Vous avez prévu des vacances en Provence? Alors ne manquez surtout pas de passer par Flaysoc, près de Draguignan. A côté d'une petite boutique de vins, sur la Route de Salernes (D557), Les et Jack Wilcock ont installé un atelier d'où ils développent leur collection.
Cent voitures
"Nous ne cherchons pas des Ferrari ou des Porsche, mais plutôt des voitures sympathiques qui rappellent des souvenirs de jeunesse aux gens", explique Les Wilcock, pendant que nous admirons une Citroën 2CV AZU Fourgonnette des années 50, aux couleurs de La Poste. La petite boîte jaune attend sur un pont élévateur, comme d'autres avec elle, qu'on lui consacre un peu de temps, d'amour et de soins. "En ce moment, nous avons une quarantaine de voitures mais à terme, le but est de pouvoir maintenir une collection roulante d'une centaine de voitures. Dès que le musée aura un lieu fixe."
Ce n'est en effet pas encore le cas. Actuellement, la collection est répartie dans divers lieux des environs et une partie représentative de celle-ci est installée dans l'atelier situé à côté de la "Cave Ludovic de Beauséjour". "Tout le monde est le bienvenu, que ce soit pour jeter un coup d'œil ou pour faire un petit tour dans le domaine", poursuit Wilcock. "Et nos vendredis sont devenus assez célèbres, dans le coin. Les amateurs d'anciennes se réunissent chez nous, on sort le barbecue et il y a de la musique et du vin. C'est vraiment très chouette."
Flash-back en 1912
A l'extérieur, quelques perles se laissent admirer. D'un solide tout de manivelle, Les réveille une Renault de 1912 équipée d'une boîte séquentielle. Il faut chercher un peu pour trouver les vitesses mais une fois en route, quelle fantastique expérience que de goûter à la conduite automobile façon 1912. En première vitesse, on atteint déjà le rythme de la balade. Ce qui est assez rapide pour prendre le temps de s'habituer à la position de conduite fixe. Vous n'y voyez pas assez bien? Alors avancez-vous un peu plus sur le siège et accrochez-vous bien au volant. En deuxième vitesse, ça va déjà beaucoup plus vite et pourtant, c'est là que disparaissent les sensations intimidantes. Une merveilleuse expérience.
Sur chenilles
Mais la voiture qui nous a vraiment attiré l'œil, c'est la Citroën Kégresse, véhicule d'expédition à chenilles construit entre 1932 et 1934. L'engin s'avère enfantin à conduire, même s'il vous secoue comme si vous étiez dans une machine à laver. Pour des changements de rapports rapides, le double-débrayage est hautement recommandé et une vois qu'on maitrise la technique, plus rien ne vous arrête. Ou plutôt, rien n'arrête la Kégresse et il faut prendre cette info au pied de la lettre, le freinage n'étant pas sa plus grande qualité. Les pistes de sable et le désert sont son terrain de jeu naturel et même 80 ans plus tard, on ressent encore le côté novateur. Et en plus, quoi de plus cool sur une voiture que des chenilles, à part peut-être un canon?
L'atelier regorge d'autres bijoux, comme la Ford dotée d'une sorte de poêle à charbon à l'arrière, une transformation gazogène datant des années de guerre, qui permettait de faire rouler la voiture au bois. Ou la Simca 5, version française de la Fiat Topolino. Ou l'Amilcar, ou la Peugeot 202 utilitaire. Récemment, la collection a été enrichie de quelques Américaines des années 50 et 60, et d'une Rolls-Royce. Aux amateurs de voitures anciennes, nous dirons une seule chose à propos de la Provence Collection: ça vaut clairement le détour.
