Si les pistes sont multiples, une chose est sûre : notre rapport à l'automobile va fondamentalement changer. Né au début des années 2000, le Bibendum Challenge permettait aux constructeurs automobiles d'exposer leurs avancées en technologies vertes. Mais aujourd'hui, les priorités en matière de mobilité ont changé en même temps que les smartphones et objets connectés ont envahi chaque recoin de notre existence. C'est en partant de ce constat que Michelin a donné une nouvelle direction à son événement phare.
Connecté et partagé
Durant trois jours, les participants issus des quatre coins du monde ont pris part à des colloques, conférences et réflexions sur l'avenir de notre mobilité. Il en est ressorti trois grandes tendances : notre futur sera autonome, connecté, et partagé. Jamais les solutions de mobilité n'ont été si nombreuses, et les start-up fourmillent d'idées pour en faciliter l'usage via des plates-formes qui permettent tantôt de trouver un co-voiturier ou une voiture partagée par un voisin, tantôt de payer et réserver un billet de bus via son smartphone ou de commander une course en navette 100% autonome. La grande perdante de ces nouvelles formules semble donc être la voiture elle-même.
Entreprises de mobilité
C'est un fait : nos centre-ville sont de plus en plus saturés de véhicules, en même temps qu'il y deviennent de plus en plus hostiles par la mise en place de zones piétonnes ou de péages. Et leur possession en zone urbaine est plus contraignante chaque jour. Selon Grégoire Olivier, responsable des services connectés chez PSA, plus de 50% des citadins se disent prêts à se passer de voiture si ces «nouvelles solutions» de mobilité sont fiables et efficaces. Un défi pour les constructeurs de voitures, d'autant que les experts estiment que 80% de la population mondiale résidera en ville d'ici 2050. Des chiffres qui permettent de mieux comprendre les rachats de start-up opérés à tour de bras par les constructeurs, de crainte de rater leur virage «d'entreprise automobile» à «entreprise de mobilité globale».
Pay to use
La voiture personnelle est-elle pour autant condamnée ? Sans doute pas dans l'immédiat, mais notre manière de l'utiliser va profondément changer. Le modèle de possession d'une voiture va se muer en modèle d'utilisation d'une voiture. On ne paiera donc plus pour son achat, mais pour son usage, par des systèmes d'auto-partage comme il en fleurit dans toutes les villes. L'auto n'est donc pas tant menacée que son côté émotionnel, que seuls entretiendront encore quelques utilisateurs intensifs, nantis ou simplement passionnés. Pour les autres, elle ne sera plus qu'un «objet» comme un autre. Un objet hautement connecté qui sera capable de se conduire tout seul et d'interagir avec son environnement pour, entre autres, fluidifier le trafic. Mais il reste pour cela de très nombreux défis à relever, qu'il s'agisse de législation (responsabilité de la voiture autonome...), de technique (fiabilité des systèmes...) ou de sécurité (protection contre le piratage, usagers faibles...).
En milieu rural en revanche, l'automobile semble encore avoir de beaux jours devant elles tant les propositions pour y pallier semblent... embryonnaires.