parfaite et l'ont emporté avec 2 tours d'avance sur la Porsche N°2 de Lieb-Jani-Dumas, qui n'ont pu disposer de toute la puissance de la voiture. Une belle performance donc, mais moins impressionnante que celle des Rebellion de Imperatori-Kraihamer-Tuscher et Heidfeld-Prost-Piquet qui, comme lors de la manche d'ouverture, se sont classées 3ème et 4ème. Ce qui montre que le plus rapide des teams LMP1 privés est clairement dans la bagarre et a toutes ses chances dans la guerre d'usure que sont les 24 Heures du Mans.
A l'ombre de reines LMP1, les catégories inférieures du peloton WEC, qui comptait à Spa 34 voitures, ont aussi livré de solides passes d'arme. En LMP2, c'est la Signatech Alpine-ORECA-Nissan de Lapierre-Richelmi-Menezes qui s'est imposée.
Les Ferrari souveraines, les Ford prometteuses
En catégorie GTE Pro, de nouveau personne n'a pu se mesurer aux Ferrari AF Corse. Bird et Rigon ont décroché leur deuxième succès d'affilée, suite au problème moteur rencontrés par leurs coéquipiers Bruni et Calado, qui ont dû s'incliner alors que la victoire était en vue.
Cela a aussi permis à la nouvelle Ford GT de Chip Ganassi Racing d'engranger un premier bon résultat dans le Championnat, après avoir déjà remporté une victoire de catégorie en IMSA. Le trio Franchitti-Priaulx-Tincknell ont décroché une très belle seconde place, tandis que l'autre Ford GT, emmenée par Mucke, a terminé dans le mur durant la phase finale de la course. Dans les stands de l'Ovale Bleu, on a donc connu les joies et les déceptions. En catégorie GTE Am, c'est l'Aston Martin de Lamy-Lauda-Dalla qui s'est imposée.
Ainsi s'est clôturée la phase de préparation des 24 Heures du Mans, et il est déjà clair que dans à peu près toutes les catégories, tout est très ouvert. Bref, ça promet de batailler ferme dans la Sarthe, où décrocher une victoire apporte toujours de longues années de gloire.