L’histoire de l’immatriculation a connu trois périodes principales. La première période va de 1901 à 1928; la seconde court jusqu’en 1950; la troisième aura duré de 1950 jusqu’au 14 avril 2009. L’apparition du nouveau SIV (système d’immatriculation des véhicules) du 15 avril 2009 ouvrira le 4ème système français de numérotation des plaques d’immatriculation.
Une petite leçon d’histoire s’impose. Sous Louis XV déjà, certains fiacres sont déjà numérotés…Un décret révolutionnaire de 1797 oblige toutes les «voitures», sauf les particulières, à porter une plaque nominative avec le nom et l’adresse du propriétaire. C’est en général une plaque métallique peinte à la main.
Il faut véritablement attendre la fin du 19e s. et le développement de l’automobile pour voir l’apparition de l’ancêtre de la fameuse plaque d’immatriculation. Le premier décret est édicté en 1893 dans le département de la Seine (Paris) qui concentre une forte proportion des 150 automobiles présentes en France. À cette époque, l’automobile, comme le vélocipède en son temps, est mal acceptée. Les automobiles doivent donc porter un «gros numéro» qui fait rire la presse car il évoque le lupanar qui lui aussi porte une grosse enseigne lumineuse pour qu’on le distingue des autres établissements…
En 1899, une deuxième plaque fait son apparition avec le nom du constructeur et son adresse, à côté de celle du nom du propriétaire. Après l’apparition de la carte grise (1899), la loi de 1901 oblige à spécifier notamment la première lettre de la ville: 3M signifie la troisième voiture de Marseille. C’est l’acte de naissance de la plaque d’immatriculation. Cette loi est votée pour faire face aux premiers délits de fuite et à d’autres troubles de l’ordre public de ce genre. Dès cette époque, le service des Mines valide la carte des grises qu’il renvoie à la préfecture – d’où l’expression de plaque minéralogique.
L’explosion du nombre de voitures après la Première Guerre mondiale oblige à mettre en place dès 1928 un nouveau système de numérotation basé sur une progression unique de dix séries de 9999 numéros. Des lettres sont également attribuées à chaque département.
Ce système bien pensé va durer jusqu’en 1950, date à laquelle les désorganisations dues à la guerre obligent à remettre à plat la numérotation. C’est l’apparition des numéros de département tels qu’on les connaît aujourd’hui, associé à une progression alphabético-numérique. En 1965, la numérotation passe à 4 chiffres. De nouveaux départements sont crées en région parisienne entre 1965 et 1967; la Corse est dotée de deux départements en 1976; en 1972, on passe au bloc de 3 lettres…
En vérité, ce système performant pouvait encore durer au moins 15 ans. Pourquoi en changer si tôt?
C’est essentiellement une question politique. Le nouveau SIV version 2009 s’inscrit dans un vaste projet de modernisation de l’État: gestion centralisée, économie directe, réduction des procédures, informatisation, recours à Internet – tout ça pour offrir un meilleur service au public, tout en mettant en place un encadrement plus strict que par le passé. Il s’agit aussi de faire le ménage parmi les 150 millions de véhicules immatriculés dont seulement 40 millions roulent sur la chaussée.
À partir du 15 avril 2009, tous les véhicules neufs et ceux changeant de propriétaire ou de domicile seront dotés d’une nouvelle immatriculation, affectée à vie au véhicule, le tout dans une séquence gérée au niveau national et donc indépendante du département. Pour les véhicules autres que les petits deux roues, le format sera le suivant : AA-000-AA (deux lettres, un tiret, trois chiffres – 001 à 999 –, un tiret et deux lettres). La taille des plaques ne changera pas et la seule couleur autorisée sera le blanc réflectorisé. Les collectionneurs de plaque seront également ravis de voir l’apparition de magnifiques blasons régionaux…
Informations pratiques
Consultez le site de référence des collectionneurs de plaques d’immatriculation, Francoplaque: http://plaque.free.fr/index.html