Comme les autres constructeurs, Jaguar et Land Rover développent de nouvelles technologies qui "rendront nos voitures plus intelligentes. Une voiture intelligente n'est jamais distraite", affirme le directeur de stratégie James Towle. Contrairement à Mercedes, Volvo ou Tesla, Jaguar-Land Rover a choisi d'attendre encore avant de prendre le train de la conduite autonome. "Nous voyons évidemment un avenir certain pour cette technologie mais pour nos clients, la conduite humaine reste très importante".
Comme Volvo, Jaguar a démarré des tests de "train automobile", un principe selon lequel plusieurs voitures sont connectées entre elles par réseau sans fil. Cela permet aux voitures de rouler plus proches les unes des autres qu'avec les actuelles technologies à radar des cruise control.
Collées au pare-chocs
Le radar envoie un signal qui "rebondit" contre le pare-chocs de la voiture qui précède. Ce n'est que lorsque ce signal revient à l'envoyeur que la gestion électronique peut adapter la vitesse du cruise control. Avec ce système, la distance légale de 1,4 secondes entre deux voitures reste nécessaire. En connectant les voitures, celle qui suit sait immédiatement ce que fait celle qui précède. Grâce à quoi le temps de réponse est considérablement réduit. Cette technologie étant toujours en cours de développement, Jaguar a le droit d'expérimenter sur son circuit privé comme bon lui semble. Actuellement, la distance minimale est réduite à 0,4 secondes à 160 km/h. Et en roulant ainsi quasiment pare-chocs contre pare-chocs, on peut optimaliser l'utilisation de la route et réduire la consommation, bien que le constructeur ne puisse encore annoncer de chiffre concret. Enfin, multiplier la connexion entre voitures permettrait de réduire "l'effet accordéon".
Un test pratique démontre l'efficacité du système, qui intervient immédiatement même en cas de freinage d'urgence de la voiture de tête. Mais le test met aussi en évidence le fait que le système ne sera vraiment efficace que lorsqu'il intégrera également les manœuvres d'évitement. Jaguar et Land Rover travaillent en collaboration avec d'autres marques de manière à assurer la compatibilité des technologies de chacun. Jaguar prévoit qu'il faudra attendre au-moins 2020 pour que cette technologie soit prête pour la vraie vie.
Trop bas
Le capteur d'avertissement que Jaguar développe avec Bosch est déjà plus proche de l'application réelle. En surveillant la hauteur d'une voiture chargée d'un porte-vélo par exemple, ce capteur sera capable de vous avertir que de gros frais de carrosserie sont à prévoir si vous tenez à entrer dans un parking très bas. Idem pour le capteur qui pourra voir que vous vous apprêtez à emprunter un rond-point que vous surveilliez de loin… sans voir que celui qui vous précède ne s'y est pas encore engagé. Grâce à lui, votre voiture refusera de démarrer, en tout cas jusqu'à ce qu'il constate, par l'angle du volant, que vous avez vous-même détecté l'obstacle.
Police en approche
Pratique aussi la technologie d'avertissement que Jaguar prévoit d'implémenter. Avec ce système, une ambulance ou un véhicule de pompiers en approche pourra émettre un signal vers les autres voitures, non seulement pour se signaler, mais aussi pour faire savoir par où ils arrivent. Le même système permettra à une voiture accidentée dans une zone à faible visibilité d'indiquer sa position aux autres véhicules.
L'avenir semble donc tout tracé : les voitures intelligentes seront bientôt une réalité. Difficile toutefois de savoir quelles seront les technologies qui trouveront vraiment le chemin de la production. Et c'est pourquoi Jaguar continue à mener de nombreux tests, sur circuit privé comme sur le réseau public de la région de Birmingham.
